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antomar, le fils de la jungle, ne craint personne, ni bête, ni humain, car c’est le plus fort. Sourire carnassier, biceps et pectoraux d’acier, aucune menace ne peut le stopper. D’un autre côté, personne ne lui demande rien et il ferait mieux de s’occuper de ses affaires.
Genre encombré s’il en est, la parodie des histoires de justiciers ou de superhéros exige énormément de talent et de finesse afin d’éviter les écueils de l’exploitation basique ou le simple effet de miroir inversé. La critique peut se situer au niveau du manichéisme de certaines séries ou dans la manière, souvent baroque et improbable, propre à ces récits. Le fond, le style, les messages, l’éventail est large. Dans Fantomar, Gad ne s’est pas arrêté à ses considérations et s’est limité à aligner des historiettes improvisées et des gags éculés déjà lu mille fois. Un peu d’outrance, quelques piques envers certains stéréotypes et des chutes décalées pour faire l’intéressant, ces stratagèmes ne font pas illusion, ne serait-ce qu’une seule page. Le constat est certainement sévère, mais que garder de cette distribution sans nuance et ces situations dignes des pires heures du Stoner Cinema fauché ? Un sourire effaré, un vague rire gêné ? Avec de l’indulgence et encore.
La mise en image s’avère plus intéressante. Le dessinateur a pris à son compte l’esthétique (s’il est permis de la décrire ainsi) des vignettes Malabar© d’une certaine époque. Ces illustrations basiques aux couleurs primaires façon Playmobil© ont le mérite de la lisibilité et apportent une touche complice pour camper cet univers dans l’absurde. Moins percutant, l’ajout de fausses publicités – encore un procédé usé jusqu’à la corde – se montre sympathique à première vue. Cependant, comme le reste de l’ouvrage, il révèle rapidement ses limites.
Farce entre potes et humour lourdingue de fin de soirée, Fantomar a tout misé sur son physique, ça se sent, malheureusement.
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