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amaïoun est de retour ! Après l’excellent Le roi des oiseaux, Alexander Utkin continue sur le même mode réinterprétatif avec La Princesse guerrière. Les pommes d’or évidemment, Baba Yaga – comment faire sans elle ? -, des épreuves pour révéler sa vaillance ou sa clairvoyance, un roi et des princes charmants ou pas, un monstre ou deux et bien plus encore sont au programme ! Préparez-vous, ça va commencer, vous êtes prêts ? «Il était une fois...»
Inspiré du folklore russe, La Princesse guerrière rassemble deux grands récits dans les lesquels viennent s’enchâsser quelques anecdotes et «amorçages» ou taquineries de la part de l’oiseau fantastique narrateur. Sur cet aspect, l’album ressemble énormément au tome précédent. Est-ce un handicap ? Vraiment pas. Au sein de cet univers merveilleux et plastique, toutes les légendes se suivent et se confondent un peu. Les héros passent, se démarquent, avant d’entamer de nouvelles aventures. Dans le cas présent, Vassilissa reprend le rôle d’une Cendrillon qui est obligée de se démener pour sauver son père malade et tenter d'échapper aux manigances d’une belle-mère jalouse et acariâtre. Si le fond s’avère classique, la manière se montre superbe. Explosion de couleurs, péripéties originales, innombrables rencontres ou énigmes afin de prouver sa valeur et apprendre à faire face à ses peurs.
La force de l’ouvrage tient particulièrement au parfait dosage entre tradition et modernité du travail de relecture de l’auteur. Pas de doute, il s’agit bien d’un conte de fée dans les règles de l’art dont la maison Walt Disney pourrait tirer un prochain dessin animé. Pourtant, les interludes de Gamaïoun et quelques personnages féminins marquants (Baba Yaga et, surtout, la magnifique Princesse guerrière qui donne le titre au recueil) place immanquablement ces histoires dans l’époque actuelle ; le tout sans oblitérer aucunement leur cachet, ni leur patine délicieusement ancestrale.
Poussiéreux l’imaginaire vernaculaire ? Pas du tout ! La Princesse guerrière prouve exactement l’inverse. Alexander Utkin démontre avec une énergie et un talent graphique incroyables l’universalité des mythes. Une exquise et palpitante lecture à mettre dans toutes les mains.
Quelle beauté et quelle intelligente interprètation !
Des courtes histoires et une histoire de fond p'us complexe et ce traité noir charbon relevé par ces couleur vives... Sublime