T
ara vit toute l'année avec sa mère mais, ses vacances d'été, elle les passera chez son père sur son île de Bretagne. Accaparé par son travail, il la laisse découvrir le village et les plages toute seule. Heureusement, la jeune fille se fait vite des amis. Amoureux de la nature, le petit groupe voit d'un mauvais œil l'installation d'un fast-food sur la côte.
Pour son premier scénario de bande dessinée, Anne-Gaëlle Morizur s'associe à sa sœur, Gwénola (Bleu Pétrole, Nos embellies). C'est Séverine Lefèbvre (L'Étrange boutique de Miss Potimary, Le journal d'une Femen qui se voit confier le dessin et la mise en couleurs. Ensemble, elles proposent d'initier le public jeunesse aux problèmes de traitement des déchets et la nécessité de les réduire.
Mais si l'intention est louable, la réalisation s'avère quelque peu maladroite. Alors que la relation entre l'héroïne et son père, qui sert de cadre, est crédible, l'intrigue peine à décoller. Son suspense ne tient pas longtemps et le mystère qui entoure l'apparition de la pollution est rapidement éventé. La faute à des antagonistes à la caractérisation trop académique et sans réelles nuances. Certainement dicté par la cible, ce choix risque de ne pas convaincre les lectrices et les lecteurs habitués au médium. Un sentiment renforcé par le dessin aux allures manga avec les grands yeux expressifs des personnages, agréable et aux jolies couleurs pastel, peut-être parfois imprécis sur les visages, dont la mise en scène claire et appliquée garantit une lisibilité et une fluidité constantes.
Tara, un été zéro déchet n'est pas sans défaut mais a le mérite d'aborder un sujet important de notre société. Une manière ludique d'impliquer les plus jeunes avec un exemple parlant et les aider à faire bouger les choses.
Poster un avis sur cet album