J
osh, ado cloué dans un fauteuil roulant, a la tête tournée vers les étoiles. Il passe tout son temps libre à l'observatoire. Lorsqu'il capte une réponse à un signal envoyé vingt ans plus tôt vers l'espace, personne ne peut imaginer ce qui va se passer.
Metanoïde fait partie de la collection Log-In de Glénat, qui vise clairement le créneau du "young adult", cette catégorie un peu bâtarde du paysage éditorial en constante mutation. Le récit se réapproprie les codes des rencontres du troisième type, mâtiné d'une pointe de Super 8, le film de JJ Abrams. Mais il faut plus que quelques références, fussent-elles bonnes, pour composer un bonne histoire. L'intrigue repose sur des ressorts classiques, mais souffre d'un traitement trop superficiel. L'efficacité d'une histoire implique une combinaison d'ingrédients qu'il ne faut pas négliger. Si les auteurs apportent l'une ou l'autre idée intéressante, l'ensemble pèche par un manque criant de cohérence et de complexité.
Pour commencer, la caractérisation psychologique présente beaucoup de faiblesses. D'un côté, les protagonistes secondaires apparaissent stéréotypés à l'excès, les privant de toute substance. De l'autre, certains personnages principaux voient leur comportement changer du tout au tout au gré de l'intrigue, sans aucune logique.
Ensuite, le scénario peine à choisir une tonalité. Il hésite entre une relative noirceur et une naïveté très cartoonesque. Les premières planches présentent Grizzlytown comme une communauté fermée et très peu accueillante, voire franchement xénophobe. En fait, elle se révélera l'une de ses petites villes de province, gérée par le triumvirat habituel composé du shérif, de la mère et du curé, comme il en existe dans un épisode de Scooby-Doo sur deux. L'ambiance générale glisse ensuite vite en un mélange entre un épisode de Ben 10 et X-Files.
Si les événements s'enchaînent assez vite, l'impression générale est qu'il ne se passe pas grand chose. Cette impression découle du fait que le scénario néglige les détails et micro-développements. Ce sont pourtant les ingrédients indispensables qui permettent que le déroulé de l'intrigue ne se limite pas à une succession de scènes vaguement connectées entre elles, mais compose un ensemble plus riche que la simple somme de ses éléments.
Ce manque de chair est flagrant. Certaines scènes fonctionnent pourtant bien. Ces moments sont malheureusement trop rares. Il aurait soit fallu accentuer l'aspect ludique en jouant sur les capacité du dessinateur, rompu au travail sur des licences comme Ultimate Spider-Man, soit accentuer les enjeux émotionnels. En ne privilégiant aucune option, Metanoïde finit par ne pas avoir d'âme.
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