Cabot-Caboche

C lassique de la littérature jeunesse, Cabot-Caboche est sorti en 1982, il y a près de quarante ans. Daniel Pennac y narre l’existence mouvementée d’un chien qui, à force d’épreuves et d’abnégation, réussit finalement à «dresser» sa petite maîtresse et mener une vie digne et heureuse. Fable sur la tolérance et le respect dû aux animaux de compagnie, le livre avait su toucher le cœur d’un large lectorat. Régulièrement réédité depuis (notamment dans une très belle édition illustrée par Miles Hyman en 1994), les mésaventures de «Chien» arrive en bande dessinée sous la plume de Grégory Panaccione.

Auteur à la large palette (Donjon Antipode, Chronosquad, Un océan d’amour), Panaccione était le candidat idéal pour ce projet. En effet, il avait déjà tâté avec succès au récit canin dans Toby mon ami, un album muet suivant les déambulations d’un autre héros à quatre pattes. Visuellement, le nouveau venu tient d’ailleurs pas mal de ce dernier.

Sur le plan technique, le bédéaste signe une très belle adaptation. Tout en restant collé à la trame d’origine, il a eu l’intelligence de s’éloigner des mots de Pennac et de proposer une véritable création «BD». Mise en scène appliquée, découpage traditionnel en quatre bandes et une poésie du quotidien qui ne fait pas fi du réalisme soutiennent parfaitement cette intrigue mêlant simplicité et fine psychologie. Le résultat se montre à la hauteur et, sans vraiment le remplacer, apporte une vision nouvelle et percutante du roman.

Une histoire ayant gardé toute sa pertinence, un travail de réinterprétation fidèle et personnel à la fois, Cabot-Caboche en images est une réussite à découvrir ou à redécouvrir pour ceux qui l’auraient déjà lu dans sa version littéraire.