Léka, treize ans, vit en Albanie sous la tutelle d’un homme alcoolique et violent, Nykita. Son enfance difficile faite de crimes allant du vol de vélos au rapt d’enfants, laisse peu à peu place au bonheur au sein de la famille Hila, chez laquelle il livre des œufs tous les Lundis. Il se découvre une passion pour les films américains et l’escrime, qu’il pratique désormais avec Sose, la fille de la famille, pour qui ses sentiments évoluent. Mais cette même année, il découvre également les règles de la Loi du Kanun. Macabres et absurdes, celles-ci engendrent des dettes de sang de plus en plus grandes…
L’histoire résumée ci-dessus ne débute réellement qu’après une planche de prologue (mais également d'épilogue) soulevant nombre d’interrogations et dont l’action se déroule trente ans plus tard. En fait, Léka, qui est aussi le narrateur de sa propre vie, nous conte les faits marquants précédants ce moment fatidique en commençant par l’année de ses treize ans. Jack Manini signe un scénario où le protagoniste est en proie à des choix cruciaux et difficiles : obéir à son tuteur et risquer de sombrer un peu plus dans la criminalité et perdre sa famille de cœur, ou le trahir malgré sa présence durant son enfance, contrairement à son père biologique ? Le récit est bien construit et les séquences s’enchaînent sans temps mort. On se prend vite d’affection pour le jeune Léka, malgré ses actes, et pour la famille Hila, bien que leur vie soit centrée autour de l’escrime. Ce premier tome explore avec brio les préoccupations des adolescents et la dure réalité de la vie en Albanie des années 60. Toutefois, on espère en apprendre davantage sur cette Loi du Kanun dans les tomes suivants.
Le trait de Michel Chevereau retranscrit brillamment cette époque et ce lieu. Les différentes scènes d’escrimes sont particulièrement convaincantes. De même, les physiques des personnages témoignent assez justement de leur vie passée et de leur caractère. Le dessin prend toute sa dimension après le passage de Jack Manini et de ses aquarelles. Les couleurs pastelles et la dominance du bleu ou de couleurs ocres, selon les scènes, créent des ambiances différentes en accord avec la situation. Que ce soit la couverture ou les planches, on plonge totalement dans l’Albanie de l’époque.
Ce premier tome aux qualités plus qu’évidentes a sans doute fait les frais d’un mois d’Avril chargé en nouveautés (environ 280). Cela est bien dommage tant l’histoire mérite qu’on s’y attarde. Rattrapez donc le temps perdu le plus vite possible !
Tout à fait splendide et original.
Splendide par des dessins de grande qualité et des couleurs à l'aquarelle fort réussies. Original par ce scénario qui situe l'action dans l'Albanie des années 60, forteresse isolée d'un communisme d'un autre âge.
L'histoire qui nous est proposée ici est celle de la complicité puis de l'amour naissant entre un gamin des rues, allant à grands pas vers la voyoucratie, et la fille d'un médecin de campagne.
C'est beau, subtil et original.
je viens de le lire . vu l'heure ,d'un oeil distrait d'abord , puis progressivement interessé .personnages vraiment attachants . sujet peu exploité ( sequelles de sedition de l'albanie ) . la trame et ses differents parametres se mettent naturellement et en toute logique bien en place . en terminant la lecture , on en vient à s'nquiéter vivement pour la suite de la vie du jeune leka .
très belles couleurs d'aquarelles . j'ai beaucoup apprécié les bleus du ciel et les rouges ocre des paysages .
Pas un sommet , mais un 1è tome très convaincant
Une histoire très bien ficelée qui raconte la descente aux enfers d'un jeune garçon pauvre vivant en Albani. On est vraiment pris d'un bout à l'autre de l'album. Les personnages sont bien trouvé et relativement sympathique. Certe le personnage principal est déjà un salaud mais on se surprend a avoir un peu de sympathie pour lui au cours de l'album malgrès ses actes odieux. C'est vraiment très bien fait.