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Les artilleuses 1. Le Vol de la Sigillaire

05/03/2020 7469 visiteurs 6.5/10 (2 notes)

À Paris en 1911, il n'est pas rare d'acheter son journal auprès d'une fée, d'aller le feuilleter en buvant un thé servi par un gnome tout en donnant quelques miettes à becqueter à des dragonnets. Bienvenue dans un univers singulier et enchanteur, qui n'empêchera cependant pas un trio de charmantes braqueuses de dérober, en utilisant l'artillerie lourde, la sigillaire, un bijou qui semble susciter de l'intérêt pour beaucoup trop de fripouilles.

Se fier au joli minois de Lady Remington, se régaler devant les très belles gambettes de Miss Winchester, ou succomber face au sourire enjôleur de Louison pourrait en condamner plus d'un. Un peu à l'image de ses personnages chimériques capables de passer de l'Outremonde à la terre, Pierre Pevel profite également de cette "passerelle" surnaturelle pour sauter provisoirement du roman à la bande dessinée. L'écrivain des Lames du Cardinal et de Haut-Royaume, certainement un des plus populaires de fantasy hexagonale et probablement le plus apprécié, puise ses idées ici et là dans ses récits pour raconter une histoire qui s'apparente comme deux gouttes d'eau à un spin-off de "son" Paris des Merveilles. Dans un cadre presque idyllique qui mêle les espèces, les machines volantes et les hybrides en tous genres, il brosse le portrait et narre les péripéties de trois cambrioleuses en jupons, sachant bigrement mieux se servir d'engins explosifs et d'armes à feu que de leurs poudriers. La trame, ficelée autour de la fauche commanditée de ce qui s'apparente à une sorte d'amulette précieuse, est, à ce stade de la lecture, aussi simpliste qu'elle est dynamique.

Les trognes naturellement cocasses des uns, les postures caricaturales et les expressions des autres, autorisent le jeune public, tout autant que leurs aînés, à s'engouffrer en toute simplicité dans cet étonnant monde imaginaire. Le coup de crayon très humoristique d'Étienne Willem (Les ailes du singes, La fille de l'exposition universelle), les perspectives opérées par rapport aux arrière-plans, ainsi que les cadrages sur certaines scènes majeures sont une petite sucrerie pour les yeux. Et que dire, si ce n'est "beau", du travail de Tanja Wenisch et des couleurs vives qu'elle a su donner aux protagonistes, leur apportant, ainsi, un indéniable relief.

Le vol de la sigillaire, premier coup de pétard de ces surprenantes Artilleuses, parvient à poser les fondements de ce qui pourrait devenir par la suite, particulièrement explosif.

Par D. Roy
Moyenne des chroniqueurs
6.5

Informations sur l'album

Les artilleuses
1. Le Vol de la Sigillaire

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Note: 3.2/5 (105 votes)

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 23/04/2022 à 08:32:24

    Ces trois drôles de dames que sont Lady Remington, Miss Winchester et Mademoiselle Gatling sont des voleuses de haut rang. Elles travaillent pour les plus hautes sphères. Leur dernier coup leur valent d'être pourchassées non seulement par les brigades du Tigre mais également par les espions du Kaiser alors qu'on se situe en 1911 dans un Paris des merveilles.

    Oui, il convient de préciser que le monde des merveilles s'est mélangé depuis un siècle au monde normal alors ne vous étonnez pas de voir voler des dragons autour de la Tour Eiffel ou d'être reçu par un orc en guise d'inspecteur de police sans compter sur une belle héroïne elfique. C'est comme cela, il faut s'y faire !

    Il y a du dynamisme dans le récit qui privilégie l'action à tout va. C'est un peu dommage de ne pas s'attarder sur les personnages attachants car cela aura pu être assez intéressant. Cela demeure une lecture de pur divertissement servi par un graphisme assez soigné au niveau des décors steampunk de ce Paris uchronique et merveilleux. Une mention spéciale également pour la couleur qui confère du punch.

    Je suis plutôt preneur de ce titre car il mêle une histoire plutôt originale dans un univers urban fantasy assez spécial. C'est quand même assez réussi malgré le manque de profondeur.

    minot Le 29/05/2021 à 12:45:56

    Scénario trèèèèès classique : trois pétroleuses cambrioleuses, sorte de "Cat's Eyes" de la Belle-Epoque, réalisent un casse et se retrouvent avec toute la flicaille de la région à leurs (jolies) fesses, ainsi que des agents d'une puissance étrangère, qui convoitent un mystérieux artefact qu'elles ont dérobé. Bref, rien de très original.
    Mais comme le dessin est très charmeur, que les répliques sont bien tournées et que l'humour et l'action sont bien dosés, la lecture passe plutôt bien.

    Touriste-amateur Le 14/11/2020 à 17:49:51

    La note de 3 sur 5 peut sembler un peu sévère, mais c'est à prendre au sens littéral : Bon album.
    Ce premier tome se lit gentiment, avec un petit verre ou une tisane tranquillement installé dans un fauteuil et on passe un moment agréable.
    J'ai aimé les héroïnes pétillantes, les "gueules" et les décors. Et également le côté cash : quand ça tue, le sans coule sans mièvrerie.
    J'ai trouvé plus anecdotique le côté fantastique (fées, gnomes, dragons) que j'ai trouvé un peu inutile, tout du moins pour cette première partie de l'histoire.
    J'ai enfin été un peu déçu que les auteurs se limitent au "minimum traditionnel" de 46 planches, comme s'il fallait expédier la fin de ce premier tome.

    Bref, sans être totalement transporté, j'ai apprécié. J'espère cependant une suite plus aboutie, notamment au niveau de l'intrique.

    kurdy1207 Le 16/05/2020 à 22:14:54

    Voici une histoire dans un monde original bien racontée où tout s’enchaine merveilleusement. Le graphisme est très séduisant et l’ensemble s’adresse plutôt à une population entre 8 et 12 ans. Je pense que ceux-ci y prendront beaucoup de plaisir. On avale tout cela d’un trait et on est totalement rassasié par les personnages et les évènements.

    Rody Sansei Le 05/04/2020 à 10:38:30

    Très joli (Willem oblige), ce premier tome se révèle relativement anecdotique : l'histoire est ultra classique, le mélange des deux mondes laisse à peine entrevoir toutes les possibilités futures.
    Au final, c'est bien raconté, mais ça reste trop basique pour moi pour l'instant.

    ALICECOOPER Le 29/03/2020 à 15:30:30

    Je n'étais pas trop emballé de l'insertion des gnomes, elfes et dragons et toute cette ribambelle de créatures féeriques mais la dose est juste suffisante dans l'histoire, avec le super mécanicien et Humphrey et parfois une apparition par-ci par-là, d'une petite créature. J'ai eu une très belle surprise au courant de ma lecture. Trois filles, très jolies avec des caractères très différents, font péter la baraque. Ce premier volet et une très bonne entrée en matière, superbe introduction, originale, fraîche, gaie et bien colorée. Des policiers qui apportent encore beaucoup d'humour. Un vilain qui est très vilaIn. Le personnage de Cristofaros est très original et très réussi. Ce n'est pas un satyre c'est un faune, quelle trouvaille! Tout en étant fraîche et joyeuse cette BD offre également un côté sérieux et violent qui permet un maintien de l'intrigue et une continuité du suspens au fil des pages, dévorées trop vite malheureusement.

    Les tenues vestimentaires sont superbes, je note la présence d'un béret, emblème parisien par excellence, marié à une jolie salopette, sur la tête de ce qui ressemble à première vue à un garçon manqué mais qui n'en est pas un. Des tenues Steampunk pour les deux autres, dont un chapeau melon surmonté de lunettes, un haut de forme sans oublier une Winchester, un Remington peut-être et un P38 (?), un genre d'arme Steampunk également et sans oublier le fameux Derringer à la page 35. Que demande le peuple? C'est carrément génial.

    Les éléments qui m'ont moins emballé, c'est que le Paris haussmannien de la première planche est très vite estompé par l'aventure. C'est le métier qui veut ça, c'est un plantage de décor, je comprends. Mais ça me semble trop formel. Le nombre de planches est décevant (46). Il manque un peu de dessin à mon goût, juste un peu. Les cases... Je ne sais pas comment l'exprimer, il y a parfois comme un peu trop de dessin à la sauce Astérix (page 41 à 47) je n'ai absolument rien à dire sur les personnage, mais certains fonds des cases auraient pu être un peu plus remplis, Paris aurait pu être montré un peu plus, il aurait pu y avoir un peu plus de planches. Les chiens robots Steampunk, ça le fait.

    Je tiens a féliciter les auteurs pour ce bon travail et leur talent et surtout l'originalité qui fait cette bande dessinée. Un bon mélange de couleur est tout le secret de la fraîcheur dans une bande dessinée, ce n'est que mon opinion. Mais ça fait beaucoup. La blessure a la jambe, page 19, est superbement colorée et très bien placée. Les rais de lumière sont également très réussis.

    Pour un premier album de série, c'est de la balle!!!

    J'espère que la suite sera plus riche au niveau du scénario. J'irai l'acheter dans tous les cas.

    Shaddam4 Le 16/03/2020 à 11:12:00

    Les Artilleuses, de retour d’une escapade au Nouveau Monde, entrent en action par un retentissant braquage à la Banque de Paris et de Broceliande. Depuis que l’Outremonde a été découvert, les humains côtoient fées, ogres et dragons dans le Paris de la Belle époque… mais si la magie nappe ce nouveau contexte, les grosses pétoires et explosifs tout ce qu’il y a de plus classiques restent ce qu’on a trouvé de mieux pour faire sauter un coffre. Et n’en déplaise aux Brigades du Tigre, les Artilleuses sont très douées pour cela!

    Mon entrée dans les créations du nouvel éditeur Drakoo porté par le célèbre Arleston (le scénariste de Lanfeust de Troy) avait mal commencé avec un premier tome de Danthrakon que j’avais trouvé particulièrement faible… Fort heureusement cette nouvelle série relève très bien le niveau en proposant une nouvelle série (courte, probablement prévue en cycles si le succès suit) qui comporte tout ce que j’aime dans les mondes imaginaires: de l’historique teinté d’uchronie et de steampunk.

    Très clairement la grande force de cet album est la richesse de son background qui se ressent dès la première page. Ce n’était pas gagné tant le travail de romancier et de scénariste BD n’est pas le même et la tentation de vouloir mettre tout son monde dans quelques planches pouvait mener Pierre Pevel à la surcharge. Ce n’est pas le cas et le scénariste sait n’utiliser que le nécessaire en laissant dans le hors-champ et les allusions tout ce qui n’a pas lieu d’être représenté. Il en ressort une grande consistance et cohérence de ce monde dont on ne saura sans doute encore pas grand chose au terme des trois albums prévus mais dont les personnages, la chronologie et le design général sont particulièrement alléchants. Comme souvent dans les albums réussis, l’autre point fort porte sur les personnages, ces artilleuses très sympathiques, notamment la fée au style gavroche empruntant vaguement à Loisel dans ses formes et son style parigot. Leur interaction fonctionne à merveille même si l’action tonitruante nous permet peu de les connaître. [...]

    Lire la suite sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/03/15/les-artilleuses/

    clemlal5 Le 09/03/2020 à 13:08:37

    L'album, dans son ensemble, est plaisant à lire et laisse une bonne impression en fin de lecture. L'univers est, à ce stade, encore inabouti et on distingue encore mal l'intérêt de l’irréel dans le réel. Le dessin manque un peu de finesse tout comme le scénario. La critique est facile et nous verrons comment le deuxième tome se distingue du premier et ajoute ce petit plus qui le fera monter d'un cran.

    Saigneurdeguerre Le 03/03/2020 à 23:09:18

    Paris des Merveilles, 1911.

    Pratiquement un siècle que l’Outremonde a été découvert. Cet événement a changé le cours de l’histoire. Gnomes, Elfes, Ogres et autres vivent, avec plus ou moins de bonheur, parmi les humains.

    Rue des Saules rieurs se trouve la Banque de Paris et de Brocéliande (BPB). C’est là que moi, Lady Remington, Anglaise de souche, et mes amies et complices, l’Américaine, miss Winchester et la Française, Mam’zelle Gatling, avons décidé d’effectuer un « retrait » qui devrait nous assurer quelques « modestes » moyens de subsistance pour le restant de nos jours. Alors que la banque venait de fermer ses portes, nous avons frappé avec insistance pour qu’on nous ouvre et que l’on daigne nous servir comme nous l’entendions. En insistant un peu et grâce au charme de quelques pistolets et bâtons de dynamite, le personnel nous a laissées vaquer à l’objet de notre visite : un retrait de quelques liquidités… Et le contenu du coffre individuel 248… Nous ignorions alors à quel point ce que nous avions trouvé là allait compliquer notre existence qui aurait dû être bien paisible…

    Critique :

    Le scénario du Français Pierre Pevel nous fait découvrir un Paris qui sera familier à ceux qui ont connu la série télévisée « Les Brigades du Tigre » … Mais avec une dimension steampunk et un univers féerique en prime. Ces trois Artilleuses, aux caractères bien trempés et aux personnalités très différentes, ne manquent ni de charme ni de ressources, que l’on découvre au travers d’une aventure rocambolesque où l’on n’a aucun mal à accepter la présence, entre autres, de gnomes, fées, enchanteurs...

    Le Belge Etienne Willem, par son dessin, donne vie à cet univers. Une vie trépidante, pleine d’action, de mouvement et de charme, le tout très début de XXe siècle… quelque peu amélioré avec la présence d’éléments très steampunk, mais ce serait dommage de vous révéler lesquels, n’est-ce pas ? Son dessin humoristique n’enlève rien au charme de ces trois héroïnes. Les actions dans cette histoire ne sont pas sans me rappeler un Jean-Paul Belmondo dans ses films les plus déjantés. Véhicules, décors, personnages, tout est merveilleusement dessiné avec beaucoup de détails très peaufinés. Etienne Willem, grand fan de steampunk, a pris son pied. Il ne nous reste plus qu’à l’imiter en plongeant avec délice dans cette aventure qui, je l’espère, en appellera beaucoup d’autres !

    L’équipe ne serait pas complète sans l’Allemande Tanja Wenish qui s’est chargée de donner des couleurs splendides à cette histoire qui n’en est qu’à ses débuts avec le tome 1.