Les profs 8. Fenêtre sur cours

C ’est déjà la rentrée, et comme Ducobu, les Profs reprennent du service. Et là aussi, c’est un poids lourd de l’édition qui débarque, avec ses 200 000 exemplaires qui vont l’installer tranquillement de le peloton de tête des ventes, tous livres confondus. En publiant discrètement le premier gag des Profs dans le Journal de Mickey il y a sept ans, Erroc et Pica n’imaginaient sans doute pas un semblable destin. La machine semble même s’emballer si on songe que le tome 7 est paru il y a à peine 6 mois et que les auteurs annoncent avoir de nombreux gags d’avance.

Même si le contenu est sympathique, sans prétention, on peut cependant s’interroger sur les raisons d’un tel succès. Le dessin est plutôt bon, meilleur en tout cas que pour la plupart des BD catégorielles de chez Bamboo. Par contre, les gags sont à l’usage exclusif des catégories concernées : les collégiens et leurs profs. Pas forcément drôles dans l’absolu, ils fonctionnent d’autant mieux si on peut les transposer dans son quotidien et jouer au jeu des ressemblances avec les personnages ultra-archétypaux, du cancre fainéant au prof de chimie « explosif », en passant par la prof débutante "canon". Peu de cibles, mais un public potentiellement considérable, d’autant plus facile à atteindre si l’album est bien en vue près des gondoles de fournitures dans les hypermarchés !

En revanche, pour ceux pour qui le collège n’est qu’un vague souvenir, difficile d’accrocher. Certaines trouvailles comme le vocabulaire pédagogique ahurissant mais authentique, ou la gentille critique du militant syndical arracheront au moins quelques sourires. Dommage néanmoins qu'un si bon filon ne soit pas mieux exploité.