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lsa Herbert, Cristina Rodriguez Echevarria et l’artiste Cookie Kalcair ont vécu dix-huit mois en « trouple ». Afin de répondre aux questions qui taraudent leurs familles, leurs amis ou simples connaissances, ils construisent (en trio toujours) un espace de réponse sur le réseau social Instagram (accessible via le compte @holy_poly_macaroni). Les publications d’un strip de quatre vignettes soutenu par un texte rencontrent un succès grandissant. Ces papiers illustrés présentent, à qui veut bien les découvrir, la « normalité » de leurs sentiments.
À partir de ces posts, les éditions Steinkis confectionnent un ouvrage rose et violet. Le livre au format carré et au toucher agréable défriche le vocabulaire de la non-monogamie. Les témoignages évoquent des sujets qui viennent automatiquement à la bouche des néophytes : comment éduquer ses enfants ? Peut-on gérer la jalousie ? Ou bien, quelle peut être la place des partenaires comètes dans une relation ouverte ? Ces chroniques abordent également des thèmes superficiels comme la taille du lit idéal. Au final, il est regrettable que l’auteur de Pénis de table n’ait pas romancé son travail. Il aurait été souhaitable qu’il s’épanche à travers une autobiographie ou un récit tranches de vie. Englober toutes ces problématiques au sein d’un canevas scénaristique aurait surtout permis au public d’éprouver des émotions pour ces personnages. Là, les caractères des protagonistes sont peu détaillés et une distance s’installe en conséquence.
Malheureusement, le trait ne sublime pas le recueil. Loin de sa prestation sur Guerilla Green ou encore Lever l’encre, le bédéiste bricole un quatrain pour agrémenter chaque article sur internet.De facto, la (re)lecture de ces croquis pointe l’absence de décors, un dessin dépouillé et des cadrages fixes.
De polyamour et d’eau fraîche évoque, sans revendications, une autre forme d’amour. Pondérée, mais froide, cette parution se destine aux plus curieux et aux initiés.
Je suis un jeune cinquantenaire et ma génération n'a jamais connu ce qu'est le polyamour. Certes, certaines personnes étaient sans doute adepte de faire des partouzes mais je me reconnais plutôt dans le modèle de l'amour unique. Bien entendu, plus d'un mariage sur deux se terminait par un divorce de manière générale. C'est en tous les cas ce que j'ai pu observer autour de moi étant également un enfant de divorcé.
Pour autant, comme j'ai reçu ce livre gratuitement, me voilà en train de découvrir ces aspects de la sexualité au XXIème siècle avec un esprit d'ouverture qui me caractérise. Il est vrai que je ne me serai pas forcément jeter dessus au premier abord n'étant pas vraiment le public concerné.
Au programme: trouple, jalousie, amour sexe et rupture ! J'ai même appris ce qu'était un partenaire comète, l'amour-camaraderie ou l'anarchie relationnelle et surtout la non-monogamie éthique (ENM). J'ai conscience que l'amour a été construit selon des normes socioculturelles selon le mythe du seul grand amour. Le polyamour est désormais une nouvelle voie dans le cadre de relation libre.
A la base, Cookie (35 ans) et Elsa (33ans) sont ensemble depuis plus de 12 ans et ont même un petit garçon. Ils vont rencontrer Tina qui va devenir pendant une durée de 18 mois leur partenaire respectif dans une triade d'un nouveau genre. Cet ouvrage est un témoignage de ces trois personnes sur leurs relations amoureuses et 50 questions qu'on pourrait se poser.
J'ai beaucoup aimé ce partage d'expériences. Les auteurs se basent sur le respect de chaque individu. Il y a un respect des frontières de chacun. Ils ne demandent même pas à nous convaincre de leur nouveau mode de vie mais de nous informer. Ils gardent en vue que l'essentiel est que cela nous rendent heureux que l'on soit polygame ou monogame. Il y a également la conscience que toutes les relations amoureuses sont difficiles à entretenir, monogame ou non.
Bref, j'ai appris plein de choses intéressantes au-delà des préjugés sur un sujet qui autrefois pouvait être considéré comme vraiment tabou ou qui effraie. De là, à s'engager ouvertement vers cette voie là, ce n'est pas trop mon truc mais comme dit, on respecte les pratiques de tout le monde.