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ompéi, 63 après J.-C. Comment Lucius, gladiateur invincible, est-il passé du jour au lendemain de personnalité emblématique de la ville, à paria ? La faute à Claudius Scipio, le responsable de la plus prestigieuse école de combattants, qui refuse que son ancien élève et formidable gagne-pain parte au sommet de sa gloire. S'il souhaite dorénavant mettre sa notoriété au service du richissime Julius Actorius pour l'aider à devenir tribun, alors qu'il en soit ainsi. Mais avant de quitter définitivement l'arène, son maitre lui réserve une surprise de « taille ».
Il y a un an, Didier Alcante et Laurent-Frédéric Bollée lâchaient La Bombe. Tout juste remis de l'impact et de la déflagration liées à l'incroyable onde de choc ressentie auprès du public, ainsi que du succès commercial qui fut immédiatement au rendez-vous, que le duo s'attaque à un autre genre : le péplum. Du plaisir et de l'amusement comparés au travail colossal qu'aura nécessité une telle introspection sur la conception de la première arme de destruction massive et de ses conséquences. Si l'époque et les armes n'ont rien de semblable ni de comparable, les rapports souvent conflictuels se réglaient par l'affrontement, la plupart du temps, dans une extrême cruauté. L'arène des maudits, premier tome d'un triptyque, ne se cantonne pas à la simple fiction historique dans l'Antiquité. L'histoire, bâtie autour de la trahison et de la vengeance d'un célèbre mirmillon, propose en plus un lien fantastique voire mystique qui démultipliera immédiatement et considérablement l'intérêt. Inscrite dans un récit haletant, aussi bien rythmé que riche en rebondissements, cette originalité scénaristique suffisamment dévoilée pour titiller la curiosité et susciter l'impatience, annonce une suite des plus prometteuses.
Son combat pour livrer un dessin à la hauteur des exigences du synopsis, Enrique Breccia (Sentinelles) le remporte avec brio. Son trait, réaliste, se veut rigoureux et précis que ce soit sur les centurions ou sur les décors qui restent fidèles à l'ancienne ville romaine. Assurément, les scènes de bataille et de corps à corps apparaîtront trop figées, cependant, elles seront vite gommées et pardonnées au profit de magnifiques cadrages et des prises de vues audacieuses à ras le sol.
Avec un surprenant mélange de genres, Golgotha porte une première offensive incisive dans la défense très hermétique du lecteur, devenu méfiant et intransigeant avec ce type d'ouvrage. Pourvu qu'il y ait prochainement l'estocade !
Quand j'ai vu le nom d'Alcante au scénario, je n'ai pas hésité à me procurer Golgotha et je suis sorti ravi de cette première lecture.
En effet, Golgotha remplit toutes ses promesses. Pourtant, nous avons un scénario à mi-chemin entre « Gladiator » de Ridley Scott et « Le troisième testament » avec cette histoire d'homme crucifié ressuscité et ce côté fantastique. Certes, c'est du déjà vu mais c'est tellement bien exploité que j'en ai oublié le reste.
Le gladiateur Lucius doit mener son dernier combat mais son maître ne désire point le laisser partir. Alors qu'il pensait atteindre son apogée, Lucius va connaître son crépuscule. Cependant, il va se relever et préparer sa vengeance.
J'ai adoré à la fois le contexte au temps de la grande Rome. J'ai été également assez touché par l'humiliation subi par Lucius mais je savoure déjà sa réussite. C'est fou comme j'aime ces histoires de rédemption.
Le graphisme est parfois un peu faiblard surtout dans les scènes d'action et de combat mais il assure tout de même un minimum par un côté assez envoûtant.
Vivement la suite de ce péplum entre trahison et vengeance !
Du très bon, je ne m'attendais pas à un si bon album, du niveau de Murena !!
Le dessin de Breccia est top, combats, amour, trahison, mysticisme ... Une vraie bonne recette !