R
emarqué sur les réseaux sociaux, et par quelques libraires, le petit derrière de l'histoire a été un agréable moment de lecture. Complété par des strips mis en ligne par l'autrice lors des confinements, le tome 2 a été un énorme succès de financement participatif sur la plate-forme Ulule. Il est désormais disponible.
Un adage dit que derrière chaque grand homme, il y a eu une femme. Peut-être même une seule et unique femme... Marie et Ben se réveillent au cœur d'une tribu primitive. Après une course poursuite, qui laissera l'alter ego masculin blessé, ils retrouvent leur machine. Celle-ci, devenue défaillante, envoie l'héroïne à de multiples reprises dans le temps. C'est ainsi qu'elle rencontrera un amusant et lubrique Léonard de Vinci, Rosalind Franklin, le troublant Nikolas Tesla qui lui fera tourner la tête. À l'occasion, les lecteurs découvriront comment le popotin de Marie a donné naissance au bol ! A bout de nombreuses péripéties, l’héroïne va devoir courser son double temporel jusqu'au cliffhanger final.
Après un premier opus croustillant et rigolo, ce deuxième album verse dans une ambiance un peu plus sérieuse. Le côté espiègle et coquin de la protagoniste principale génère des moments amusants. Le dérèglement de la machine quantique donne un rythme intéressant aux différents évènements. Katia Even semble s'amuser dans ce changement de ton. L'idée des voyages dans le temps est un ressort scénaristique repris depuis H. G. Wells, mais ce que cette dessinatrice en fait est un mélange bien dosé d'action, d'humour, d'érotisme soft et de science-fiction. Le récit est donc très dynamique. Ce dernier est pensé sur plusieurs tomes. L'autrice évoque en interview que l'histoire entamée se tient en quatre volumes (qui sont déjà écrits) et qu'ensuite, elle envisage des aventures plutôt thématiques. La bande dessinée se termine par une Marie grimée en professeur qui revient sur des personnalités croisés dans la bande dessinée, afin de donner plus d'informations sur elles ou leurs travaux.
Le design des personnages est très sympathique. La dessinatrice n'est pas à son coup d'essai dans le registre érotique. Cependant, le trait choisi pour les péripéties de la libertine quantique est différent de ces autres albums qui possèdent un aspect plus réaliste. Ici, les personnages sont à la limite du kawai et du super deformed, ce qui les rend vraiment mignons. Cela souligne aussi l'adorable fessier de l'héroïne au passage. De ce fait, cela aseptise le côté polisson de l'histoire pour peser davantage sur le ton comique.
Depuis le début du Petit derrière de l'histoire, Katia Even travaille avec Marina Duclos, une artiste "multifonctionnelle" comme elle aime à le dire. Sur ce tome, elle assure la colorisation. Une tâche plus ardue qu'il n'y paraît, afin de générer des ambiances propices au déroulement du scénario. Le résultat est vraiment à la hauteur.
À la toute fin de l'ouvrage, il y a une galerie où le personnage principal est repris par différents dessinateurs comme Crisse, Hélène Lenoble ou encore Bruno Bellamy.
L'objet est de très bonne facture. Que cela soit pour l'impression des couleurs ou la qualité du papier. Bref, le produit est de qualité.
Katia Even prouve qu'elle peut sortir de la niche bande dessinée érotique dans laquelle elle est souvent placée. Certes, l’album reste grivois sur quelques aspects, mais il met en avant les aventures d'une inventrice libertine qui va sans le vouloir être à l'origine d'un grand nombre d'inventions. Et cela l'emporte nettement sur le côté "cul" (qui demeure très très édulcoré). Le tout est plaisant pour un public adulte. Une aventure à lire bien assis sur son derrière !
Poster un avis sur cet album