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L e 6 août 1945 à 8h15, la ville d'Hiroshima a été bombardée par le B-29 américain, Enola Gay. Sa cargaison, Little Boy, 4 tonnes, explosa à 530 mètres au-dessus de la cité nippone et tua plus de 70 000 personnes en détruisant la ville. Trois jours plus tard, Fat man, transporté par le B-29 Bockscar, ajouta 35 000 habitants de la ville de Nagasaki à ce triste bilan. Le monde changea à tout jamais. Comment l'Humanité en est-elle arrivée là ?

Alors que la Seconde Guerre mondiale a souvent connu les honneurs du neuvième art et continue de passionner, si ce ne sont toutes les catégories de lecteurs, du moins les éditeurs soucieux de vendre, l'histoire de la bombe, sa genèse, ses expérimentations et son utilisation n'ont pas été exploitées avec autant d'intérêt. L'oubli est donc ici réparé grâce à la volonté d'Alcante, épaulé par Laurent-Frédéric Bollée au scénario et accompagnés par Denis Rodier pour la partie graphique. Ensemble, ils proposent de revenir sur cette épopée avec un pavé de quatre cent soixante-douze (rien que ça !) planches.

Devant un tel livre, la première réaction pourrait être le recul. Un sujet pas vraiment gai, une pagination copieuse et un noir et blanc a priori peu attrayant pour revenir sur des faits qui semblent connus de tous. Sauf que... non. Hésiter et passer à côté de cet ouvrage serait une erreur. Les auteurs l'expliquent très bien dans les diverses interviews (et notamment celle-ci), leur souci a toujours été de coller au plus près des faits sans jamais négliger l'intérêt. Et d'intérêt leur récit n'en manque pas. Aux côtés des personnages principaux, marquants et emblématiques, se meut un casting à faire pâlir les réalisateurs des prochains Marvel : Oppenheimer, Truman, Staline, Churchill, Fermi, Roosevelt, Einstein etc. ! Afin de lier ces grands noms et dérouler leur trame, les scénaristes ont choisi trois fils narratifs. Leó Szilárd, physicien hongro-américain précurseur de la réaction en chaîne et initiateur de la création d'une arme nucléaire avant de devenir le premier opposant à son utilisation pendant le conflit, le général Leslie R. Groves, responsable académique et bourru (voire borné) du Projet Manhattan et enfin une famille japonaise, les Morimoto, fortement impliquée dans cette guerre. Ce père et ses deux fils représentent d'ailleurs le seul apport fictionnel au milieu d'un impressionnant travail de documentation.

L'effort de vulgarisation scientifique, essentiellement l'œuvre de Didier Alcante qui s'appuie notamment sur Michel Decré, comme l'agencement de faits (très souvent) inconnus du grand public rendent ce livre accessible et passionnant. Anecdotes, opérations secrètes et réunions officielles, la matière est dense, mais tout est parfaitement lié et l'immersion efficace dès les premières pages et surtout, constante. Les décors de Denis Rodier, autant que sa mise en page, font mouche à chaque séquence. Le dessinateur offre des compositions ambitieuses et inventives pour appuyer l'importance de l'intuition de Szilárd, d'une explosion ou des monologues de l'Uranium ou joue des plans rapprochés lors des silences pour accentuer la force de l'instant. Les étapes du conflit, que ses complices reprennent de manière chronologique, entretiennent la tension et lui donnent l'occasion de varier les décors et les cadrages. Au gré de l'avancée de l'histoire et bien que l'issue soit un souvenir mondial indélébile, le lecteur s'attache à leurs personnages, les hait, les plaint, vibre avec eux, s'inquiète pour leur devenir, enrage devant leur décision ou les comprend. Évitant le piège du pamphlet manichéen, le trio d'auteurs brosse une fresque historique humaniste qui tient en haleine du prologue à l'épilogue.

Haletant, glaçant, hypnotique, magistral, les adjectifs sont nombreux pour qualifier La Bombe. Avec cet album, Denis Rodier, Alcante et Laurent-Frédéric Bollée marquent les esprits et offrent aux lecteurs une œuvre aboutie, marquante et essentielle qui trouvera facilement sa place aux côtés de Maus ou La guerre d'Alan.

Lire la preview.

Par M. Moubariki
Moyenne des chroniqueurs
8.6

Informations sur l'album

La bombe (Alcante/Bollée/Rodier)
La bombe

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Note: 4.7/5 (146 votes)

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L'avis des visiteurs

    FIFI1970 Le 09/09/2024 à 14:43:12

    L'une de mes 20 BD préférées, sur un peu plus de 3000 lues ... Chef d'Oeuvre. On s'instruit sans s'ennuyer une seconde, c'est dix fois supérieur au film (décevant, j'ai trouvé) Openheimer de Nolan.

    Laryzidance Le 14/10/2021 à 03:25:32

    Ce livre figurera longtemps parmi la sélection des meilleurs albums de bandes dessinées. C'est une référence au chapitre de la recherche historique, de la fluidité narrative et du graphisme exemplaire. Cette genèse de la bombe atomique nous fait connaitre les principaux acteurs de ce drame atroce qui a marqué le monde. À lire et à relire sans modération.

    Dr_Olive Le 20/05/2021 à 17:53:38

    J'ai longtemps hésité avant d'acquérir cette BD,
    Peur que ce pavé de + 400 pages en noir & blanc, soit rébarbatif ..

    ET bien, j'ai été agréablement surpris, et l'ai dévorée en une après-midi; faut dire que l'histoire est très bien amenée: un parallèle chronologique entre les différents nations à la quête de l'arme absolu très fluide, animé par un dessin très efficace.
    Dire que tout cela est vrai..

    Félicitations aux auteurs

    marcomaltese Le 14/03/2021 à 22:57:05

    Vraiment indispensable!
    Un travail colossal et objectif pour une BD enrichissante et captivante, un des must de l'année 2020, prenant et tout simplement génial !
    Cette histoire de la Bombe H sur laquelle on croit tout savoir... en lisant cet album on apprend vraiment beaucoup de la gestation de la Bombe, cette histoire effrayante qui a en grande partie conditionné notre Monde moderne, de la Guerre froide jusqu'à nos jours... à lire et relire...passionnant!

    pierren25 Le 05/03/2021 à 16:48:48

    En voyant cet ouvrage que l'on m'a offert, je me suis demandé "Mais que va-t-il m'apprendre de plus qui n'ait été dit sur la guerre, la bombe et la destruction. Je me suis dit "Mais au fond, peu importe comment c'est raconté, le but est la manière dont l'histoire est racontée".
    Et là j'avoue m'être pris une grosse claque. Tout d'abord, le fait que l'histoire soit racontée du point de vue de l'Uranium est excellente. C'est elle qui raconte son histoire, et raconte aussi les personnages qu'elle a raconté. A partir de là, il n'y a aucun manichéisme, chaque personnage est présenté tel qu'il est.
    Ensuite, cela permet de faire une histoire des plus complètes, avec un découpage parfait alternant les divers événements, évitant ainsi la répétition, et ce grâce à un jeu de couleurs et de contrastes hallucinants avec les différentes pages.
    La fin est elle-même un exemple d'objectivité : pendant que les militaires et politiques s'auto-congratulent, les civils calcinés sont montrés. Et tout cela sous l'oeil de l'Uranium.
    Voilà, cet ouvrage ne m'a rien raconté de nouveau, mais la manière dont il l'a raconté, c'est du jamais vu ! Les auteurs ont mis cinq ans à produire cet ouvrage, et m'ont donné une grande piqûre de rappel. Un ouvrage monumental.

    Erik67 Le 31/01/2021 à 09:42:05

    Voici la plus effroyable des histoires de l'humanité à savoir la création de la bombe atomique. Les hommes l'ont faient à partir de théorie scientifique initié au départ par Albert Einstein.

    Cela a commencé par une intention tout à fait louable par rapport à une Allemagne nazie désireuse de se doter de l'arme ultime pour venir à bout des forces alliées. Il fallait à tout prix empêcher cela.

    Cependant, les militaires américains ont rapidement pris le pas sur les scientifiques. La capitulation allemande n'a rien changé à la donne. Il fallait démontrer la toute puissance de l'Amérique dans ce nouveau partage du monde à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

    Et comme dit, plusieurs nations ont emboîté le pas à commencer par l'URSS de Staline dans une course prévisible à l'armement. Près de 9 pays possèdent actuellement la capacité de détruire l'humanité. Qu'en sera t'il si l'Iran ou la Corée du Nord pouvaient également pousser sur le bouton ? Ou pire encore, des terroristes fanatiques ?

    J'avoue aisément que j'ai appris des choses que j'ignorais totalement. En cela, cet ouvrage m'a été fort précieux dans ma compréhension des enjeux. J'ignorais tout ces détails en acceptant la raison officielle à savoir que cet arme a hâté la fin de la guerre en sauvant des milliers de vies surtout après la bataille d'Okinawa qui a été un vrai bain de sang. C'est sans doute vrai mais les conséquences ont été encore plus désastreuses pour l'humanité surtout pour le long terme. J'avoue ne pas du tout avoir apprécié certains protagonistes comme le président Truman par exemple qui a été poussé par son entourage tout entier. L'ordre du président américain de lancer la bombe atomique contre deux villes contenant des milliers de civils constitue une abomination. Il y avait d'autres solutions qui ont été justement proposées par les scientifiques mais comme dit, ce sont les militaires qui ont pris le pas. Quelque fois, un président doit prendre du recul pour prendre une décision difficile.

    En ce qui concerne l'auteur que j'ai activement suivi depuis « Pandora Box », j'avoue qu'il demeure toujours aussi bon même là où l'on ne l'attend pas. Dans ce roman graphique, il relie différents faits qui peuvent paraître anodin mais qui vont reconstituer le puzzle : les mines d’uranium du Katanga, l'attaque de la base de Norvège, Le Japon avec ses kamikazes et Hiroshima, l'Allemagne nazie, l'URSS et surtout le Nouveau-Mexique avec sa base secrète.

    C'est riche et très bien documenté. C'est complet avec un pavé de 500 pages. Je n'avais jamais rien lu de tel sur le sujet parfaitement maîtrisé. Le scénario est fluide. Il est vrai que ce gros ouvrage peut faire peur au premier abord tant c'est impressionnant cette quantité de page mais cela se lit facilement. Un seul mot me vient à l'esprit pour qualifier cette œuvre : colossal !

    bd.otaku Le 01/01/2021 à 10:17:11

    Cet ouvrage monumental de 472 pages concocté par le duo de scénaristes Alcante et Bollée et le dessinateur Rodier a demandé quatre ans de travail à ses trois auteurs et correspond à une série de dix albums ! Il est sorti en 2020 aux éditions Glénat pour commémorer le 75e anniversaire de la double attaque sur Hiroshima et Nagasaki.

    Il se compose d’un prologue, de quatre chapitres séparés par une page de titre, et d’un épilogue soit 441 p de bd pure. Il y a aussi un long paratexte : 3 p de bibliographie et 30 pages de postfaces évoquant les raisons qui ont poussé chacun des auteurs à prendre part à ce projet fou. Devant l’épaisseur de l’album et l’aridité apparente du sujet, on pourrait être rebuté. On aurait tort…

    Comme nous l’explique l’une des trois postfaces. Alcante a visité le mémorial d’Hiroshima quand il était enfant. Il y a vu une ombre sur le mur d’une banque, seul vestige d’un homme volatilisé par le souffle de l’explosion ( comme on le voit aussi dans « Hibakusha » d’Olivier Cinna et de Tilde Balboni). Cela l’a profondément marqué et il a eu envie de retracer l’enchaînement des événements scientifiques, militaires et politiques qui avaient mené à cette tragédie et relate donc les douze années de tractation et de recherches l’ayant précédé.

    C’est passionnant de bout en bout ! Ils ont orchestré cela comme un thriller : la fin est connue dès le départ mais ils vont nous expliquer QUI (les instigateurs, les chercheurs, les détracteurs, les victimes), COMMENT et POURQUOI (officiellement la capitulation du Japon pour aboutir à la fin du conflit mais pas seulement …)

    Il était une fois la bombe

    Les deux scénaristes se sont énormément documentés (voir la bibliographie en fin de volume) : ils évoquent le projet Manhattan mais également les travaux des Russes, des Allemands, des Anglais et même des Japonais. C’est d’ailleurs ce qui va créer un certain suspense : comment les Américains vont-ils gagner cette course contre la montre ? On a un thriller politico-scientifique qui tient autant du documentaire que de la série télévisée avec ses arcs narratifs multiples.

    Certains aspects méconnus de l’aventure sont aussi mis en évidence comme par exemple les expériences sur les cobayes humains pour tester les dangers de la radioactivité, les essais pour la bombe dans une salle de squash en plein centre de Chicago, l’espion russe de Los Alamos, le commando allié qui va chercher l’eau lourde en Norvège, le naufrage de l’USS Indianapolis. Tous ces épisodes sont véridiques et incroyables à la fois ! Les auteurs avaient pour ambition d’écrire un livre de référence, et c’est le cas. C’est précis historiquement et en même temps compréhensible scientifiquement.

    La narration est très fluide. Il y a peu de flashbacks. L’ensemble est globalement raconté de façon chronologique pour souligner la course à l’armement et contre la montre des différentes puissances.

    Un style épuré et inventif entre comics, franco-belge et partition musicale

    Le dessin est en noir est blanc. Cela s’imposait sans doute pour gagner du temps de réalisation mais sied également à la gravité du propos et au côté documentaire de l’album. Ainsi les beaux encrages de Denis Rodier sont mis en relief. On remarque également de très beaux jeux d’ombre et de lumière. Les planches sont imprimées à bord perdu ce qui permet d’apprécier encore mieux le graphisme.

    Le style est semi classique : c’est du francobelge mâtiné de comics américain ; le dessin est fort bien documenté tant au niveau des personnages ayant historiquement existé qui sont très reconnaissables qu’au niveau des décors : la vue du dessus d’Hiroshima dans les années 1940 est superbe et on la garde en tête pour mesurer tous les dégâts causés par la bombe ; Los Alamos est très bien reconstituée également. On notera enfin que le souci de précision a été porté jusqu’à avoir des consultants scientifiques pour vérifier la bonne disposition du matériel lors des essais.

    Mais trop de technicité aurait pu être assommant : de nombreux débats scientifiques et des conversations téléphoniques sont mis en scène. Pour éviter un côté répétitif, Rodier varie la composition et place des digressions artistiques et des respirations graphiques avec de superbes pleines pages. L’album est très composé : outre les interventions récurrentes de l’Uranium, on remarque des leitmotive visuels qui ponctuent la narration : un motif circulaire (lune, horloge, roue de voiture …) qui permet de lier des séquences entre elles et bien sûr le motif iconique du champignon atomique que l’on retrouve sur le panache de fumée d’un bateau ou dans le jaune d’œuf du petit déjeuner de Roosevelt ! Parfois l’écriture graphique de Denis Rodier s’apparente à une partition musicale avec ses répétitions et ses contrepoints. Ce qui m’a le plus frappée c’est le montage parallèle entre les tableaux muets de la destruction d’Hiroshima et ce que faisaient au même moment les acteurs du projet Manhattan : on voit d’un côté l’horreur des corps qui brûlent et de l’autre la frivolité (Groves qui joue au tennis) ; l’atrocité est d’autant plus soulignée que le cri de joie de Groves « on l’a fait, on l’a réussi » apparaît en voix off sur une image des victimes calcinées. Les scènes muettes, véritables tableaux de l’Apocalypse, sont très fortes. On a l’impression de faire partie des victimes, d’être momentanément devenu sourd après l’explosion et en état de sidération. C’est à la fois très dur, très sobre et très efficace.

    Un refus de la sécheresse historique et du manichéisme

    Les personnages ne sont pas des héros de fiction et pourtant ils ont des destinées hors du commun. On s’attache au début du livre au hongrois Leo Szilard et à l’italien Enrico Fermi qui sont les deux scientifiques à l’origine du projet Manhattan. Ils partent aux USA poussés par la politique antisémite de leurs pays. Szilard pousse au début pour la bombe afin d’en faire une arme de dissuasion contre les Allemands mais quand il comprend que les USA n’en ont pas besoin pour gagner la guerre il fera tout pour qu’elle ne soit pas utilisée. Dans l’autre camp, on peut se demander si par conviction pacifiste (c’est du moins le doute que laissent planer les scénaristes) Werner Heisenberg n’a pas tout fait pour saboter l’avancée allemande. Les personnages permettent donc de mettre en scène la question : que peut-on accepter pour faire progresser la science ?

    Alcante et LF Bollée mettent aussi en scène les militaires et politiques qui ont encadré le projet. Le narrateur de l’œuvre, l’Uranium, une sorte de dieu-démiurge qui instaure à chacune de ses interventions une dimension de tragédie à la manière d’un chœur antique est l’une des seules inventions de l’album. Certains pourront trouver cela un peu trop décalé ; j’ai bien aimé. Je trouvais que cela conférait une grandeur épique et un côté littéraire au récit.

    Les autres personnages fictionnels sont les membres de la famille Morimoto et la Japonaise et sa petite fille. C’est une vraie réussite. D’abord parce que cela évitait le manichéisme et un aspect propagande (on montre autre chose des Japonais que les kamikazes fanatisés) ; ensuite parce que cela suscite l’empathie et l’identification ; enfin parce que cela souligne les horreurs de la guerre tant par la destinée des fils que par celle du père. Ce dernier devient « le civil inconnu » : c’est lui qui est assis sur les marches de la banque et dont l’ombre hante à jamais ses murs et le mémorial. De même, pour avoir visité le dôme du Genbaku -à un âge plus avancé que celui d’Alcante mais en ayant été tout aussi marquée- j’ai été très émue de voir le tricycle enfantin du petit Shin Tetsutani tordu sous l’effet des déflagrations qui se trouve au musée d’Hiroshima mis en scène dans une saynète : on voit Naoki Morimoto l’offrir à une fillette. Cette dernière confectionne mille grues pour exaucer un souhait (que son père revienne) comme le faisait la jeune Sadako Sasaki pour recouvrer la santé alors qu’elle décéda de leucémie des suites des irradiations. Shin et Sadako sont devenus des héros nippons de littérature de jeunesse et l’incarnation des petites victimes d’Hiroshima. Grâce à « La Bombe », leurs destinées trouvent dorénavant un écho auprès du public occidental et c’est extrêmement touchant.

    « La Bombe » est donc à la fois un livre de référence, une fresque historique humaniste qui évité l’écueil du manichéisme, une œuvre mémorielle et vulgarisatrice. Essentielle et marquante comme le furent « Maus » et « La guerre d’Alan », elle est à mettre entre toutes les mains.

    roquevidal Le 28/12/2020 à 11:04:03

    Bollée est un scénariste remarquable. Il a le don de nous faire aimer l'Histoire avec un grand "H" en choisissant des événements forts qui ont changé le monde. Il donne vie à des personnages historiques en leur insufflant une âme et en les animant comme des personnages de roman. J'avais adoré TERRA AUSTRALIS (que je recommande au passage), j'ai été passionné par LA BOMBE qui raconte la genèse de la bombe d'Hiroshima. Comment a t on pu en arriver là ?

    kynio Le 21/12/2020 à 10:00:19

    l'histoire de la bombe une superbe bd à lire d'une traite malgré le nombre de pages en noires et blanc

    Commissaire_Juve Le 08/10/2020 à 19:49:17

    Excellent. Vraiment bien fait. Captivant et intelligent. On apprend enormément en une seule BD. Bravo! A lire absolument.

    Courpatas Le 02/09/2020 à 09:29:25

    Super album ! Quel travail ! Quelle claque ! On y découvre toute la genèse du projet Manhattan, des personnages incroyables : le général Groves, Leo Szilard que je ne connaissais pas.
    Seul bémol : quelques détails anachroniques (à corriger sur une prochaine édition?) La Jeep conduite par le personnage belge au Congo n’était pas encore produite à cette date. Encore moins pour un usage civil au coeur du Congo belge. Le planeur Horsa qui emmène le commando en Norvège pour détruire l’usine de production d’eau lourde est peint avec les bandes dites « invasion » du débarquement de juin 44. Et des avions qui balancent des « obus » au lieu de bombes.

    ericdegr Le 04/06/2020 à 21:06:31

    IN-DIS-PEN-SA-BLE ! histoire est super prenante, tres didactique, tres simple, tres complete car integrant enormenet d´angles de vues. Les dessins sont des oeuvres d´art, un travail d orfèvre... Bon, au bout de 100 pages, je passe sur google pour voir: les personnages ont les traits exacts des vrais acteurs, les dessins sont quasi des photos en noir et blanc, les emotions en plus. 450 pages a lire doucement, chapitre par chapitre , pour integrer, apprecier toutes les informations de ce roman. Vous avez appreciez Maus ? V de vendetta ? ... Soyez pret a rentrer dans un univers 3 niveaux au dessus. Ils leurs a fallu 5 ans pour ecrire cette oeuvre. Cela se voit !

    AntoineG Le 30/05/2020 à 09:26:15

    Une page d’histoire qui se lit comme un thriller, même si on connaît l’abominable fin.
    L’aspect scientifique est très clair

    Dobbs10 Le 17/05/2020 à 20:35:33

    Alors là ! du lourd, du très très lourd, dans tous les sens du terme si j’ose dire.
    Plus de 470 pages pour cette « œuvre » absolument passionnante.
    C’est ambitieux, c’est hyper documenté, c’est superbement travaillé et magnifiquement mis en page.
    J’avais peur de l’aspect scolaire et rébarbatif de certaines scènes, mais non c’est très agréable à lire.
    Ma première BD d’après confinement, récupérer en coup de vent chez mon libraire…et oui n’oublions pas de les soutenir, ils en ont besoin.
    Je suis rester scotché tout mon dimanche à sa lecture avec un grand plaisir.
    Bravo les artistes, la barre est haute…
    Indispensable vraiment. Une BD qui marquera sans nul doute l'histoire du 9ième art.

    RoRk41 Le 16/05/2020 à 19:27:07

    il faut lire cet album, rien que pour sa valeur historique cela vaut le coup! (et le coût vu la taille du volume).
    C'est parfois un peu trop scolaire et linéaire, mais il n'est pas simple de développer tous les personnages qui sont à l'origine de cette bombe.
    un découpage classique qui part en vrille quand la bombe explose: tout est beau, net et clair.

    Tiburce2 Le 14/05/2020 à 17:02:43

    Waouh ! Une grande, très grande bande dessinée. C'est remarquablement raconté, dessiné, documenté.
    Les dessins sont exceptionnels de dynamisme, d'expressivité, avec un découpage impeccable. L'histoire est dense, riche, et se lit comme un polar, avec un rythme et une tension qui ne baissent jamais en intensité.
    J'ai dévoré les 472 pages en une journée, c'est tout dire. Un vrai gros "coup de cœur", une œuvre indispensable qui va sûrement devenir une référence.
    5/5 sans la moindre hésitation.

    Yovo Le 10/05/2020 à 11:57:04

    Super bien dessiné, parfaitement scénarisé et découpé, fluide, haletant, passionnant, intelligent, intense et rigoureusement documenté.

    Une mine d'informations doublé d'un rare plaisir de lecture !

    Une des BD de l'année à ne surtout pas rater.
    Pour moi, clairement indispensable.

    Pouaf Le 04/05/2020 à 11:25:58

    Bonjour,
    Un sacré coup de poing cette bande dessinée.
    Je n'ai pu m'arracher de sa lecture qu'à la dernière page dès l'avoir commencée.
    Ce livre devrait être disponible dans les écoles, tant les faits sont relatés avec justesse et compréhension.
    le dessin permet une autre approche aux plus jeunes de se documenter autrement que dans des livres scolaires rébarbatifs.
    très bonne initiative de ne pas avoir découpé cette histoire en plusieurs tomes. ce "pavé" est parfait.
    Vraiment un coup de coeur pour cette "oeuvre"
    Merci à vous Alcante, Bollée, Rodier

    judoc Le 01/05/2020 à 22:15:08

    Une page tragique de l’histoire du monde raconté avec brio par une équipe d’auteurs qui ont probablement réalisé à travers ce roman graphique le chef d’œuvre de leur existence…

    Si le sujet n’était pas aussi dramatique, je m’attarderais plus longuement en louanges et encensements de ce trio pas vraiment raisonnable (ou probablement un peu fou) pour entreprendre de s’attaquer à un projet pareil.

    La déraison, c’est bien ce qui a poussé l’homme à créer la bombe atomique, et cet album retrace point par point l’épopée de sa matière première pendant la seconde guerre mondiale : l’uranium !

    Des carrières du Katanga à la destruction d’Hiroshima ce dernier va voyager et prospérer au contact de scientifiques, de militaires, de politiques et d'une multitude d'inconnus en leur faisant vivre en retour des aventures pas vraiment exaltantes. Si la chute est connu et bien évidemment dramatique, la tension et le suspens restent entier tout au long de l’album. Le scénario savamment dosé ne tombe jamais dans le manichéisme, les personnages (qu’ils soient réels ou imaginaires) sont fouillés et approfondis, et le dessin extrêmement lisible, bonifie avec élégance cet ouvrage.

    Si c’est à une trace que Didier ALCANTE impute la genèse de cette BD, s’en est également une que va laisser pour moi cet album.

    Une tragédie épouvantable mais une BD passionnante !

    Shaddam4 Le 30/04/2020 à 16:11:50

    Ce monumental album comprend un prologue, un épilogue et quatre chapitres séparés par une page de titre. En fin d'ouvrage trois post-faces de chacun des auteurs relatent l'origine du projet. Pour Didier Alcante il s'agit de son histoire personnelle avec un japonais rencontré dans l'enfance qui lui a permis de découvrir le drame de Hiroshima, pour Denis Rodier il s'agit d'expliquer comment se lancer dans un projet comportant autant de pages à réaliser, quand à LF Bollée il tisse des liens avec le film Hiroshima mon amour d'Alain Resnais. Une bibliographie très conséquente de trois page, illustrant la solidité du travail documentaire, est proposée enfin ainsi qu'un flashcode renvoyant vers des vidéos en ligne.

    Cet ouvrage est sans doute le plus impressionnant documentaire BD qu'il m'ait été donné de lire. Par sa seule pagination, correspondant à une série de dix albums, on a du mal à comprendre comment une poignée d'années un groupe de seulement trois auteurs a pu accoucher d'une telle somme, d'un livre si ambitieux, voulu par Didier Alcante comme l'ouvrage BD définitif sur le sujet avec un ligne de mire les soixante-quinze ans de la double attaque nucléaire sur Hiroshima et Nagasaki en aout 1945.

    Le très talentueux dessinateur québecois Denis Rodier (déjà vu sur l'excellent Arale) a réalisé ces quelques quatre-cent planches seul. L'absence de couleur s'imposait à la fois pour gagner du temps de réalisation, mais aussi pour profiter de ses encrages très forts et se justifiait par le côté documentaire et sérieux de l'affaire. Dans un style semi-classique mais très technique à la fois dans la représentation des très nombreux personnages que sur les décors et représentations d'éléments techniques, Rodier n'oublie pas qu'il réalise un album de bande-dessinée et de placer des respirations graphiques sur des pleines pages ou des digressions artistiques symboliques.[...]

    Lire la suite sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/04/19/la-bombe

    Rody Sansei Le 07/04/2020 à 08:35:40

    Je possède tout Gen d'Hiroshima, mais je n'ai jamais pu dépasser les 2 premiers volumes (le dessin est en total décalage avec l'histoire à mes yeux, et ça me rebute un peu - il faudrait que je lui redonne sa chance, surtout après avoir lu La Bombe).
    Cette BD était l'occasion de rentrer un peu plus dans l'Histoire, mais pas du côté des victimes de Little Boy, plutôt du côté de tous ceux qui ont oeuvré pour créer cette première bombe atomique.
    C'est finement raconté, prenant de bout en bout, totalement extraordinaire, à la limite de l'invraisemblable... et pourtant.
    Une histoire dingue et véridique, pour raconter ce qui a fait basculé l'Histoire.

    Une BD totalement indispensable, à lire et à prêter.

    LeGauss Le 04/04/2020 à 13:43:02

    Incontournable, tout simplement!!
    Pour le dessin, excellent, pour la qualité du documentaire sans tomber dans le détail technique et scientifique, pour l’émotion (ou le sentiment de révolte) créée autour de personnages historiques ou symboliques... et pour la place de l’uranium : quelle splendide trouvaille !!!
    Un chef d’oeuvre! Merci...

    DjDav50 Le 20/03/2020 à 09:08:09

    En ces jours de confinement contre le COVID-19, j'ai trouvé une certaine similitude entre ces deux périodes. A cette époque, ils faisaient la course pour fabriquer une arme de destruction massive. Aujourd'hui, nous cherchons un remède contre une arme de destruction massive.
    Excellent album, très bien documenté. On en apprend énormément sur cette période de l'histoire de l'humanité.
    Le dessin est tout simplement superbe, et le noir & blanc était de mise pour cet album. Vraiment très réussi. Un indispensable

    titikool Le 08/03/2020 à 14:33:45

    Une leçon d'histoire qui nous aide à comprendre le fragile équilibre dans lequel le monde vit aujourd'hui.