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imoléon de Veyres termine à peine ses études de médecine que son oncle, notable au bras long, lui confie une mission : il va devoir se rendre à la Muraille, la frontière qui sépare le royaume Dombrak du territoire d'Eelbaar, comme émissaire des Sapiens. Une fois là-bas, il devra découvrir pourquoi les Néandertals ont rompu toutes les relations commerciales avec les siens. Malgré sa peur, la curiosité et surtout l'occasion de faire des avancées scientifiques marquantes sont trop fortes pour refuser...
Partant de l'idée que Néandertal n'aurait pas été victime d'une « extinction par hybridation » et donc aurait continué d'exister en parallèle de Sapiens, Nicolas Puzenat, construit une uchronie originale. Il place son action dans une époque qui rappelle le Moyen-Âge européen mais dans une chronologie où la culture, la religion et la politique diffèrent. S'appuyant sur un duo de héros candide-sceptique, il développe des idées intéressantes sur la cohabitation des deux espèces qui changent de la science-fiction où l'habituel prétexte extra-terrestre est de mise. Sous couvert d'une exploration, qui se meut rapidement en enquête, il balade ses lecteurs jusqu'au dénouement.
Celui-ci aurait d'ailleurs pu se dispenser des facilités de son épilogue. Si certains retournements de situation sont appréciables, leur accumulation ternit l'impression globale, plutôt positive jusque-là. L'intrigue, bien sûr, ainsi que la mise en scène qui s'appuie sur un trait simple et limpide, rendent la lecture immersive. Le style, qui n'est pas sans rappeler le travail de Jean Dytar, peut surprendre mais s'avère lisible et efficace, que ce soit sur les vastes paysages parcourus par ses héros ou lors des scènes dans les palais et autres monastères et études. De plus, il est constant sur la copieuse pagination et colle parfaitement au rythme, bon lui aussi.
Avec talent, Nicolas Puzenat fait de son Mégafauna un titre à la lecture prenante et passionnante. Dans un écrin digne d'une aventure de Jules Vernes, son second album invite au voyage géographique autant que temporel.
Vu sa couverture peu engageante et un premier coup d’œil aux pages qui ne m’a guère emballé, je n’aurais rien parié sur « Mégafauna ». Pourtant, le plaisir de lecture est clairement au rendez-vous. Grâce notamment à un scenario surprenant, cohérent et bien ficelé. On sent que Nicolas Puzenas, que je ne connaissais pas, a tout mis en œuvre pour donner vie à ses personnages et à son univers original. On pourrait chipoter sur certains détails du récit mais peu importe, « Mégafauna » est bien écrit et a fini par emmener le lecteur assez exigeant que je suis beaucoup plus loin que je ne l’aurais imaginé.
La partie graphique, en revanche, est perfectible.
Bien que peu subtil, le dessin est dans l'ensemble plutôt correct. Mais les cadrages sont trop moroses : énormément de plans « américains », plans « taille » et de personnages de profil, qui nuisent au rythme et donnent une impression de platitude peu adaptée à cette aventure.
C’est dommage car avec un trait plus structuré, mieux maitrisé, « Mégafauna » aura tout eu d’une grande œuvre. Il convient tout de même de saluer l’énorme travail que l’auteur à fourni sur 80 planches.
Au final, je suis très heureux que cet album, qui m’a été offert, ait intégré ma bédéthèque car je ne l’aurais pas forcément acheté moi-même et j’aurais sans doute eu tort. C’est très bien, il gagne à être connu.
La couverture n'est pas très avenante et m'a un peu induit en erreur sur cette œuvre. En effet, cela ressemble beaucoup à des titres comme « Traquemage » avec un côté déjanté et humoristique.
Or, la présente histoire ne joue pas du tout dans le même registre. Il s'agit d'équilibre de pouvoir entre deux peuples radicalement différents et opposés qui sont séparés par un mur façon « Game of Thrones ».
Il y a même une certaine originalité à nous présenter une autre Europe du Moyen-Age qui aurait vécu en coexistence avec la civilisation des hommes de Néanderthal qui semble beaucoup plus avancé par bien des aspects. Disons que c'est une véritable uchronie.
On suivra surtout le parcours d'un jeune novice et de son ami également médecin qui va parcourir une contrée étrange afin de remplir une mission de paix pour le prince du royaume.
On ne va pas être au bout de ses surprises avec pas mal de retournements de situation notamment vers la fin du récit. J'avoue que j'aurais préféré avoir une autre conclusion plus heureuse mais souvent le destin du monde est synonyme de guerres et rebellions pour l'acquisition du pouvoir qu'il soit politique ou religieux.
C'est en tout cas également une belle leçon en matière d'écologie et de protection de l'environnement. Il y a une dimension qui dépasse celle de ce récit.
Je donne une bonne note car cela traduit mon ressenti. J'ai passé un très agréable moment de lecture lié en partie à l'originalité de ce récit mais également à une belle mise en scène. C'est du très bon travail. Le graphisme est sans doute le point faible de cette œuvre bien que cela reste tout à fait satisfaisant.
Mégafauna est incontestablement un titre à découvrir tant il recèle de richesses avec un scénario d'une rare intelligence. Cela résonne encore dans ma tête même après avoir refermé l'album. C'est dire !
Ma note est de 3,5.
L'auteur nous décrit un monde unique, avec ses légendes, ses traditions, ses objets, sa géographie et sa faune et flore. Le dessin se prête très bien à ce genre d'exercice avec un trait fin et de jolies couleurs d'ambiance.
Pour les amateurs du genre dont je fais parti c'est une aventure passionnante dans un univers très original et à ma connaissance jamais décrit.
Dans la première partie de l'album, l'auteur prend le temps de décrire les enjeux politiques et économiques et l'histoire se développe doucement, c'est très agréable.
Un gros bémol sur la fin de l'album où les évènements se précipitent un peu trop à mon goût.
Le monde est si intéressant qu'on aurait aimé une plus grande fresque sur plusieurs albums. Dommage.