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loha Bay, Hawaï, 20 décembre 1953. Un homme vient de chuter du 12e étage du Pacific Hotel. Fait accablant, dans sa chambre est retrouvé le corps dénudé et sans vie d'une jeune femme. La thèse du crime passionnel suivi d'un suicide est privilégiée par les enquêteurs, d'autant que la porte d'entrée était barricadée de l'intérieur. Mandaté par la famille du défunt qui réfute cette version, le détective Josuah Flannagan va devoir expliquer à sa chère et tendre, que Noêl se fera sans lui et que là où il se rend, seuls quelques bermudas et une paire de tongs suffiront. Sans oublier son automatic 45. Ça pourrait bien lui être utile...
Tirée à quatre épingles avec un pantalon à pinces et une veste assortie déboutonnée, visuellement la seconde apparition du beau gosse ressemblant comme deux gouttes d'eau à Humphrey Bogart et cher au binôme Warnauts/Servais (ce dernier étant bien mal planqué derrière le pseudo «Raives») est toujours aussi avenante. Ensemble, ils ont produit une quarantaine d'albums suivant une méthode de travail bien particulière ; Warnauts se réservant les textes tandis que son compère s'occupe des couleurs. Le dessin étant, quant à lui, réalisé à quatre mains.
Avec Projet Bluebird, cap vers l'archipel des îles hawaïennes peu de temps avant leur admission au sein des États-Unis en 1959. Son climat favorable, ses plages paradisiaques, ses jolies «natives» mais également, et moins reluisant, son lot de crimes. Celui d'un haut gradé militaire engagé au sein d'un protocole d'études mentales classées «secret défense», initialement lancé pour contrer une menace venue des pays communistes. L'intérêt ne réside pas dans une trame qui peine à se démarquer par son originalité et, en définitive, peu compliquée à résoudre pour le dandy enquêteur. Qui plus est, les responsables dévoilent leur jeu et leur mobile assez rapidement, tuant ainsi tout suspense. Le piment émanera plutôt des relations et valeurs que véhiculent et tissent les protagonistes entre eux, telles que l'amour, la tolérance ou encore la fraternité au sein des peuples et des races alors en plein brassage.
Dans la lignée d'un premier épisode qui avait de la tenue, Purple Heart revendique naturellement un style chic et entraînant.
On le sait Purple Heart est une série classique. Mais dans ce second tome, ce classicisme vire à une impression de déjà-vu scénaristique. Le scenario est heureusement sauvé par l’inclusion des personnages dans un évènement historique, l’intégration de Hawaï comme Etat des USA. Pour le reste, le méchant est un archétype tout comme les alliés de circonstances. Rien de surprenant.
Les dessins restent agréables mais ils ne justifient pas à eux seuls de la qualité de cette bande dessinée. Correct, sans plus.
Grosse déception que ce deuxième opus. Une accumulation de clichés, un scénario peu crédible, des scènes d'action peu convaincantes, même le dessin est moins bon que d'habitude... J'avais apprécié le premier tome de Purple Heart, je suis très déçu par celui-ci. Dommage.
Grande maîtrise du polar: atmosphère, narration en parfait adéquation avec les images, rythme lent avec précipitation du récit quand il le faut, personnages hauts en couleur... Du bon!