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aris, le 14 juin 1940. Parmi la foule qui observe le défilé des troupes allemandes sur les Champs-Élysées, Simone Michel-Lévy prend la décision qui changera sa vie à jamais : entrer en résistance pour ne pas se résigner à l'inacceptable. Aidée par deux collègues des PTT et un supérieur hiérarchique complaisant, elle met sur pied un réseau aux ramifications multiples, le mouvement Action PTT.
La série Les compagnons de la Libération se poursuit avec ce tome qui est consacrée à l'une des rares femmes ayant reçu la croix de la Libération. Longtemps boudée par l'historiographie officielle au profit de l’héroïsme militaire masculin dans le mythe du résistantialisme, la place des femmes dans la Résistance est devenu un objet d'étude en soi et a permis de mettre en lumière les rôles divers de ces personnes qui, comme l’héroïne de cet album, ont refusé de se résigner. Catherine Valenti a admirablement construit son scénario, afin de montrer l'engagement et le courage de Simone. Cette historienne est une spécialiste du concept du genre, qu'elle enseigne à l'université Toulouse-Jean Jaurès et elle a écrit un passionnant ouvrage intitulé les femmes qui s'engagent sont dangereuses en 2017.
L'album débute avec l'arrivée d'un convoi de déportées au camp de Ravensbrück le 3 février 1944, pour introduire Simone Michel-Lévy qui revient sur son passé auprès d'une autre prisonnière. Les lecteurs suivent les étapes qui l'ont menée vers la résistance et la naissance de son réseau, son arrestation, sa déportation et sa fin tragique. L'histoire se termine par la décoration à titre posthume de l’héroïne. D'ailleurs, choisir cette personne est fort intéressant car elle est loin de l'image véhiculée de la femme résistante cantonnée aux tâches subalternes.
Ce n'est pas la première fois que Claude Plumail travaille dans le registre de la bande dessinée historique qui lui sied plutôt bien. Son style convient aux moments d'action et son trait est parfaitement maîtrisé. La mise en couleur de Fabien Blanchot donne de la profondeur aux dessins. L'ensemble est de bonne facture et répond aux canons du genre.
La destinée de Simone Michel-Lévy est admirablement retranscrite dans cet album qui illustre la place méconnue des femmes dans les réseaux de résistance mais aussi une forme de lutte qui est peu développée dans les productions artistiques : le noyautage administratif. Ce qui fait de ce septième opus, un tome à la fois original et conforme au devoir de mémoire qui est au cœur de cette collection.
La vocation pédagogique est nette et assumée, ce qui fait que la partie bande dessinée est complétée par un cahier de sept pages sobre et documenté sur la résistante.
Le seul bémol tient dans le format assez court qui peut laisser des lecteurs avides et passionnés sur leur faim.
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