L
’heure est à la liesse à Babylone. La malédiction qui pesait sur Nabù-kudduri-usur a été emportée lors la mise à mort de son « homme de paille » et la fiancée de son héritier présomptif vient d’arriver avec la délégation mède. Mais, le refus d’Amel de consommer cette union avec une enfant, provoque l’élimination de Shamhat, la favorite dont il est follement épris. Entrant en rébellion contre son père, le prince babylonien choisit Sennedjem, rescapé du sacrifice, pour le seconder, et s’accorde avec Neith pour qu’elle emmène ses rejetons en Égypte où elle a choisi de retourner.
Après un premier tome qui avait malmené les héros, Isabelle Dethan offre un second volet à la dimension tragique parfaitement orchestrée. Chaque élément distillé précédemment trouve sa place et s’emboîte dans une trame sans merci dont la conclusion est – trop – clairement annoncée par le titre. Ainsi, quand les détenteurs du pouvoir complotent pour parvenir à leurs fins, ceux qui en pâtissent finissent par relever la tête et à y échapper. Assez rapidement, le récit quitte la seule ville de Babylone pour suivre les traces de Neith et de son frère Sennedjem qui se sont de nouveau séparés. L’une traverse en sens inverse le désert la séparant de son pays natal, toujours consciente du destin qui l’attend si elle reparaît de Pharaon. L’autre vit sa vengeance à travers une guerre dont il ne tire guère de satisfaction, mais qui lui permet de prendre la mesure de la folie qui gagne peu à peu son protecteur.
Accompagnant agréablement la narration, le dessin de l’artiste se révèle de belle facture et séduit notamment par sa mise en couleur particulièrement lumineuse qui tranche avec un propos plutôt sombre. Chaque protagoniste est bien caractérisé et expressif, les décors s’avèrent aussi riches et les cadrages sont variés. Des scènes plus intimes aux vues magistrales de la cité babylonienne ou des dunes du Sinaï, l’œil se délecte, ce qui fait rapidement oublier quelques gros plans moins aboutis ou des scènes de combat manquant un peu de fluidité.
Le couronnement de la reine morte clôt avec une majesté toute dramatique un diptyque adroitement mené et qui a su captiver l’attention.
Lire la chronique du tome 1.
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