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llongement de l’espérance de vie, des vieux qui restent jeunes toujours plus longtemps et un micro-climat bénéfique, tout cela est bien beau, mais ne fait absolument pas les affaires de monsieur Ganglion. Propriétaire d’une entreprise de pompes funèbres, ce dernier broie du noir à juste titre. En effet, les morts se font tellement rares à Plouzanec qu’il se demande comment il va faire pour payer ses deux employés. Il garde malgré tout encore un peu d’espoir, il paraît que madame Argouac’h aurait eu une sévère quinte de toux hier dans la soirée…
Humour noir, absurde et un soupçon de peinture sociale, Ganglion & fils aurait pu être un album percutant, voire provocateur. Malheureusement, cette adaptation du roman Edmond Ganglion et fils de Joël Egloff (également transposé au cinéma sous le titre Grand Froid par Gérard Pautonnier) ne décolle jamais. Personnages peu ou pas définis et situations truculentes mal amenées donnent l’impression d’un script de travail brut de décoffrage qui demanderait quelques relectures supplémentaires pour trouver un semblant de rythme et d’identité. Si la matière est bien là, celle-ci ne suggère aucune forme de ressenti ou un quelconque sentiment d'incarnation. Dans un genre similaire, les œuvres de Pascal Rabaté, par exemple, s’avèrent infiniment plus convaincantes. Ici, PoG peine, page après page, à donner une réelle épaisseur à son scénario ou à insuffler suffisamment de crédibilité à une distribution trop monolithique pour vraiment exister.
Aux frontières du naïf et du semi-réalisme tendance gros nez, le trait de Cédrick Le Bihan s’avère original et finalement parfaitement adapté au ton de cette tragi-comédie sur fond de deuil. Par contre, la mise en scène très sage et des couleurs, certes élégantes, mais ternes et sans relief s’accordent mal avec l’ambiance rocambolesque de cette fable. Un peu plus de nerf ou d’audace dans le découpage auraient été les bienvenus pour dynamiser la narration.
Effacé et manquant de personnalité, Ganglion & Fils déçoit. Peut-être trop collé à son texte d’origine, le passage à la BD s’avère raté, en dépit de sa drôlerie et d’un parti-pris graphique intéressant.
Nous voilà embarqué avec ce titre à suivre une agence de pompe funèbre en plein cœur de la Bretagne où il ne se passe pas grand-chose. On attend les morts mais ils ne viennent pas ce qui ne fait pas le bonheur de cette entreprise dirigé par M. Ganglion. Voilà que survient un décès et le récit peut enfin démarrer véritablement.
Evidemment, avec Fluide Glacial, on est dans le comique loufoque d'une situation assez morbide. L'humour sera noir car il s'agit de dédramatiser une situation de deuil pour les familles ayant perdu un être cher. On suivra les aventures très rocambolesque d'un convoi mortuaire qui va s'apparenter à un long chemin de croix.
Le dessin est simple et spacieux avec une bonne lisibilité à ce récit de déboires subies par une entreprise de pompes funèbres. Bref, l'esthétisme est réellement au service du scénario en remplissant correctement son rôle à jouer.
Fort heureusement, le scénario va éviter l'écueil du scabreux en restant drôle. Cependant, la fin nous plonge quand même dans une certaine interrogation semi-poétique et presque fantastique sur le rapport à la mort. La question qui se pose est : faut-il tuer un mort devenu trop encombrant ?! Vous aurez une réponse assez jubilatoire en suivant les aventures rocambolesques de ces deux fossoyeurs !
Au final, je reste assez dubitatif n'étant peut-être et sans doute pas le lectorat visé par l'humour noir semi-poétique mais cruelle. A noter que ce duo d'auteurs Le Bihan-Pog avait déjà donné avec un polar noir ayant pour cadre la Bretagne à savoir « Mulo ».