« Il faut cultiver notre jardin » concluait Voltaire dans Candide. Simon Hureau dans L’oasis pourrait également parachever son album avec la même maxime.
L’auteur Langeaisien expose au fil de cent-seize planches d’un graphisme tout en douceur et d’une précision biologique ce qui l’a conduit - lui et sa famille - à jouer les apprentis jardiniers et à transformer une infime parcelle du Jardin de la France en friche expérimentale.
La biodiversité est un facteur d’équilibre, pas seulement écologique ! L’accepter, c’est reconnaître à chacun une place, un rôle. Déclinant le Jardin en mouvement conceptualisé et vulgarisé par Gilles Clément qui signe la préface (et co-signe le parc André Citroën du quai de Javel à Paris, pour ne citer que celui-là), Simon Hureau artialise son lopin de terre selon un nouveau courant du paysagisme qui fait du jardin un espace de vie et de rencontres et non plus de représentations ou de domestication.
L’Eden est à l’image de celui qui le cultive et l’étroitesse de sa palette végétale est souvent révélatrice de l’ouverture d’esprit de son propriétaire… À sa manière, L’oasis (dé)montre qu’avec un peu de curiosité, d’imagination, de patience et quelques ampoules aux mains, il ne faut pas forcément un pré pour trouver un forme de plénitude, voire de bonheur ! Encore faut-il ne pas être allergique aux pollens et à la chlorophylle…
Je ne suis pas d’accord avec SAHYVES...
Simon Hureau, un bobo ?... Bohème, sûrement mais aucunement bourgeois (n’y voyez pas d’offense, chacun vit comme il l’entend...) : il récupère tout ce qu’il peut et ne dépense quasiment rien... Il remplace des végétaux par d’autres qu’il préfère ?... Encore heureux, c’est son jardin !... Il ne cache d’ailleurs pas ses préférences, tant en termes de végétaux que de faune. Mais il essaye de composer avec chacun et avoue humblement ses limites (alors qu’il ne manque pas de culture -sans mauvais jeu de mots -). Dans tous les cas, il ne prétend aucunement faire la morale, mais tient juste à montrer que le retour à la biodiversité est possible, à son échelle...
En résumé, c’est frais, très informatif et fort bien dessiné... Je l’ai dévoré !...
Cet album est un manifeste et un éloge du boboïsme.
La première chose que le personnage fait, dans son jardin, est de détruire des plantes, des arbres, pour remettre des espèces plus à son goût.
Comme si la nature devait obéir à un "code de bonne conduite".
J'ai fait lire cet album à un jardinier seine-et-marnais professionnel, qui n'utilise aucun pesticide, aucun engrais, aucun produit pétro-chimique, et qui m'a confirmé cette caricature...