L
'heure des retrouvailles a enfin sonné mais les cœurs restent lourds. Wix et Pict doivent à présent retourner dans leur colonie mais le chemin sur la rivière est bloquée par des débris. Ils se retrouvent obligés de pénétrer dans la forêt, un endroit empli de prédateurs de toutes sortes…
Les deux arcs narratifs du début de l'intrigue se rejoignent dans ce final mouvementé et riche en émotions.
Scurry est une série animalière particulièrement bien réussie, très proche de Brisby et le Secret de Nimh dans sa noirceur. Ce récit post-apocalyptique où les humains ont disparu mystérieusement érige les souris en personnages principaux. Celles ci, ainsi que tous les autres animaux, tentent de survivre face aux pénuries alimentaires, aux ennemis et aux divisions intestines. Mac Smith met en scène une héroïne super mimi plongée dans un univers très sombre. Autour d'elle, de multiples protagonistes se surveillent les uns les autres, s'affrontent, se trahissent et s'entraident aussi, heureusement ! Sur un rythme qui oscille entre courses poursuites trépidantes, actes de bravoure et moments plus oniriques, le lecteur ne peut lâcher l'ouvrage avant la fin.
Si le scénario maitrisé reste somme toute, classique, le gros atout de l'histoire réside dans la partie graphique, une vraie claque visuelle. Le cadrage, le sens du mouvement et du spectacle ainsi que le travail impeccable sur la lumière engendrent des scènes superbes ; par exemple l'incendie flamboyant de la dernière partie. Chaque race - et il y en a ! - est magnifiquement représentée. Avec pour base des croquis au crayon à papier (comme le montre le supplément graphique), l'artiste construit progressivement ses acteurs pour en arriver à un rendu proche de celui du film d’animation.
À la fois sensible et spectaculaire, ce scénario classique emmène les lecteurs de tous âges dans une histoire où les valeurs simples et essentielles sont mises en valeur de manière remarquable.
Selon la postface, les aventures de nos petits rongeurs vont continuer après cette première trilogie.
J'ai un penchant pour la BD animalière (surtout quand elle est débarrassée de tout anthropomorphisme, ce qui n'est pas le cas ici). Encore faut-il que ce soit agréable. Dans cette série de trois tomes, nous avons affaire à un scénario mêlant post-apocalyptisme et quête d'une terre promise, rabâché et d'une prévisibilité affligeante, digne d'un film d'horreur de série B, à des rebondissements en cascade (tout aurait pu tenir dans une centaine de pages), à des invraisemblances dignes des "Animaux du bois des Quat'Sous" (des renards amis de souris ? sérieusement ?), à des cases en ambiances monochromatiques ; et à un dessin (surtout dans les arrières-plans mais pas seulement), comment dire, flou ? imprécis ? gouacheux ? et à des dialogues indigestes. La question de fond est finalement : à qui est destinée un telle BD ?