3 petites histoires de meurtre entre amis. 3 duos de gens normaux comme on peut en rencontrer à
chaque coin de rue. 3 lourdes factures à payer pour des existences noires comme le dessin de Springer.
Ce recueil de nouvelles met en scènes le quotidien de nos rues, celles arpentées par des loosers avides de
revanches, des petits branleurs dragueurs à leurs nombreuses heures perdues ou par des anciens
amants délaissés ou lassés par l'amour.
L'homme est souvent la cible de Séverine Lambour, au propre (Vous n'avez pas de nouveau
message), comme au figuré (Du jour au lendemain). Mais point de discours féministe ici, juste un
regard jeté sur des destins qui se tracent parfois agrémenté de petites touches issues du vécu de
l'auteur.
C'est l'occasion pour Springer de se tester sur différents styles d'encrage ou de crayonné (fusain,
pinceau), nous offrant ainsi une palette de son talent graphique. Une prise de risque maximum pour ce
dessinateur si on inclus le challenge narratif de Vous n'avez pas de nouveau message, qui a pour but
de positionner le lecteur comme acteur du récit en le plaçant dans le corps du protagoniste principal : le
tueur. C'est osé et mis à part quelques positionnements de bras hasardeux, c'est plutôt réussit. Il nous
fait voyager de Hermann, dont on retrouve les jeux d'ombre même s'il ne s'agit pas de technique
identique, à Frederik Peeters. Springer n'est pas scotché à un style et nous prouve, comme d'autre, que
l'évolution et la recherche graphique peut être constante. Il suffit de vouloir se remettre en cause et
douter.
C'est cours, sec, brutal et parfois drôle mais surtout intense. Un air saturé de tension mais qui fait du bien
aux poumons au milieu de cette étouffante surproduction automnale.
A noter une intéressante interview en fin de volume, où les auteurs reviennent sur le processus de
création de l'album.
3 histoires, 3 mediums différents. La première est la seule qui a fait mouche dans mon cas. Rien pour faire un détour! Vite lu, vite oublié!