S
ieur Burbanks a engagé un groupe de filles expérimentées afin de mettre à l’abri sa fille, Infinity. Cette dernière a développé des pouvoirs psychiques. Un don exceptionnel qui attire les convoitises de la secte du miroir céleste, de la riche famille des Spalletti et de l’alliance. Plus encore, une Khan de l’ordre de la guilde partage un intérêt démesuré pour la prodigieuse enfant. À cela se grèffe, comme si ça ne suffisait pas, des malfrats qui poursuivent le gang féminin. Dans ces conditions, la mission ne se déroula pas sans accroc. Finalement, au contact de l’ermite Maître Fhydrill, sur la planète au cœur creux, la petite apprend à se maîtriser. Mais rapidement, le havre de paix est attaqué. La gamine propulse aussitôt tout l’équipage d’un vaisseau dans un océan primordial. Problème : l’engin intersidéral n’est pas étanche. Les tracas continuent !
Pour éviter de replonger dans les travers que la saga Kookaburra a connu, Didier Crisse écourte son synopsis et construit un diptyque ramassé. Malheureusement, son nouveau space opéra présente un déséquilibre évident. Alors que la partie inaugurale relance continuellement le récit par de nombreux personnages et autant d’enjeux, la seconde manque cruellement d’intensité. La conclusion de la série se caractérise surtout par la convergence des protagonistes et diverses révélations éparses. L’auteur a la coquetterie de rajouter deux acteurs à sa comédie de science-fiction, une teinte d’humour fifties avec une pin-up larguée en plein désert un jour de test nucléaire ainsi qu’un chaman connecté à l’immatériel par le peyotl. Seulement, ce complément n’est qu’un détour narratif, exempt d’une quelconque finalité.
Graphiquement, le style de Didier Crisse est évidemment au rendez-vous. Son trait oscille entre le franco-belge traditionnel et le cartoony américain, façon J. Scott Campbell. Il représente toujours aisément de belles héroïnes aux visages simiesques et aux proportions ravageuses. Son geste trouve de jolies courbes, esquisse des nez à la manière de l’ « école Disney » et soigne les regards des interprètes. Hormis la séquence des planches 32 et 33 où les décors s’évaporent, l’artiste remplit ses fonds de vignettes donnant un peu de consistance aux saynètes.
Depuis quelques années, Didier Crisse collabore avec Fred Besson. Le coloriste valorise parfaitement les illustrations du bédéiste en apportant par l’outil informatique des effets de matière et une certaine profondeur. Cependant, sur cet épisode terminal, le rendu paraît moins abouti qu’à l’accoutumée. Est-ce dû à la touche de Nino, également crédité en page de garde ? Ainsi, le mage a une teinte étrangement rétro, l’intérieur de l’astronef décline un simple dégradé de peintures et, par-dessus tout, les compositions sont peu contrastées. Les plans de même valeur s’écrasent et s’affadissent en conséquence.
Koyaanisqatsi, la fin de Gunblast Girl clôt sans brio les intrigues ramifiées du premier volet. Laissant une impression de déjà-vu, le "reboot" est dispensable.
Une petite série sympathique.
On retrouve rapidement la patte de Crisse au niveau graphisme.
Il faut bien reconnaître que tous ses personnages se ressemblent toujours...
Même si ce n'est pas la série du siècle on a space opéra bien rythmé, bien dessiné et distrayant .
Ce n'est plus vraiment une surprise, mais les séries de Crisse ne sont globalement plus que l'ombre de ce qu'elles ont été. Scénario inintéressant, personnages sans personnalité, coolitude peu inspirée... Les dessins suivent globalement le même chemin, moins détaillés, trop cliniques, un découpage fonctionnel... Reste les souvenirs de la grande époque, mais que l'on est loin des sommets de l'auteur.