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ans l’univers post-apocalyptique de Lander, Fadet et Urtsi, rien n’est simple. Les humains se sont regroupés en diverses communautés rivales ou ignorantes de l’existence des autres. Certains individus sont « mutés » ; ils détiennent des pouvoirs surnaturels, mais sont traqués par la majorité de la population. Des histoires circulent avec obstination et divergences sur des lieux salvateurs ou des moyens de rejoindre un autre monde. Pour couronner le tout, des méga-monstres errent à travers les contrées, semant terreur et ravages sur leur passage.
C’est pour combattre un d’entre eux, le Tamarro, que le village des trois adolescents a embauché une équipe de Sauroctones – tueurs d’insectes géants – dirigée par Axel Excel, superstar du genre. Le trio est associé à l’expédition pour sa connaissance de la montagne. Ils côtoient Simplex et Robus, des mutés, ainsi que Zone, la fille du chef, en stage d’observation. L’immense bestiole étrille l’escouade. Seuls survivent les quatre néophytes. Ils sont recueillis par la Confrérie des Meuniers, qui s’avère être une secte, menée par Maître Marcellin, bien décidé à dominer le monde. Il est aussi question de la légende de la fusée, objet mystérieux qui permettrait de rejoindre les étoiles.
Après Pouvoirpoint, Le Chant du pluvier, Erminio le Milanais et plusieurs participations à des ouvrages collectifs, Erwann Surcouf s’attelle seul, avec Les Sauroctones, à une fresque de science-fiction au ton à la fois épique, humoristique et poétique. S’appuyant sur les codes des pulps, mais filtrés par une distanciation ironique immédiate, il construit un univers dans lequel se reflète notre époque. Elle est présente par le biais de la pop culture (les Comics, les Pokémon ou le Monopoly), mais aussi par des problématiques plus graves, comme la mise au ban des mutants.
L’auteur a lâché la bride à son imagination. Son récit enchaîne les épisodes, reliés entre eux uniquement par l’errance des protagonistes, et fourmille de créatures, toutes plus effrayantes et désopilantes les unes que les autres. Il y est donc question de Putrépodes volants, de Vapogarou, du Suinteur et autres Streumosaures. La simplicité du trait ne doit pas tromper. Elle suscite des atmosphères fortes et marquées. L’émotion se dégage des personnages, sans avoir recours à de multiples artifices graphiques. De l’agencement des dessins et des dialogues se dégage une véritable sensibilité.
De paradoxes temporels en pluie d’acide, de quêtes personnelles en détresse collective, l’artiste crée des personnages simples et attachants, dont il est incontestablement plaisant de suivre les pérégrinations. Derrière une trame narrative évidente, un regard dissèque les failles d’une société qui se reconstruit sur l’individualisme, la méfiance et la brutalité. Les ponts qui s’élancent alors vers l’actualité de notre civilisation font des Sauroctones une œuvre plus profonde et moins naïve qu’elle ne paraît au prime abord. À découvrir de toute urgence.
L'histoire est totalement barrée et le dessin simpliste tout pourrave est limite foutage de gueule. Pourtant, contre toute attente, j'ai accroché à cette aventure délirante, en particulier grâce aux personnages auxquels il est difficile de ne pas s'attacher et à l'univers post-apocalyptique particulièrement attrayant.
Bref, si vous êtes fans de SF post-apo ou d'héroïc-fantasy déjantée, sachez passer outre la simplicité du dessin car l'ensemble est vraiment plaisant !
J'adore le style graphique et le délire post-apo très particulier de l'auteur. Les aplats de couleur sont un régal pour les yeux et l'humour délirant font de cette série un incontournable pour les fans de SF décalée.
Avec son dessin très « Sfarrien » (dessin tremblotant, aucun trait droit- même pour les cases), que je n’apprécie pas du tout, et son histoire complètement barrée, je n’ai pas pu aller au bout de la lecture : j’ai lâchement abandonné ces aventures au goût de grand n’importe quoi.