Avalon - Les dames du lac

I ssue des temps païens, la vie d’Arthur est devenue, par les soins de Geoffroy de Monmouth, Chrétien de Troyes ou bien Robert de Boro, un palimpseste qui, progressivement par la richesse et l’universalité des thèmes véhiculés, s’est transformé en un mythe dans lequel se reflète toujours une grande partie de l’Occident.
Vincent Pompetti - comme d’autres avant lui - en livre sa version aux éditions tarTaMuDo dans un Avalon – Les dames du lac, premier ouvrage de la collection « Mythes ».

Reprenant les éléments de la légende arthurienne qui lui semblent les plus emblématiques, il fait du destin de ce roi imaginaire un récit où la gent féminine prend une place particulière pour ne pas dire centrale. Au-delà de considérations dans l’air du temps, ne doit-on pas y voir quelque chose de plus profond… un retour aux sources. Que ce soit Viviane, la première d’entre elles, ou bien encore Ygraine ou Morgause... toutes ces femmes sont loin de l’image courtoise ou maléfique que la féodalité ou la chrétienté leur ont construite. Ce sont des femmes qui maîtrisent leur destin et s’imposent aux êtres comme aux choses ; ainsi leur rôle s’avère, ici, aussi important dans l’univers arthurien que Lancelot et ses coreligionnaires de la table ronde. Sur ce constat, Vincent Pompetti tisse le fil rouge d’un album qui se regarde plus qu’il ne se lit. Son graphisme, aux contours discrets et à l’encre aquarelle, possède une dimension esthétique indéniable, mais qui, cependant, le contraint dans une forme d’immobilisme qui nuit à la fluidité et à l’essence même de ce qui reste une saga faite de passions et d’actions.

Par la beauté du trait et des tonalités, Avalon – Les dames du lac apporte sa pierre à un édifice plus que légendaire et ravive la magie séculaire de la Dame du Lac…