À chaque instant, le chaos gagne un peu plus le Vukland. Les forces de l’ordre débarquées sur Saarok pourchassent les militants Kiviks tout en essayant de sécuriser la zone du futur barrage alors que le président est annoncé pour l’inauguration de ce chantier contesté. De leur côté, Run et Jo s’enfonce dans les terres pour échapper aux patrouilles et tenter d’obtenir des réponses à propos de leur connexion spirituelle. Sur Numak, la situation reste également tendue avec la multiplication des actes de désobéissance civile. Placé en résidence surveillée, Roka tente de rassembler ce qu’il reste de ses réseaux afin d’éviter l’embrasement général.
Annoncé comme le début d’un nouveau cycle, ce tome quatre de No War se lit davantage comme une suite directe aux épisodes précédents. Toujours en mode thriller politique à haute tension, Anthony Pastor n’épargne rien à ses héros et continue de faire monter la pression sur l’archipel. Rebrassant à peine ses cartes, il ménage la chèvre et le chou pendant que les tenants et les aboutissants de l’intrigue – des intrigues serait plus juste – commencent à peine à se dévoiler. Parfaitement organisé, le scénariste gère au cordeau les différents fils narratifs et anime d’une main de maître une distribution pléthorique. Le suspens est total et l’action non-stop.
Le découpage serré alimenté par un trait taillé à la serpe renforce évidemment le côté exacerbé de l’histoire. Petite nouveauté, le dessinateur a habillé ses planches avec des couleurs légèrement plus texturées et nuancées qu’auparavant. Ce léger changement esthétique apporte un supplément palpable à l’atmosphère, particulièrement dans les scènes se déroulant sur Saarok.
Fiction lorgnant sans vergogne vers les codes des séries télévisées, No War est en premier lieu une excellente bande dessinée. Pastor a bien compris ces mécanismes et propose un récit au long cours riche et intelligent, le tout est illustré avec ce qu’il faut de fougue et d’urgence.
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