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eut mieux faire Ducobu ? Peut-être. Pourtant, au royaume des cancres personne ne lui arrive à la cheville. Il faut dire que les prétendants au titre suprême ne se bousculent pas au portillon. Il y quelques années, un jeune garçon aurait pu lui disputer cette distinction mais il a mal tourné, basculant du côté obscur de l’estrade. Son nom ? Latouche, le grand inquisiteur de la table des 7.
Ducobu, c’est contagieux. Oh pas seulement parce qu’aujourd’hui l’épidémie touche 100.000 acheteurs à chaque nouvel album, ni parce que certains sont en plus accros aux romans format poche. Je ne parle même pas des chères têtes blondes à qui on a inoculé cet été quelques planches du rondouillard à pull rayé sous couvert de cahier de vacances. Ou qu’on n’a pas protégées de l’exposition à un périodique dirigé par une souris à grandes oreilles.
Non, c’est contagieux parce qu’à la lecture de ce onzième tome, on se trouve dans la même situation que Ducobu lui-même face à la page blanche de l’interro. On est sec. Alors bien sûr on a une part de responsabilité, on n’a pas consciencieusement révisé le sujet en compulsant l’œuvre complète. Alors on compte sur ses doigts les pistes et les idées. Et là on regrette d’avoir autant de doigts qui ne servent à rien en certaines circonstances…
Alors quel angle (pas trop obtus, la cible se prête trop à la critique facile) choisir pour disserter sur L'élève Ducobu peut mieux faire ?
Le comique de répétition ? C’est un pilier des séries humoristiques composées de strips ou de gags en une planche. On a trop souvent crié au génie lorsque, par exemple, Calvin bombardait Suzy de boules de neige ou lorsqu’il se faisait percuter à répétition par Hobbes, pour en faire un argument à charge. Et après 400 pages, on renonce à compter le nombre de fois où le petit génie déploie des trésors d’imagination pour pomper sur les copies de Léonie Gratin, la première de la classe-type ou la quantité de zéros accumulés. Tout comme on peine à dénoncer un goût de "déjà-vu-lu-entendu" devant certaines situations ou chutes.
Le fait que la série ne mette en scène finalement que quatre personnages ?
Le plaisir qu’on a pu avoir devant une scène vraiment bien vue sur la théorie "De l'aléatoire des produits en prospective multiplicationnelle" ?
La fausse bonne idée mal exploitée de faire du cancre un défenseur du système éducatif qui le martyrise (idée qu’on retrouve dans le dernier Les profs – chroniqueur il y a des jours…) ?
La dernière planche–épilogue dont le sens profond peut échapper ?
Le dessin ?
Les couleurs ?
Et, même en bon disciple, on ne va copier sur le dossier de presse...
Rien à faire, c’est trop dur. La copie sera blanche.
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