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ille de forgeronne, Greta apprend le métier et se fait une joie de prendre la relève le moment venu. Un jour, lors d’une course, elle vient en aide à un petit dragon-thé blessé et terrifié. La créature aux cornes ornées de feuilles parfumées appartient à un certain Hesekiel qui, avec son compagnon Erik, élève d’autres spécimens. À leur contact, la fillette découvre l’art du thé et, plus spécialement, les vertus des précieuses pousses récoltées sur leurs animaux. Elle rencontre également Minette, une enfant qui a perdu la mémoire et semble aussi timide que la dragonne Camomille.
Dès la couverture, le dessin délicat de Katie O’Neill, rehaussé de teintes douces, séduit, promettant un récit tout en poésie. Onirisme et fantaisie sont bien au rendez-vous de ce joli conte destiné à la jeunesse, dont l’univers se déploie peu à peu et entraîne le lecteur à la découverte d’un savoir-faire subtil et de personnages attachants. La narration se déroule au rythme des quatre saisons, chacune apportant une légère progression dans l’intrigue. Assez simple, celle-ci respire la bienveillance et met en avant la sorte d’osmose nécessaire à l’apprivoisement des bestioles imaginaires et tellement mignonnes qui peuplent l’album. Les dix pages du dossier final constituent d’ailleurs une présentation des créatures, de leurs spécificités et de leurs espèces. Les protagonistes à figure humaine ne sont pas non plus oubliés, Greta et Minette mûrissant en cours d’année. Enfin, le charme qui se dégage du graphisme fonctionne bien. Les silhouettes et décors, quasiment tous sans contour, se détachent les uns des autres grâce à une colorisation franche et à quelques traits qui viennent marquer volumes et détails. Au gré de l’histoire, le découpage, en cases de taille variable, est également ponctué de quelques rameaux fleuris ou d’arabesque de vapeur participant pleinement au propos.
Récompensé par deux Eisner Awards en 2018, Le Cercle du Dragon-Thé offre une plaisante et délicieuse échappée, le temps d’une infusion.
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