S
on époux mort à la bataille d’Inab, Constance se retrouve seule à la tête d’Antioche bientôt assiégée par l’armée de Nur Ad-Din. Sommée d’ouvrir les portes à l’ennemi, elle refuse la reddition, espérant que le roi de Jérusalem volera à son secours. L’arrivée de ce dernier lui est annoncée par le chevalier Renaud de Châtillon, parvenu à franchir les lignes sarrasines et, peu après, le siège est effectivement levé. Mais la partie n’est pas gagnée pour autant. La princesse doit encore composer avec les ambitions des forces qui l’entourent. Pour s’assurer de conserver une certaine indépendance et maintenir le délicat équilibre en attendant la majorité de son fils, elle choisit de se remarier avec Renaud. La force guerrière de celui-ci vient alors s’ajouter à l’intelligence politique de la régente, pour asseoir durablement la sécurité de la principauté, quitte à se mettre à dos certains alliés d’hier ou à recourir à quelques bassesses.
Dans ce deuxième volet, Jean-Pierre Pécaud (Wonderball) retrace la période d’une quinzaine d’années durant laquelle son héroïne a pleinement régné sur Antioche, d’abord seule, puis avec son consort. Elle n’est plus une frêle héritière en butte aux manigances de son entourage qui doit louvoyer pour survivre et s’imposer, mais une femme de caractère dont la sagacité et la volonté ont déjà été éprouvées. Le scénariste montre bien combien elle se soucie de ceux qu’elle gouverne et de leur devenir – ses conseils à son héritier en témoignent -, mais également comment elle parvient à tirer son épingle du jeu complexe qui se déroule au Proche-Orient, en fine connaisseuse des hommes qu’elle doit affronter. Le contraste est alors d’autant plus frappant avec les manières directes et brutales de Renaud dont certains emportements voient leurs conséquences fâcheuses endiguées – de justesse – par les talents diplomatiques de Constance. Le dessin de Gabriele Parma et la colorisation de Dimitri Fogolin accompagnent agréablement la narration. Les scènes extérieures offrent souvent de belles vues, tandis que les cadrages plus rapprochés se révèlent expressifs – la tendresse et la complicité entre le couple princier sont palpables. Seuls quelques poses ont un rendu un peu figé ou moins convaincant.
Une conclusion efficace et rondement menée pour ce diptyque consacré à Constance d’Antioche.
Lire la chronique du tome 1.
Le second volume dédié à Constance est, je pense, meilleur que le premier.
Les dessins, les couleurs, les dialogues, le découpage, la fluidité et le dynamisme sont aussi bons que le premier album.
Le récit est toujours construit de manière chronologique mais il y a ici plus de souffle tout en étant plus fidèle à la réalité historique.
J'ai toujours pensé que la bd (et les séries tv), quand elle est bien faite, est un merveilleux support pour lire un récit historique et le second volume de Constance en est un exemple frappant. On est ici transporté dans l'Orient du XIIème siècle, on s'attache aux personnages et on admire les paysages, bref que du bon.