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es éditions Vega-Dupuis ouvrent leur catalogue éclectique à Genesis de Kouji Mori, ami et ancien assistant du regretté Kentaro Miura. En 2009, les lecteurs francophones ont pu (enfin) découvrir Suicide Island, une série en dix-sept volumes. Prolifique au Japon, cette nouvelle série est sa deuxième création publiée en français.
Taiga et ses amis étudient l'anthropologie. Lors d'un voyage d'étude, destiné à se reposer tout en cherchant des idées pour une future thèse, ils découvrent une grotte qui semble sortie de nulle part. Guidés par leur curiosité, ils y pénètrent et tombent sur des fresques rupestres très anciennes. Le sujet de recherche semble alors leur tomber dans les bras, jusqu'à ce que de mystérieuses secousses bloquent l'entrée. Après un temps d'errance, les étudiants trouvent une sortie. Toutefois, le paysage a nettement changé... Où peuvent-ils bien se trouver, mais surtout à quelle époque ont-ils été transportés ?
Le manga issekai, un genre qui consiste à projeter un ou des personnages dans l'univers d'un roman ou dans un monde parallèle. Ce registre a le vent en poupe depuis plusieurs années au Japon et de nombreux titres, plus ou moins réussis, ont inondé le marché francophone. Ce n'est donc pas inédit de voir des individus se retrouver propulsés en pleine préhistoire ( Yukinobu Hoshino l'a fait dans son très bon Blue Hole). Genesis parvient-il à se démarquer du lot ?
Le premier tome plante le décor et fixe les grandes lignes de l'histoire en se terminant par un cliffhanger, qui laisse deviner de futurs ennuis pour les héros. Mori a construit un scénario assez classique, avec des protagonistes archétypaux (le perdu, le rigolo, le gars solide et bien équipé, la pimbêche, la gamine...) qui permettent ainsi aux fans du genre d'être comblés. Les autres trouveront cet aspect plutôt convenu. En revanche, la construction du personnage principal, Taiga, montre davantage d'originalité. Son incursion dans la préhistoire le conduit à se révéler, non pas à la manière d'un shonen, mais plutôt en l'amenant à émerger de son mal-être pour mieux se sentir vivant. Ainsi, il sort du lot et se montre moins convenu que les autres.
La qualité graphique est un autre atout de ce titre. Toutefois, ce n'est pas dans le physique des êtres humains modernes qu'elle se distingue, car le trait y est correct. Le mangaka apporte un soin particulier pour les décors et les animaux préhistoriques, qui sont extrêmement bien représentés. Les planches où ils sont dessinés comportent des didascalies ajoutant de nombreuses informations aux propos contenus dans les bulles. D'ailleurs, l’auteur présente ses sources de documentation à la fin de l'ouvrage.
Ce premier volume peut paraître classique. Toutefois, il est prometteur pour une histoire plus complexe que présumé au premier abord. Genesis a le potentiel pour devenir une série-phare chez Vega-Dupuis.
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