C
apturé en pleine Palombie par des Indiens Chahutas et vendu à des trafiquants d'animaux exotiques, un marsupilami débarque dans les années 50 au port d'Anvers. Réussissant à s'enfuir, il arrive dans la banlieue de Bruxelles et est recueilli par François, un jeune garçon fan d'animaux dont le quotidien est loin d'être facile. Le début d'une aventure passionnante, parfois sombre mais toujours porteuse d'espoir, et d'une belle amitié.
Les auteurs rendent un superbe hommage à l'animal fabuleux créé par Franquin dans la série « Spirou et Fantasio » tout en dénonçant la maltraitance et le trafic d'animaux exotiques. Une magnifique aventure dont le coeur est l'amitié extraordinaire qui peut unir un enfant à un animal.[/quote]
Après le mash up Spirou - Broussaille, voici Marsu au zoo. C'est joli mais... c'est joli, tapant très fort sur le clou nostalgique
[quote]Un navire accoste au port d'Anvers. Il transporte, entre autres, une cargaison d'animaux exotiques. Mais le voyage ne s'est pas déroulé comme prévu. Une panne, des semaines d'immobilisation en plein soleil et ce fut l'hécatombe. Parmi les rares rescapés, une créature inconnue capturée par hasard... une sorte de singe qu'un naturaliste facétieux aurait affublé d'un tuyau d'arrosage en guise de queue. Terriblement farouche et imprévisible, elle s'échappe.
Étrange entreprise que cette Bête.
Dès les premières pages, il est évident que les auteurs ont décidé d'exploiter la veine nostalgique. Le choix de situer leur intrigue dans les années 50 résulte sans doute du désir de se situer à la période de création du personnage, qui remonte à 1952. Le plaisir de recréer une Belgique disparue est palpable pour le dessinateur, tout comme la volonté de rendre hommage à l'âge d'or de la bande dessinée franco-belge, voire belgo-belge. L'un des personnages principaux est le sosie d'André Franquin. Le reste du casting comprend également Yvan Delporte, Jijé, Tillieux et, plus étrangement, Yann.
Le ton est par contre étonnamment sombre. L'ambiance presque horrifique des premières pages laisse progressivement la place à une histoire assez dure, s'attachant à un enfant harcelé à l'école parce que son père était un soldat allemand, crime impardonnable dans ces années d'après-guerre. La méchanceté des gamins n'est que l'écho de l'hypocrisie générale des bonnes gens et de l'ostracisme qu'ils font subir à la mère du petit François.
L'histoire en général ressemble à un gros melting pot de bons sentiments : un mélo un peu tire-larmes qui mêle enfance malheureuse, rédemption et amitié improbable. Tout cela se lit sans plaisir, ni déplaisir et ne se démarque que grâce à de la qualité de son graphisme. Mais, en matière de scénario, difficile d'imaginer qu'il aura fallu 150 planches pour le peu qu'il y a à raconter. À force de grandes cases et de belles illustrations, des scènes qui n'auraient duré que 2 planches sous le pinceau d'un Franquin en prennent vingt ici. L'ensemble laisse un gros goût de trop peu. D'autant que tout reste bien balisé, jouant sur des indignations faciles, des émotions évidentes et des recettes éculées.
Puis se pose le même problème que sur La lumière de Bornéo, la précédente incursion de Zidou et Frank Pé dans l'univers de Spirou. Autant l'ombre de Broussaille y pesait trop lourd, autant c'est cette fois celle de Zoo qui semble bien trop envahissante. Dans le choix de la palette de couleurs, à dominante brun et gris, dans la mère qui rappelle trop Anna, que ce soit physiquement ou dans la souffrance.
L'idée même de traiter le marsupilami comme un animal "réaliste" alors qu'il est fondamentalement un personnage de comédie, extrêmement cartoonesque, se révèle être une fausse bonne idée. En fait, les auteurs auraient pu raconter exactement la même histoire en utilisant un animal quelconque. S'il subsiste quelques marqueurs (la queue, bien qu'elle ne serve pas beaucoup, et le nid), cette bête n'a que peu à voir avec le facétieux animal que l'on connaît. Cette absence de fantaisie est un parti-pris franc. Est-il gagnant ? Pas vraiment. Sans cette légèreté, le marsupilami n'est plus très intéressant et il est légitime de se demander quelle est sa valeur ajoutée. Il apparaît trop effacé, sans aucune saveur.
Est-ce un mauvais album ? Il serait malhonnête de le prétendre. Que reprocher au dessin de Frank, d'une grande élégance et qui excelle à représenter les animaux en tous genres ? Et s'il ne sort guère des sentiers battus, le scénario de Zidrou n'est pas honteux. Il est extrêmement attendu. L'ensemble manque singulièrement de densité narrative. Les amateurs de beaux dessins auront largement l'occasion de s'attarder sur l'une ou l'autre case. Le problème vient du buzz inévitablement engendré par cet album. L'héritage de Franquin n'est qu'un prétexte, à peine effleuré dans ce premier tome. Les attentes sont élevées, alors que le résultat n'est pas à la hauteur. La magie fait défaut. Les fans du dessinateur seront aux anges. Les lecteurs sensibles aux jolies histoires marquées du sceau de la nostalgie y trouveront certainement leur compte. Mais cela ne suffit pas à en faire une grande bande dessinée. Elle caresse son public dans le sens du poil. Ni plus, ni moins.
Quelle merveilleuse BD. Le dessin de Franck Pé permet une immersion totale dès les premières planches, avec ces couleurs, ces dessins magnifiques.
On est tout de suite baigné dans l'atmosphère de cette aventure. Certaines vignettes, même sans bulle, nous transmettent beaucoup d'informations, d'émotions, de ressenti sur l'histoire. On sourit, on rigole, on est triste...
C'est vraiment un magnifique album. Le scénario magnifique, qui nous bouleverse parfois, nous montrant la cruauté que nous pouvons avoir envers les autres. Mais heureusement, il y a aussi de l'amour entre un fils et sa mère, de l'amitié avec François et ses animaux.
Un très très bon 1ᵉʳ tome.
MA-GIS-TRAL !
Un dessin à tomber et un scénario grave et poignant, avec de nombreuses séquences qui prennent aux tripes. La bestialité du Marsupilami est superbement rendue; on est très loin de la fantaisie et de la personnalité facétieuse du personnage imaginé par Franquin. C'est une vraie ré-écriture et une vision vraiment personnelle du Marsupilami; j'ai totalement adhéré.
Vivement le second tome !
Un nouveau chef-d’œuvre pour le tandem Zidrou et Frank Pé. Les deux auteurs nous avaient déjà livrés quatre ans auparavant une magnifique adaptation de Spirou où la cause animale prenait déjà toute sa place : « La lumière de Bornéo ». En s’inspirant cette fois du marsupilami, puisé encore une fois dans l’univers touffu de Franquin, les deux auteurs virtuoses vont encore plus loin avec ce nouvel opus. S’il n’y avait qu’un seul plaidoyer contre la maltraitance animale à retenir de la bande dessinée -et cet art n’en manque pas- ce serait indiscutablement ce récit poignant.
Zidrou atteint des sommets de sensibilité lorsqu’il scénarise un one shot en une ou en deux parties. Souvenons-nous du si délicat « L’obsolescence programmée des sentiments » qui me fit frémir. Et que dire encore de Frank Pé, avec Broussaille, son personnage écologiste avant-gardiste qu’il dessina dès la fin des années septante. Puis sa série « Zoo », résolument axée sur les animaux.
« La bête », se situe en 1955 -Franquin ayant créé le marsupilami en 1952. Un cargo anversois rentre d’Amérique du Sud avec une cargaison d’animaux exotiques entassés sans ménagement dans l’obscurité de ses cales. Une panne de machine immobilise le cargo en pleine mer durant quarante jours. Les animaux n’étant pas nourri, pour tenter de survivre, se dévorent entre eux. À l’arrivée au port d’Anvers l’ouverture des caissons offre un spectacle insoutenable : sang, cadavres, entrailles et bêtes encore agonisantes. Deux tigres ont été les maîtres de la lutte à la survie. Et un animal rescapé : le marsupilami. Celui-ci parviendra à échapper à ses bourreaux. Mais cette fuite ne lui laissera qu’un répit.
On comprend tout de suite que le récit va être très dur du début jusqu’à la fin. C’est la crue réalité des animaux qui tombent aux mains des humains. Les auteurs ne nous épargnent rien de la souffrance animale. Jusqu’à éclairer le lien toujours tabou dans notre société de la maltraitance animale inévitablement transmissible aux humains entre eux. J’avoue avoir eu du mal à lire le récit jusqu’au bout tellement c’est dur et triste. Tout comme je suis totalement incapable de visionner des vidéos d’abattoirs par exemple. Mais l’œuvre est tellement convaincante, elle est d’une utilité indéniable. On devrait la faire lire dans les écoles.
Cela pourrait en finir là, mais un deuxième tome va sortir, et il est tout autant prometteur.
Attention chef d'œuvre !
Le marsupilami comme vous ne l'aviez jamais imaginé.
Un jeune héros bouleversant par son amour des animaux boiteux.
Une mère magnifique de courage.
Un enseignant hommage à Franquin incompris par sa hiérarchie.
Des sales grosses.
Des trafiquants hideux à souhait.
Des flics bêtes et brutaux...
Et tout ça fait une magnifique bd, tantot noire, tantôt lumineuse, tantôt violente, tantôt tendre. J'attend la suite comme un gamin attend Noël !
On ne pouvait pas rendre de plus bel hommage au créateur du mythique marsupilami.
Je n'ai jamais trop aimé le Marsipulami et son cri mythique : houba, houba ! Pour moi, c'était de la bd assez simpliste qui ne m'apportait rien de séduisant. Zidrou a transformé cela en quelque chose de vraiment bien. C'était un véritable défi et il a su le mener à bien.
J'ai non seulement apprécié le nouveau design de la bête mais j'ai également succombé à ce récit plein de surprise et de tendresse dans un milieu de pauvreté et de bêtise humaine.
C'est vrai que cela commence comme un de ces films d'horreur où des hommes se font dévorer par une bête sauvage dans les soutes d’un cargo. Par la suite, il y a toute une histoire d'amitié avec un jeune garçon qui a été abandonné par son père, un combattant allemand durant la Seconde Guerre Mondiale ce qui ne plaît pas trop à la population locale très revancharde au beau milieu des années 50. La guerre est encore dans tous les esprits.
Il y a 150 pages mais que je n'ai pas vu défiler tant cela se lit assez agréablement. On n'a qu'une hâte : avoir la suite de cette aventure qui laisse place à un bon suspense. On est à mille lieux de l'ancienne version et c'est tant mieux en ce qui me concerne. Bref, une très belle surprise.
Port d’Anvers (Belgique).
Fin novembre 1955.
Le bateau qui vient d’accoster a connu une avarie en pleine mer. Une partie de son chargement a connu bien des misères. Les très nombreux animaux qu’il transportait dans sa calle sont morts. La puanteur est phénoménale à cause de tous ces cadavres en décomposition. Tous les animaux sont morts ? Tous ? Non ! Un animal d’une férocité redoutable a survécu… Une bête indescriptible. Singe ? Léopard ? Ours ? Un croisement improbablement entre espèces ? A coup sûr, un MONSTRE…
Critique :
Le Marsupilami tel que vous ne l’avez jamais vu ! Fini, le gentil et comique marsupial destiné à faire rire les enfants ! Tremblez jeunes gens ! Evanouissez-vous jeunes filles ! Une bête dangereuse, incontrôlable, s’est échappée.
Et qui va la recueillir ? Un marmot qui ne cesse de ramener chez lui toutes les bestioles à plumes ou à poils qu’il rencontre et qui sont souffrantes, blessées, ou trop vieilles et condamnées à l’abattoir. François. Il s’appelle François. François Van Den Bosche, un nom tout ce qu’il y a de plus belge. Belge ? Vraiment ? Vous êtes sûrs ? Alors, pourquoi ses charmants compagnons, dont le premier de classe, l’appellent-ils Van le Boche ? pourquoi est-il le souffre-douleur de trois de ses très estimés compagnons de classe ?
Il faut que je vous avoue que sa mère a commis, vers la fin de la guerre, l’irréparable. Elle a aimé un soldat allemand ! Un sale Boche ! Depuis, elle est considérée par les bonnes âmes comme un être impur. N’est-elle pas mère-célibataire ? Et qui c’est que c’est qui a semé la petite graine, hmm ? Une moins que rien ! Tout le monde le sait ! Cette petite dévergondée et son mioche ne méritent pas de…
Pour gagner modestement sa vie et nourrir son fils, elle vend des moules au Marché au Poisson.
Vous en raconter davantage serait criminel, alors affrontons courageusement, les femmes et les enfants d’abord, tous ceux qui vont vomir cette bande dessinée. Leurs arguments ne manqueront pas : « Quelle trahison ! Comment est-ce possible ? Que fait l’ONU ? Pourquoi l’OTAN ne bouge pas ? Virez le gouvernement ! Et le Pape ? Pourquoi il ne dit rien, le Pape ? Encore un coup des islamo-gauchistes d’extrême-droite ! Comment a-t-on pu transformer le gentil Houba ! Houba ! Marsupilami, en être démoniaque qui fait peur aux enfants (et à beaucoup de grands) ? Qu’est-ce que donc que ce langage peuplé d’astérisques qui renvoient à des sous-titres parce que l’auteur recourt à une langue barbare ? Pourquoi autant de cases sans le moindre dialogue ? Qu’est-ce que ce format débile si éloigné du véritable format BD franco-belge ? Et ces couleurs ! Non, mais ! Vous avez vu ça ? Des bruns… Des gris… Des marrons ! Beurk ! Beurk ! Beurk ! »
Je ne suis pas payé pour défendre les auteurs, mais, ne tirez pas ! Moi, j’ai adoré ! D’abord, ce langage barbare, c’est du bruxellois ! Quand j’étais enfant (c’était il y a quelques décennies) tous les enfants et une majorité d’adultes s’exprimaient ainsi « en français » à Bruxelles. (Répétez après moi : Brusssselles et pas BruXXXXelles !) Zidrou a rendu crédible une histoire qui se déroule essentiellement en Belgique, et plus particulièrement à Bruxelles au milieu des années cinquante.
Le format, peu pratique, il est vrai, pour le glisser dans sa bibliothèque aux côtés d’autres BD est celui qui a semblé graphiquement le mieux adapté à l’œuvre originale que Zidrou et Frank Pé ont réalisée. De temps à autres, il y a de très grandes cases avec des dialogues minimalistes… Mais à quoi bon causer quand l’image est tellement forte qu’elle se suffit à elle-même ? Les premières planches sont dignes des films les plus noirs avec cette pluie, la nuit, qui, rien qu’à la vue des images, vous donne froid dans le dos et vous transperce comme le fait la pluie glaciale d’automne qui annonce l’arrivée de l’hiver. C’est glauque… Parce que l’histoire est glauque ! Tant le sort de ces animaux que celui du marsupilami dont on continue de tout ignorer, que celui de ce garçon et de sa maman, abandonnés à leur triste sort. Pourtant, en dehors de François et de sa mouma, il y a d’autres personnages lumineux dans ce récit… Heu… Aurais-je vraiment mis « personnages » au pluriel ? Ah ! Veuillez m’excuser… Le « s » est en trop ! Il y a un personnage d’une rare gentillesse dans ce monde de brutes : monsieur Boniface, l’instituteur de François. Il est … Heu… C’est sa vie privée, si vous voulez en savoir plus, lisez « LA BÊTE » !
Frank Pé a un rare talent pour la caricature, les expressions du visage. C’est tout simplement exceptionnel et les couleurs me semblent très bien adaptées au contexte historique et sombre du récit.
Beaucoup ne partageront pas mon avis, je m’en fous, j’ai adoré et j’attends une suite car l’histoire se termine sans se terminer et il semble clair qu’il y aura un « à-suivre » puisque les auteurs ont jugé bon de préciser « Fin de l’épisode » !
Je n'avais pas envie d'acheter cet opus, car en le feuilletant, je le trouvais trop sombre, trop éloigné du monde imaginé par Franquin.
Je me suis donc contenté d'un emprunt à la médiathèque, et je dois dire que je suis resté scotché par le résultat.
Avant d'entamer la lecture de cette bande dessinée, il faut faire fi du marsupilami version Franquin. Nous sommes très loin du marsupilami facétieux et drôle auquel nous sommes habitués.
Ici, le décor sinistre est planté dès les premières pages par Frank Pé. Cela commence comme un roman de Simenon, le port d'Anvers sous la pluie.
Le marsupilami est une bête traquée, violente qui, au contact du jeune Francois, va semble-t-il s'apprivoiser.
Le tout, dans une famille encore marquée par la guerre de 40.
Le dessin de Franck Pé est sublime, il nous offre un bestiaire assez impressionnant. Il faut noter que ce n'est pas la première fois qu'il dessine le marsupilami, j'ai retrouvé dans "les portraits héroïques" (Dupuis,2008), deux illustrations de ladite "bête".
Le scénario de Zidrou ne souffre d'aucun défaut, peut-être juste des références un peu trop appuyées à l'école de Marcinelle, avec le journal "Spirou", avec un personnage nommé 'Tillieux" et un Yvan Delporte que l'on croise dans cet album.
Bref, une très belle surprise pour moi que finalement je pense passer par la case "achat".
j'étais sceptique quand à la possibilité de rendre un marsupilami réaliste (en oubliant la longueur de la queue) et quel scénario pouvait innover avec cet animal mythique. Après une lecture, puis une deuxième plus attentive je suis conquis. Le dessin d'abord est de toute beauté et il rend parfaitement l'ambiance de cette histoire. Le scénario, qui rappelons le s'adresse à la jeunesse, m'a fait passer du plaisir des clins d'oeil (le marin Tillieux, l'instituteur avec les traits de Franquin, les chahutas, le cryptozoologue) et par des moments difficiles quand la violence et l'intimidation sont montrées de façon si réaliste. C'est une oeuvre splendide, touchante, émouvante et pertinente (problème du trafic d'animaux, intimidation, misère...). À lire et à faire lire .
Une claque magistrale. Le scénario est parfait et nous fait découvrir une bête bien différente de ce que l’on attend et un dessin sublime de Franck Pe qui nous attire irrésistiblement.
Un album qui marquera la BD
BEL OBJET MAIS MANQUE DE PEPS
Je rejoins certains avis publiés. Très bel objet avec support de qualité, grands dessins classiques à l'atmosphère sombre liés à la palette de couleurs utilisée et manifestement bien maitrisée. Mais, là où le bat blesse, c'est qu'en 150 pages, le duo auteur/dessinateur ne trouve pas le moyen de raconter une histoire (qui pourrait trouver une suite ou des ramifications dans un second volet) mais à peine une introduction. Il suffit de comparer avec les albums de Franquin où en 60 pages une histoire riche en rebondissements est bouclée. Le propos ici est un hommage avec le professeur qui fait penser à Franquin et de magnifiques grand dessins ce qui pourrait justifier une histoire un peu plus lente mais là, je reste sur ma faim.
Au final, je ne sais pas si je vais acheter le 2nd volume...
Voyons tout de même le côté positif: avec les décors et les personnages longuement mis en places, le 2nd tome peut se passer de préliminaires et être explosif.
Mon côté pessimiste: dans le 2nd tome, après avoir longuement montré la vie du marsupilami au zoo, le petit François va profiter d'une tentative des méchants pour récupérer la bête pour la sauver et avec l'aide du professeur le mettre dans une caisse à trous direction la (Pa/Co)lombie...
Avant toute chose il faut préciser que malgré une couverture inquiétante et des dessins assez sombres, cet album s’adresse bien à un public jeunesse et c’est sa première réussite! Bien entendu calibré par des auteurs ayant découvert la BD sur les premiers Spirou avec une visée nostalgique pour des vieux lecteurs du même âge, le ton et l’approche restent « jeunesse » et aborder des sujets aussi difficiles que le harcèlement scolaire et la différence de l’étranger pour les jeunes lecteurs n’est jamais évident.
Le marsupilami de Frank Pé et Zidrou démarre ainsi avec une séquence fort réussie et tout à fait gothique de l’apparition du « monstre » comme dans un bon thriller vaguement horreur. Puis l’on se retrouve dans la maison du petit François, Franz de son vrai nom, dont la mère survit comme poissonnière en subissant les piques des habitants pour son passé avec un soldat allemand… le père du petit. On comprend tout de suite que le ton sera gris, sombre, comme les planches de Frank Pé, magnifiques de textures dans ces cases gigantesques sur un découpage minimaliste. La trame est assez simple, avec ces instituteur au visage de Franquin, un peu benêt et amoureux de la belle maman qui se contient pour ne pas déverser les tensions de sa dure vue sur son fils. Le ton est drôle pourtant, autour de la ménagerie de l’enfant aux habitudes et noms tous plus délirants les uns que les autres, entre ce cheval alcoolique échappé d’un abattoir, le couple de castor à la libido surdéveloppée ou tripode le chien cul-de-jatte… Zidrou sait poser ses scènes et alléger l’atmosphère par des blagues, ce qui crée une ambiance très particulière, une ambiance de film belge tragicomique.[...]
Lire la suite sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/11/29/la-bete/
Comme il était un coup de cœur absolu de mon vendeur de BD, j'ai immédiatement acheté cet album.
L'histoire est originale, l'angle pris sur le Marsupilami très intéressant. Mais je lui ai trouvé un manque de densité, de contenu (sans doute pour laisser place à la création d'une atmosphère sombre très réussie). L'histoire ne m'a tellement emballé non plus : un peu tirée par les cheveux sans doute.
Emballé par l'idée de revisite du Marsupilami, j'avais été échaudé par la preview et par un premier feuilletage en librairie : très sombre, peu de texte, ambiance lourde. On était bien loin de ce que j'espérais.
Puis finalement j'ai décidé de sauter le pas, de craquer : j'ai acheté et lu cet hommage de Zidrou et Frank Pé.
Au final je reste mitigé. Une histoire sympathique, mais rien de bien folichon. C'est lent, c'est mou, c'est "à l'ancienne" des décors aux dialogues, des dessins au scénario. Tout semble fait pour un lecteur belge âgé de 50 ans minimum.
Je suis assez hermétique aux planches entières sans texte, avec seulement des décors et "une ambiance". J'ai besoin de pouvoir me raccrocher à de l'explicatif, et c'est ce qui manque dans les 45 premières pages de ce pavé.
La structure s'améliore, de mon point de vue, après la scène à la piscine. Le rythme s'accélère, l'histoire prend une nouvelle dimension... avant de retomber un peu sur la fin (qui est finalement convenue : comment un gamin de 10 ans pouvait décemment garder chez lui 35 bestioles sauvages voire exotiques sans que cela ne se sache ?)
Bref, une lecture plutôt plaisante, mais pas marquante. Et même pas forcément envie d'en savoir davantage, c'est bien ça le pire... alors qu'une suite est prévue.
24.95 euros pour une longue et lente introduction et un propos qui se veut très creux (réflexion ? Morale ? Enjeux ? ... ou alors humour ? Imaginaire ? rien de tout cela, ni propos intellectualisé, ni propos humoristique qui prête à sourire) c'est un poil cher et un peu décevant...
Dommage ! Mais certains y trouveront leur compte j'imagine. En premier lieu les aficionados de Frank Pé, dont je ne fais pas partie ce qui explique mon hermétisme aux dessins, pourtant de qualité.
Le graphisme de Franck Pé est en tous points remarquable et fait de « La bête » un album absolument splendide. La générosité du dessin, sa précision et ses couleurs permettent de s’absorber de longues minutes dans chaque planche. Et l’impeccable travail d’édition de Dupuis (format carré, papier épais) rajoute encore une dimension à la beauté de l’objet.
Concernant le récit, après l’époustouflante séquence d’introduction, je m’attendais à ce que le scénario de Zidrou soit beaucoup plus sombre. A titre personnel je me réjouissais d’avance de découvrir le Marsupilami dans un rôle plus réaliste, tel un cryptide sauvage et inconnu échappé de sa forêt, semant la panique à Bruxelles. Mais au final, petite déception, l’histoire est traitée très simplement à travers le regard d’un enfant innocent et rêveur. Ce qui apporte une certaine ingénuité à l’ensemble, très éloignée de ce que laissait présager l’ouverture cauchemardesque. Cela dit, le ton trouve rapidement son équilibre. L’humanisme des personnages, les scènes d’action ponctuées de nombreuses touches d’humour et de références, le tout magnifié par la maestria de Franck Pé, procurent un incontestable plaisir de lecture. Pari réussi, c’est une BD superbe dont j’attends la suite avec impatience !
Un vrai très bon moment de lecture. Cette revisite du Marsupilami est magnifique, la noirceur ambiante ajoute un vrai plus à cette histoire.
Découvert en avant-première grâce au journal Spirou dans les suppléments des abonnés, j'ai été totalement embarqué par cette revisite inattendue, à tel point que j'ai sauté sur l'album le jour de sa sortie.
L'approche totalement bestiale et sauvage du Marsupilami tendre de Franquin, est un pari osé et surprenant, mais totalement réussi.
De plus, les faits se déroulent en temps de guerre, dans une capitale Bruxelloise hivernale, froide, glauque, sombre et poisseuse.
Des messages graves et d'impotence sont passés comme la maltraitance et le trafic d'animaux, mais aussi l'intimidation, la violence ou encore le harcèlement.
Avec tout ça, on pourrait se demander comment accrocher le jeune public, le cœur de cible de cette revisite.
C'était sans compter sur Zidrou et sa formidable expérience narrative.
Il réussit malgré tout ça, à apporter de la joie, de la gaité et de la bonne humeur.
Le fait que l'histoire est mise en scène autour du jeune François et de son amitié extraordinaire avec les animaux présents en nombre, apporte de la légèreté à l'ensemble.
Mais soulignons aussi, le travail exceptionnel de Franck Pé !!!
Une véritable claque visuelle !!
Il réussit avec maestria à livrer un récit aux atmosphères absolument parfaites. C'est époustouflant.
Que l'on soit dans les rues pluvieuse et nocturnes de Bruxelles, ou dans la maison chaude, rassurante et douillette de François, les ambiances sont tout de suite identifiables grâce à un graphisme toujours maitrisé.
Les expressions des animaux sont à mourir de rire quand à l'inverse le visage harcelé et battu de François nous fais presque couler les larmes.
Bien loin du Marsupilami que l'on connait, La Bête interroge, intercepte, surprend et questionne, mais surtout est porteuse d'un message d'espoir et de bienveillance que tout le monde devrait découvrir au moins une fois...
Merci Zidrou.
Merci Frank Pé.
Merci Franquin.
J’ai beaucoup aimé l’intrigue, le gamin étant touchant et le Marsupilami particulièrement réussi car très sauvage, très sombre.
En revanche, et ça fait bien baisser ma note, je ne supporte pas ce mélange de langues, avec des astérisques partout : ça m’a gâché une bonne partie du plaisir de lecture. C’est certes moins pire sur dans l’insupportable dernier tome des Passagers du vent de Bourgeon, mais ça ne m’a pas plu.
J’étais parti pour l’acheter et ne le ferai finalement pas.
Une revisite étonnante et sombre de notre enfance en compagnie du Marsupilami. Le contexte historique et environnemental est bien vu et la vision de ce monde au travers d'un enfant adoucit le tout.
Loin d'être naïf, les questions de maltraitance animal comme humaine sont abordées avec tact mais sans condescendance.
A lire absolument en attendant la suite !