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n refusant de se plier aux directives de la mafia, Kenneth Clarke, le président du syndicat des travailleurs du métro new-yorkais, est parfaitement conscient du danger qu'il court. La redoutable et tentaculaire organisation criminelle, qui contrôle entre autres les dockers et les camionneurs, souhaite élargir sa mainmise et affirmer un peu plus son emprise sur la ville. Pour se débarrasser de ce contrat qui pèse sur sa petite tête, le délégué aurait grandement besoin du flair d'un grand détective.
Commence alors une profonde immersion jusque dans les bas-fonds d'une métropole en plein essor pour ensuite grimper dans l'intimité et les arcanes de ses plus hautes sphères hiérarchiques. Un bain de foule tout autant fascinant que périlleux et dangereux...
Prendre le temps, c'est faire les choses bien. Vingt ans après Quelque part entre les ombres le premier tome, Juan Diaz Canalès met fin à une longue et intenable attente. Pour combler l'impatience, les nombreuses relectures auront eu raison des coins cartonnés d'Artic-Nation, des pages de L'enfer, le silence et de la tranche d''Âmes rouges. Autant de volumes que la poussière aura épargnés. Dites donc, très cher Weekly, What's News depuis Amarillo ?
Physiquement, le privé le plus prisé de la bande dessinée n'a pris aucun poil blanc. Le regard est aussi pénétrant qu'auparavant, le corps, gaillard, est toujours en alerte et prêt à bondir. Que ce soit par les aventures illustrées de John Chatterton d'Yvan Pommeaux ou par l'immense talent d'Humphrey Bogart, le félin solitaire probablement issu en partie de ces inspirations et pour le reste des réelles investigations menées à l'époque par un énigmatique enquêteur du même nom, John Blacksad n'a rien perdu de sa perspicacité ni de sa vivacité d'esprit. Cette nouvelle histoire dans laquelle il a encore une fois volontairement fourré son museau s'affirme par une inventivité verbale souvent composée de duels d'élocution à la fois corrosifs et tendres. Les évènements tragiques, résultant d'une soif intarissable de pouvoir, d'ambitions démesurées et d'un appât du gain excessif, dépeignent avec rudesse les recoins sombres de la société américaine des années 50. Marche ou crève, voire les deux. Cette littérature dense et noire qui met en lumière des personnages pour la plupart complexes aux moralités floues et malsaines est une photographie et une introspection des différentes couches sociales en place.
Juanjo Guarnido (Les Indes fourbes – Oui, le dessinateur c'est lui !) emmène l'anthropomorphisme vers ce qu'il y a de plus beau. Sous son coup de crayon époustouflant, l'association animal / homme prend réellement forme, devenant sous les yeux ébahis, une espèce hybride à part entière. Ratons laveurs, chauves-souris, taupes, singes, chiens et quantité d'autres, le bestiaire comme la ménagerie affichent complet. À petites tailles, conditions de vie austère. Les situations professionnelles plus confortables sont, quant à elles, plutôt réservées et attribuées aux espèces dont les morphologies sont plus imposantes. La coloration à l'aquarelle clôture admirablement un chantier graphique de grande envergure.
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Domestiques ou sauvages, beaucoup en rêvent ouvertement : « Ils ne leur manquent plus que la parole ». Fort d'un scénario substantiel et exaltant, le duo d'auteurs hispaniques réalise ce vœu, inscrivant ce premier épisode dans la droite lignée de leurs précédents ouvrages. Une œuvre devenue formidable et totalement indispensable.
Alors, tout tombe vraiment ? Assurément. Et vous avec.
Dans ce premier tome dytique, on s’aperçoit vraiment qu’il s’agit d’un album posant les bases d’un scénario joliment ficelé, sur le thème de la corruption, la mafia, les syndicats…
(On peut être un peu perdu au début, mais on rattrape le fil de l’histoire rapidement).
Les dessins, la palette des couleurs sont toujours aussi bien réussis.
Je conseille de lire les deux tomes à la suite.
Ca de la BD? ça me fait penser à la peinture ou à la musique contemporaine par rapport à l'Art véritable : du stron.
Zéro.
Un album tout à fait correct : les dessins et le scénario m'ont plus.
D'accord, ce tome n'est pas au niveau des premiers opus, mais Blacksad reste une référence !
Enfin de retour John BLACKSAD va se heurter cette fois-ci au milieu des « maîtres bâtisseurs » dans une aventure qui foisonne à nouveau de personnages haut en couleur. Ces bâtisseurs construisent tunnels et ponts pour façonner la ville du futur au service de la voiture, n’hésitant pas à noyauter les syndicats qui s’opposent à leurs projets grâce à la mafia. Ils sont prêts à tout pour arriver à leurs fins et asseoir leur pouvoir, fusse en assassinant ceux qui les gênent. On y retrouve bien l’Amérique des années 50 qui, sortie de la guerre et de la grande dépression des années 30, rêve à nouveau de grandeur et de puissance. En toile de fond, le monde de la culture essaie lui aussi de renaître et cherche des moyens et appuis pour y parvenir. Représentations en plein air et volonté de construire un amphithéâtre fondent leur volonté d’offrir la culture au plus grand nombre.
Dans cette première partie, l’intrigue se met en place, avec un montage très cinématographique, alternant les séquences afin de mieux pouvoir décrire tous les protagonistes. WEEKLY est toujours présent et ses reportages contribuent à cette mise en scène parfaite. Les vignettes se font plus nombreuses pour apporter tous les détails et fouiller davantage l’histoire de chaque personnage, mais aussi pour donner une grande dynamique à l’action. La fin nous apporte une surprise avec l’arrivée d’un personnage déjà vu précédemment et concoure à notre impatience de lire la suite !
Du grand BLACKSAD, servi par un scénario toujours aussi efficace et un dessin au sommet de son art. Il faut aussi souligner l’ancrage historique et social très bien rendu, avec les hommes de pouvoir d’un coté et de l’autre ceux qui essaient de s’y opposer, syndicats ou acteurs de la culture.
Enfin de retour John BLACKSAD va se heurter cette fois-ci au milieu des « maîtres bâtisseurs » dans une aventure qui foisonne à nouveau de personnages hauts en couleur. Ces bâtisseurs construisent tunnels et ponts pour façonner la ville du futur au service de la voiture, n’hésitant pas à noyauter les syndicats qui s’opposent à leurs projets grâce à la mafia. Ils sont prêts à tout pour arriver à leurs fins et asseoir leur pouvoir, fusse en assassinant ceux qui les gênent. On y retrouve bien l’Amérique des années 50 qui, sortie de la guerre et de la grande dépression des années 30, rêve à nouveau de grandeur et de puissance. En toile de fond, le monde de la culture essaie lui aussi de renaître et cherche des moyens et appuis pour y parvenir. Représentations en plein air et volonté de construire un amphithéâtre fondent leur volonté d’offrir la culture au plus grand nombre.
Dans cette première partie, l’intrigue se met en place, avec un montage très cinématographique, alternant les séquences afin de mieux pouvoir décrire tous les protagonistes. WEEKLY est toujours présent et ses reportages contribuent à cette mise en scène parfaite. Les vignettes se font plus nombreuses pour apporter tous les détails et fouiller davantage l’histoire de chaque personnage, mais aussi pour donner une grande dynamique à l’action. La fin nous apporte une surprise avec l’arrivée d’un personnage déjà vu précédemment et concoure à notre impatience de lire la suite !
Du grand BLACKSAD, servi par un scénario toujours aussi efficace et un dessin au sommet de son art. Il faut aussi souligner l’ancrage historique et social très bien rendu, avec les hommes de pouvoir d’un coté et de l’autre ceux qui essaient de s’y opposer, syndicats ou acteurs de la culture.
Acheté avant les fêtes, et lu maintenant … comme si je tournais autour de peur d’être déçu … et oui, c’est pourtant ce qui est arrivé !
Un peu comme quand on passe des Doors ou Patti Smith à la soupe de maintenant !!!
Dessin trop chargé pour moi, scénario banal, voire incompréhensible et incohérent … vraiment dommage.
Lisez Fondu au noir … vous aurez du polar … je fais des vers comme du Shakespeare !
Il y a de bonnes choses avec cet album qui reprend toujours les codes du film noir (syndicat de travailleurs, organisation criminelle, politiciens véreux, actrices de théâtre, tueurs à gage, petites frappes…)., pour un résultat bien copieux mais moins cynique et noir qu'à l'accoutumée. Ajoutons également que le rythme est assez lent et vous obtenez une histoire scindée sur deux albums, en lieu et place d'un album pour une histoire.
L'amateur d'anthropomorphisme sera comblé puisqu'en effet, le bestiaire est très diversifié, tellement diversifié que j'ai ressenti une impression de surenchère, comme s'il fallait en mettre plein la vue après la déception du tome 5. Le niveau graphique a été également revu à la hausse pour le plus grand plaisir des lecteurs.
Je dénote quand-même le message sur l'apparence et l'hypocrisie en société un peu TROP appuyé au détour d'un dialogue avec le journaliste.
Un album qui tente de renouer avec les excellents premiers opus sans forcément y parvenir mais bien meilleur que le précédent. Reste à lire la suite pour rendre un verdict final.
Visiblement, je pense qu'il faudra en rester au tome 5, qui n'était déjà plus que l'ombre du chef-d’œuvre que nous avions connu dans les premiers tomes. Avant tout, en matière de cadrage, ce qui avait été magistral s'est transformé en véritable catastrophe : je me suis surpris à perdre la séquence dans les répliques des personnages, tant les cases étaient mal disposées. Ce qui n'est plus acceptable pour un auteur professionnel. Plus globalement on constate une faible lisibilité, en un mot un sacré fouillis. La voix off du personnage principal arrive dès le départ à se confondre avec des textes shakespeariens déjà trop obscurs pour une culture autre qu'anglo-saxonne. Enfin certainement pour être vraiment appréciés à moins d'avoir baigné dedans. Cela montre alors un esprit d'"entre-soi », dans lequel on ne peut plus rien ressentir à titre personnel ... Le graphisme reste encore bon, mais a aussi baissé en qualité et vaut maintenant sur ce plan une bd un peu plus que moyenne. Subrepticement et avec beaucoup de manichéisme, la politique prend ici aussi un esprit beaucoup trop contemporain pour être replacée dans les années 50, la période dans laquelle sont sensés vivre les personnages. Enfin, à la fin de ce tome le retour d'un ancien personnage tombe comme un cheveu dans la soupe, dans un rôle (c’est le cas de le dire ...) qui n'était pas le sien à l'origine ... Bon il y a des artistes qui ont tous les dons, mais les meilleurs auteurs font rarement des interprètes de génie ... La meilleure est que les auteurs de Blacksad se sont sentis obligés de faire dire son nom à leur personnage principal, visiblement par un manque de confiance dans l'intelligence des lecteurs, pour qu’ils puissent réaliser la situation ... Le manque global de crédibilité et d'empathie pour le public fait peur pour la suite ...
Finalement, ce titre apparait juste : "... tout tombe" ... même une œuvre culte peut chuter ...
Les dessins sont toujours aussi incroyables et justifient à eux seuls la lecture de cet album. Concernant le scénario, il ne s'agit que de la première partie d'une histoire en deux volumes, difficile donc de se prononcer. Ce premier épisode est bien mené, l'ambiance est bonne, mais attendons de voir le second volet pour pouvoir juger complètement cette histoire. En tous cas tout cela est très prometteur et j'attends la suite avec impatience !
Je n'aurais jamais attendu aussi longtemps pour une BD, mais cela valait le coup !
Quel plaisir de retrouver tout l'univers de cette série et quel travail exceptionnel. Le temps fini toujours par payer !
A commencé par un scénario magistral. Juan Diaz Canales dépeint un New-York des années 50, en nous emmenant dans les bas-fonds de la ville jusqu'aux couches élevés du pouvoir. Tous les travers de cette société sont prétextes à forger l'intrigue de ce nouveau diptyque : corruption, mafia, syndicat...
L'ambiance de l'époque est très bien retranscrite et deux mondes se font face et sont mis en opposition : la ville en pleine mutation avec sa course démographique (construction d'autoroute, de pont, tunnel, métro, salon de l'automobile ..), et d'un autre coté, la culture et l'artistique très bien mis à l'honneur et soutenu par une population cultivé (festival Shakespeare in the park dans Central Park, apparition d'un Sammy Davis junior dans le rôle d'un chanteur de Jazz interprétant "The Birth of the Blues", et le mouvement de la beat generation...) sans oublier les Pin-Up.
le niveau d'exigence est le même pour le dessin et les couleurs. Juanjo Guarnido nous régale avec toute cette nouvelle galerie de personnage animalier toujours aussi réaliste.
Chaque planche est un vrai plaisir pour les yeux. Les couleurs sont toujours en harmonies et les dessins très fouillés et détaillés. Du grand ART !
Le cliffhanger final est une grosse surprise et j'attends la fin du dénouement de cette intrigue avec impatience...
Petit conseil perso : si vous aimer le Jazz, allez voir un concert dessiné, j'ai vu celui de Hugh Coltman & Juanjo Guarnido à Vienne et je me suis régalé...
J'ai adoré Blacksad... jusqu'au tome 5. Celui-ci m'a profondément déçu. J'attendais donc un retour en grâce avec ce sixième opus. Mais la magie n'est plus là. Le chat semble devenu un gentil minou bien incapable de sortir ses griffes. Jusqu'au dessin qui m'a ennuyé dans cet album : il n'y a pas d'ambiance, un comble pour un polar ! La multiplication des personnages, des lieux et des temps rend la lecture chaotique et franchement ennuyeuse. L'histoire tient plus de l'atmosphère que de l'intrigue mais le dessin ne parvient pas à nous la retranscrire. Pour moi c'est un raté total !
quel plaisir de retrouver blacksad, j'aurais préféré avoir la totalité de l'histoire en un seul tome comme pour les précédents. En effet scenario un peu simple et quelconque mais encore une foule d'animaux-personnages bien trouvés et des dessins toujours au top
Après m'être régalé des 4 premiers tomes et d'un tome 5 (Amarillo) très décevant, j'espérais beaucoup de ce nouvel opus.
J'ai été relativement déçu, même si c'est globalement correct vu ma note de 3sur5. Je n'ai retrouvé ni le cynisme ni le mordant du détective. Son adjoint le journaliste est une caricature. Les postures et têtes d'animaux choisies pour les autres protagonistes m'ont paru moins pertinentes que dans les précédents albums. Le scénario est globalement quelconque, ou tout du moins je n'ai pas accroché.
Et dire que l'histoire est en deux tomes! J'aurais dû me méfier, ça sent le coup commercial.
Toute cette attente pour ça... N'hésitez pas à passer votre chemin si vous envisagiez de l'acheter.
Cet album est ce que moi j'appelle franchement une très belle bande dessinée. D'abord, comme certaines autres bd, un fond théâtral avec une troupe qui signe ici un chef d'œuvre incontestable, sous réserve de la qualité de l'album suivant encore à paraître. Le scénario, sur fond de corruption, de meurtre et d'omerta est carrément parfait, avec un déroulé sans aucune aspérité et les couleurs, quelle claque !!! Je n'ai jamais vu une aussi belle colorisation, et j'en ai lu des BD, une palette de couleurs aussi riche et aussi bien répartie : flamboyant. Les dessins sont également d'une richesse rare. Des ambiance sombres, noires, glauques mais aussi fraîches, illuminées et parfaitement adaptées ont agrémenté ma lecture. Whaou! Carrément génial. J'ai passé un excellent moment de lecture. De nombreuses nouvelles trognes simplement superbes viennent enrichir cette série qui je l'espère continuera encore longtemps à nous émerveiller ou à nous transporter, même si ce tome a pris longtemps à être réalisé. Merci pour ce grand événement, pour cette sortie réussie et attendue par beaucoup.
Excellent. Je recommande.
J'avais tellement été déçu par le tome 5 que j'y suis allé ci un peu à reculons dans ma lecture du tome 6. C'est clairement bien plus réussi graphiquement que le précédent opus (pas difficile). Je ne trouve pas qu'on retourne le charme des premiers tomes, mais c'est vraiment très beau (même si je trouve encore un peu bâclés certains décors à l'aquarelle).
Concernant l'histoire, c'est là que ça pêche : c'est un pur tome d'introduction et il ne s'y passe finalement pas grand chose. Le rythme est lent, très lent, à la limite de la mollesse.
Bref, je me suis bien ennuyé à ma lecture et ce sera le premier tome de Blacksad que je n'achète pas (j'ai acheté le tome 5 il y a des années, et je le regrette toujours amèrement).
En bref : très beau, très plat.
"2/5, correct sans plus"
Un album qui a repris du coffre au niveau ambiance et scénario pour flirter à nouveau sur ces aspects là avec les premiers opus de la série.
Un dessin qui fait lui aussi honneur à ces prédécesseurs même si on regrettera l'absence (ou l'extrême rareté) des excellents gros plans qui remplissaient les cases des toutes premières aventures de notre détective préféré.
Un bon rebond suite au tome 5 un peu en dessous, des trognes retrouvés, une atmosphère des plus glauque, des escrocs toujours plus malhonnêtes et un Blacksad en pleine forme.
Excellent !
Même si de mon point de vue, il n'atteint pas les sommets que sont " Artic-Nation " et " Âme rouge ", ce nouvel opus est du meilleur tonneau.
Malgré une couverture assez moyenne, tous les fondamentaux de l'univers Blacksad sont en première ligne : un background 50's hyper détaillé, une galerie de personnages extraordinaire, une enquête en eaux troubles, un rythme trépidant, un ton mâtiné de cynisme et d'humour, de l'action, du suspens, de la culture, de l'amour... et toujours une puissante mélancolie pour napper l'ensemble.
Quel bonheur de lecture après une si longue absence !
Encore un chef d'œuvre que ce nouvel ouvrage. Première partie d'une histoire prévue en 2 volumes. Comme à chaque fois, et même peut-être cette fois avec plus de maturité encore, la marque de fabrique de Guarnido : Des personnages animaux plus humains que jamais. beaucoup d'humanisme en eux et loin du manichéisme cliché, chacun se présente à nous avec sa part d'ombre et de lumière. une première impression est que l'on parvient trop vite à la dernière page, avec un sentiment de trop court, de "pas assez", mais en y regardant de plus près, en se repassant ce que l'on vient de lire, il s'agit évidemment plutôt de la marque des grandes œuvres qui brillent par leur simplicité et pour lesquelles l'auteur s'efface, disparaît carrément au profit du récit qui atteint une puissance de mythe, tel un bouquin de Steinbeck comme des souris et des hommes par exemple. Ceci grâce à cette entente merveilleusement huilée entre le scénariste Diaz Canalès et le dessinateur Guarnido qui se répondent l'un l'autre en un jeu virtuose dans lequel ils semblent se dire : "-Dans l'idéal il faudrait exprimer ça Juanjo, tu pourrais?" - "-Ah oui, je vois ce que tu veux, que penserais-tu de le mettre en scène comme ça ?" - "Ah si ! c'est exactement mon idéal imaginé, avec quelque chose en plus!" ;-)
Dans ce tome, l'ambiance polar sombre new-yorkais est à nouveau omniprésente, la lourdeur de l'atmosphère est palpable, et on sort de la trêve des tomes hors centre ville, des ballades baignées dans une ambiance musicale de la beat génération : On est dans le monde politique des conflits souterrains, opposant mafia, élus et travailleurs des bas-fonds. Toujours là également les enchaînements de plans à couper le souffle, empruntés au cinéma. Quand on dit "empruntés" , on devrait plutôt dire "réappropriés" car la traduction de certains jeux de caméra exprimant la soudaineté d'une action est pratiquée dans un style incomparable en 4 à 5 cases et avec une sacrée virtuosité. Et comme si tout cela ne suffisait pas, une attention une attention si particulière est portée à tout ce qui est caractère psychologique des personnages. Là-aussi, en quelques mots adroits distillés, quelques attitudes croquées de façon géniale, les protagonistes dévoilent leurs traits de personnalité au lecteur qui ressent sans difficulté ce qu'ils ont en tête et sur le cœur. Pour finir car on pourrait en parler pendant des heures, cerise sur le gâteau, lorsque les auteurs s'amusent car ils en ont sous le pied, à glisser une œuvre de peinture majeure parfaitement intégrée dans le récit et son atmosphère : un agréable petit "bonbon" qui rajoute au caractère jubilatoire de la lecture de ce nectar de la bande dessinée.
La seule décéption apportée par cet album est qu'après avoir l'avoir attendu des années il va falloir patienter deux ans - j'ai cru entendre parler de 2023 quelque part - pour en savourer la conclusion.
Notre chat préféré, détective privé de surcroît, est de retour après une longue absence. C'est un plaisir de le retrouver dans de nouvelles aventures qui vont le plonger dans le cœur de la politique d'une ville entre pouvoir et compromission.
Je suis toujours en admiration devant ce dessin qui est vraiment unique en son genre. Les animaux paraissent tellement humain que cela en devient tout à fait surprenant. C'est pour moi la quintessence de l'art de la bande dessinée. On atteint une sorte de perfection au niveau du dessin qui reste un vrai régal pour les yeux.
J'ai bien aimé ce nouveau scénario ainsi que la profondeur des personnages à commencer par la directrice d'une troupe théâtrale à savoir Iris Allen. On va également faire connaissance avec un aigle pas très commode qui impose une domination urbanistique sur la ville. Cette cité va presque devenir un personnage à part car c'est la thématique principale de ce nouveau diptyque dans l'enquête de Blacksad.
Bref, il y a tout une ambiance et un souci du détail qui font la différence par rapport à d'autres séries. Blacksad, c'est le calibre au-dessus. C'est une lecture que je qualifierais d'indispensable pour tous les amoureux de la bande dessinée. Beaucoup y prendront du plaisir.
Je n'ai lu que la 1/2 de l'album aussi je ne me prononce pas sur l'histoire bien que savoir qu'il y aura une 2de, voire une 3e partie m'inquiète compte tenu du temps qu'il aura fallu attendre pour voir sortir cet album.
Reste ... la désagréable impression quand on ouvre l'album : les pages sont jaunes ! Volontairement ou problème d'impression (j'irai vérifier si les autres albums en vente ont aussi cette teinte dominante) ?
Sorti de ça, les personnages sont toujours saisissants bien que, à mon humble avis, il me semble superflu de vouloir représenter la totalité de la gente animale. Les auteurs sont obligés de grandir exagérément certaines races ce qui fausse le visuel.
John Blacksad est de retour… Et si en huit ans les choses évoluent forcément, rien n’a cependant vraiment changé ! Alors même si Juan Díaz Canalès et Juanjo Guarnido cultivent les recettes de leur succès, ils le font magistralement et consolident ainsi ce qui pourrait devenir, dans les prochaines années, une référence incontournable de la BD de ce premier quart de siècle !