L
es joies de la vie à deux, la certitude d’avoir trouvé l’âme sœur, imaginer de fonder une famille et de vieillir ensemble… C’est bien beau tout ça, mais qui va sortir les poubelles et accompagner le petit dernier à son cours de Parkour© ? Et puis, de toute façon, un mariage sur deux finit en divorce, alors à quoi bon se donner autant de mal ?
Yannick Grossetête a repris à son compte la « méthode Fabcaro » (scénettes courtes, mélange d’humour sociétal et d’absurde) et l’assaisonne à sa manière dans Merci l’Amour, merci la Vie ! Sujet éternel s’il en est, le couple et ses mystères sont évidemment une source inépuisable de quiproquos, spécialement lorsque les tendances actuelles et une bonne (énorme) dose de mauvais esprit y sont associés. L’auteur a compris la leçon et, il faut bien l’avouer, ses gags font souvent mouche. Résultat, une fois passée la première impression d’avoir à faire à un suiveur dans l’air du temps, la lecture se révèle franchement drôle, particulièrement quand le scénariste arrive à sortir des sentiers battus ou obligés du genre. Difficile néanmoins d’être totalement original sur ce thème tant de fois visités. Pourtant, Grossetête arrive globalement à tirer son épingle du jeu et offre, ici et là, quelques réflexions ou chutes inattendues et hilarantes.
Tant les amateurs de deuxième degré bien gratiné que les abonnés aux grands moments de solitude doivent se précipiter sur Merci l’Amour, merci la Vie ! Ça ne changera pas grand-chose à la situation sentimentale de ces derniers (gardez espoir, sur un malentendu ça peut marcher). Par contre, tous en seront quitte pour une bonne partie de rigolade.
C'est une BD à l'humour grinçant sous forme de strip de quelques cases sur un thème précis. La thématique principale est le rapport relationnel entre les hommes et les femmes et plus généralement la vie de couple.
Certains gags de départ ne seront pas forcément à l'avantage des femmes avec une Claire pas très futée ou docile et surtout rempli de préjugés notamment en matière de sexe.
Par la suite, il va y avoir un rééquilibrage pour montrer que les hommes ne sont pas en reste non plus.
Certains gags ou chutes sont plutôt mal agencés mais d'autres comme par exemple Fifa 20 m'ont bien plu sur la vie actuelle des footballeurs. Comme dit, un personnage à sa fille Justine : « tu sais, la vie, c'est pas Walt Disney ». La réalité est souvent assez cruelle.
Comme dit, il faut apprécier cet humour très mordant et parfois assez scato. Cela se lit assez rapidement. Au sortir, on oubliera vite. Mais bon, on passe un moment un peu divertissant. C'est toujours ça ! Merci pour ce moment !
Ames romantiques s’abstenir ! Si vous croyez au grand amour à la Rose et Jack dans « Titanic », passez votre chemin car dans « Merci l’Amour, merci la Vie ! » Yannick Grossetête met à mal toutes vos croyances et vos fantasmes…en les confrontant à la réalité des relations amoureuses de ce premier quart du XXI eme siècle. Et c’est corrosif à souhait puisqu’à l’heure des réseaux sociaux et des sites de rencontres, l’Amour avec un grand A est aux prises avec l’ego !
L’auteur qui œuvre ici en solo, contrairement à son diptyque précédent « Michel French lover » où Yann le Gouefflec (« Mondo reverso ») était au scénario, marche dans les pas de Fabcaro. Changeant de style graphique et optant pour une veine beaucoup plus épurée style dessin de presse, il nous distille des instantanés amoureux piquants voire grinçants avec rappels internes et running gags (dont la fameuse variation sur « Titanic »).
Mais …. et c’est là où le bât blesse, il ne parvient jamais réellement à sortir des sentiers battus et à éviter les clichés en abordant ces thèmes tant de fois visités. Il n’arrive pas contrairement à Fabcaro dans « Et si l‘ amour c’était aimer » ou « Moins qu’hier (plus que demain) » à trouver une voie et une voix nouvelles. L’album format manga se lit très vite et est aussi vite oublié… Plaisant mais nullement essentiel.