Prise de bec

L a nature, les animaux sauvages, l’équilibre primordial… Et si la sagesse se terrait au fond de la forêt à l’ombre des arbres centenaires ? Ne vous réjouissez pas trop vie ! Là aussi, c’est la jungle. Les règles sociales sont lourdes, le regard des autres implacable et les différences mal vues.

Un soupçon de philosophie, un brin de logique, énormément d’esprit et de reparties, Prise de bec porte bien son titre. Rémy Benjamin et Geoffrey Delinte jouent la carte de la BD animalière qui s’amuse à réfléchir. Face à un merle gourmand, un ver tente de se sauver grâce à son bagout et son intelligence, une maman vache doit lutter pour pouvoir allaiter en public et un petit cochon amateur de plumes inquiète ses parents, telles sont les quelques situations proposées dans ce sympathique recueil.

Un peu à l’image de Pico Bogue ou de Titeuf voire, dans un genre plus poétique, L’ours Barnabé, ces gags courts provoquent le sourire et permettent d’entamer la réflexion. Les observations de Benjamin font souvent mouche et le style tout simple et direct de Delinte s’avère décalé juste comme il faut. Résultat, la lecture coule de source et les rires sont innombrables.

Classique et moderne à la fois, tour-à-tour léger et plus profond, Prise de bec est une jolie surprise qui devrait séduire tous les apprentis philosophes et autres hôtes de ces bois.