C
omme il est toujours dommage de laisser dormir son capital au lieu de le faire fructifier et, par la même occasion, empêcher la société dans son entier de s’élever, Fluide Glacial réédite Voyage au bout de la Lune de Daniel Goossens. Originellement paru en 1999, l’album forme un long récit sur fond de conquête lunaire et de clins d’œil à la bande dessinée. Après, il ne faut pas oublier que c’est du Goossens, alors c’est évidemment plus compliqué que ça en a l’air.
Mélange des genres, décalages improbables et maîtrise imparable de l’absurde, le talent de l’auteur de L’encyclopédie des bébés n’est plus à souligner au risque de trouer le papier. Dans le cas présent, tous ces éléments sont bien présents, mais sans jamais vraiment se sublimer. En effet, les liens toujours ténus entre sens et contre-sens semblent être distendus, voire brisés. Le résultat est néanmoins sympathique et les éclats de rire nombreux. De plus, les innombrables références bédéphiliques s’avéreront immanquablement hilarantes pour ceux qui les relèveront (bonne connaissance de la BD classique exigée, par contre).
Peut-être trop exclusive dans son contenu et narrativement répétitive, cette vraie-fausse fable spatiale se montre un peu moins inspirée qu’à l’habitude. Elle devrait cependant réjouir les amateurs ayant raté cet ouvrage resté longtemps indisponible.
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