1826 à Tokyo. Visitant pour la première fois la capitale, Isako s'émerveille à la vue des geishas. Elle accompagne à cette occasion son père pour une livraison de kimonos dans l'okiya de la vieille Masako. Il s'avère que le tisserand a prévu un destin particulier pour l'adolescente. Vendue à la propriétaire, la petite campagnarde aura un long et difficile apprentissage dans ce cercle très fermé et dur, où la moindre erreur coûte cher.
Paru initialement en 2012 sous le titre Petite geisha, cet unique tome n'avait jamais connu de suite. C'est chose faite avec Parfum de soie qui reprend l'histoire et la complète ici en un one-shot. Isabelle Plongeon ne cache pas son grand intérêt pour le roman Mémoire d’une geisha dont elle s'inspire ici. À travers le destin d'une jeune fille ingénue, la scénariste présente et explore les dessous du monde très particulier des mystérieuses courtisanes nippones. Outre une intrigue complexe faite de trahison, d'amour et de compromis, le scénario aborde les secrets et traditions qui font la spécialité de ces femmes célèbres. Dense et riche en rebondissements, le contenu tient en haleine autant qu'il instruit.
Malgré cette longue coupure, Dana Dimat a assuré une belle continuité dans le graphisme. Son style à tendance réaliste possède la finesse et la grâce nécessaire à l'évocation de cette période et de ce milieu. Les couleurs vives et denses apportent un atout supplémentaire aux illustrations de qualité. Les décors et les costumes, notamment le drapé des tissus, retranscrivent agréablement le Japon de l'époque.
Très bonne initiative de la part de ces auteures qui ont eu raison de persévérer dans leurs efforts afin de terminer leur oeuvre, commencée huit ans auparavant. Parfum de soie entrouvre les portes d'un microcosme qui fascine toujours sous une forme divertissante et plaisante à lire.
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Tokyo. 1826.
Une fillette d’une dizaine d’années accompagne son père pour aller livrer un kimono d’une qualité exceptionnelle dans une de ces maisons où vivent des geishas, véritables institutions au Japon.
Une surprise de taille l’y attend…
Critique :
Un fabuleux travail d’équipe qui aboutit à un chef-d’œuvre.
N’étant pas très doué pour le japonais, j’ai eu un peu de mal à m’y retrouver parmi les noms de tous ces personnages. Cela étant dit, voilà un scénario très original qui aurait pu être sans grande passion. Mais tout au long de ces 104 pages, on se prend d’intérêt pour le sort de cette gamine vendue par son père, pas si paternel que ça, à une de ces maisons qui éduquent les fillettes afin qu’elles deviennent des geishas accomplies, à moins qu’elles ne restent des servantes toute leur vie. Les intrigues vont bon train, la jalousie est omniprésente, ainsi qu’une culture japonaise qui est aux antipodes de la nôtre.
Les dessins sont somptueux et la mise en couleur est à tomber par terre ! Je ne puis m’empêcher de penser à Alfons Mucha pour l’élégance du trait et la subtilité des couleurs ! C’est du grand art ! Les drapés des kimonos sont d’une élégance rare et vont vous éblouir.
J’en viens à regretter que cet album n’ait pas des dimensions plus importantes pour apprécier encore davantage le travail d’orfèvres de cette fine équipe. Et dire que j’ai eu tant de mal à me laisser convaincre par Gilles et Jade ! « Une histoire de geishas… Bof ! Très peu pour moi ! » Finalement, j’ai acquis ce livre pour leur faire plaisir… Et j’aurai attendu deux ans avant de le lire, aujourd’hui, me disant qu’à défaut d’un scénario intéressant, je pourrais toujours regarder de jolies images… ou lire un autre livre…