E
n fuite, la reine Kiba, Jan Nansen et Damsce tentent de rejoindre l’ancien laboratoire du professeur. Ils pensent qu’une partie de la solution à la crise actuelle pourrait se trouver là, où tout a commencé. De leur côté, Rachel et Valéria ont décidé de téléporter les Cyclopes sur Terre en espérant que la destruction des humains ramènera un certain équilibre sur Alta. Quant à Poussière, elle ne peut que constater le chaos qui s’installe et, même avec l’aide de Diane Nansen, il lui est impossible de concevoir une échappatoire face à ces forces qui dépassent l’entendement. La fin ? Le début ? Plus que jamais, les dés sont jetés.
Il aura fallu attendre un peu, mais le troisième et dernier volume de Poussière est enfin là ! Geoffroy Monde clôt avec brio et intensité son ambitieuse saga interdimensionnelle. Moins portée par les protagonistes que les tomes précédents, cette généreuse conclusion de quatre-vingt pages se montre au niveau des enjeux en présence. Un montage parallèle suivant trois fils narratifs, une avalanche d’hypothèses qui se succèdent, s’infirment et s’additionnent pour un final « kubrickien » sont au programme. La densité extrême du scénario est heureusement contrebalancée par une fluidité digne des plus grands (Frédérik Peeters vient à l’esprit). La finesse du trait et les douces couleurs pastelles jouent également un grand rôle dans la lisibilité globale. En résumé, tout semble couler de source et jamais l’œil ou l’attention ne sont tentés de sortir du flot. À ce sujet, les multiples transitions entre les différents moments de l’action sont exemplaires de précision et de naturel.
Outre une exploitation judicieuse et audacieuse des dernières découvertes de la physique quantique, la cohésion interne du récit est à relever. En effet, malgré la richesse de l’histoire, Monde ne laisse aucune piste ouverte et prend bien soin de boucler toutes les ramifications de sa fable. Résultat, en dépit d’une pléthore de personnages et d’un propos parfois à la limite de l’abstraction, la lecture s’avère passionnante et toujours prenante. Car, oui, au-delà des considérations pseudo-scientifiques, il s’agit aussi et surtout d’un véritable roman d’aventure remplit d’émotion et de fracas.
Plus de doute possible, cet ultime tome confirme ce qui avait déjà été pressenti auparavant : Poussière est une des BD de science-fiction majeure de ces dernières années et tous les amateurs du genre devraient se précipiter dessus.
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