L
ee Soo-in, directeur de la section des fruits et légumes dans une épicerie coréenne, travaille de concert avec Gu Go-Shin pour implanter un syndicat dans une entreprise (Fourmi, alias Carrefour) où les abus sont légion : sécurité bafouée, CDI renouvelés un nombre incalculable de fois, menaces de congédiement, promesses de promotion non tenues, etc. Le tandem vient en aide à Jun-cheol, un employé sur le point d’être mis à pied sous de fallacieux prétextes. L’occasion s’avère belle pour établir un nouveau rapport de force avec le patronat. Encore faut-il mobiliser un personnel enclin à choisir la soumission plutôt que l’affrontement.
Le récit, signé Choi Kyu-sok, se veut universel. Le scénariste présente une histoire de dignité, celle d’une poignée d’idéalistes qui se tiennent debout, prennent des risques et font le pari de changer leur monde. Le bédéiste dispose de beaucoup d’espace pour raconter cette chronique en trois gros volumes de deux cents planches. Se trouvent parfois des longueurs et des pages parcourues rapidement ; le scénario est néanmoins, probablement parce que tout un chacun s’y retrouve. Cette saga pourrait d’ailleurs aisément être transposée dans un autre pays ou dans une époque différente.
Seul maître à bord, l’auteur propose un dessin réaliste en noir et blanc. Les personnages sont bien caractérisés et le lecteur les reconnaît sans mal. Une réserve de taille, les décors sont inexistants ou réalisés à partir de clichés à peine retouchées, lesquelles donnent au projet des allures de roman-photo. Cela n’entache pas la qualité de la réflexion, mais c’est moins joli.
L’être humain dans toute sa petitesse, avec, heureusement, un peu de grandeur.
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