Antarcidès 1. L'orphelin de Maelmordha

I l y a 12 000 ans, l’Antarctique était un continent à l’atmosphère tempérée peuplé par une civilisation avancée. Kaarla, épouse du roi Abarugon, a décidé de mettre son fils au pouvoir, et écarte sans ménagement tous ses rivaux, y compris le roi lui-même. Son bâtard Jaemon, déjà sauvé à sa naissance par le mystérieux Sozer, est de nouveau en danger lorsque la reine décide d’exterminer ceux qui l’ont recueilli….

Passée la planche de présentation qui donne une caution historico-scientifique par ailleurs intéressante, on bascule dans un univers heroïc-fantasy « réaliste » qui n’est pas sans rappeler Thorgal. Les barbares qui habitent ces contrées ont d’ailleurs de nombreux points communs avec ceux que croisent le héros de Rosinski dans ses aventures, à commencer par leur cruauté, dans laquelle les auteurs se complaisent parfois de façon inutile. Les ingrédients classiques (violence, rivalités, mysticisme, poids du destin, personnages charismatiques) sont tous au rendez vous et le lecteur exigeant n’y trouvera rien à redire, sinon un certain manque d’originalité. Il manque peut être aussi un personnage exceptionnel qui concentre sur lui toute l'attention, mais celui là pourrait bien se révéler par la suite.

L’histoire se déroule sur un rythme bien maîtrisé et s’avère en tout cas captivante, en dépit d’un graphisme pas toujours très lisible. Le trait épais associé à des tons sombres confère à l’album une atmosphère particulière, pesante, mais les personnages ne sont pas toujours simples à identifier ni très expressifs. Quelques défauts excusables pour un premier album de bonne facture dans l’ensemble, d’autant que le potentiel de Val devrait s’affirmer encore dans les prochains épisodes.

Sans renouveler le genre, Paris et Val font donc une entrée intéressante dans le secteur encombré de l’héroïc-fantasy. Pour passer le cap de distrayante à passionnante, la série a des progrès à accomplir, mais elle semble sur le bon chemin. Pour peu que la suite ne se fasse pas trop attendre…