B
oston, année 1803. Un jeune homme du nom de Pierre-Mary Corbières embarque en qualité d'aspirant sur l'USS constitution, une imposante frégate à trois-mâts. Sa mission, avec celle de tout l'équipage, est de lutter contre la piraterie barbaresque en assurant une protection des navires marchands américains qui se font régulièrement piller. À son bord, le "bleu-bite" se familiarise peu à peu avec ses hautes fonctions, mais peine à s'imposer dans la camaraderie. La faute a un passé épouvantable qui le rattrape chaque jour davantage.
Au XVIIIème siècle, pour préserver ses marchandises, la flotte commerciale d'outre-Atlantique bénéficiait des escortes de la Royal Navy. Leur déclaration d'indépendance votée, l'Angleterre mit logiquement un terme à cette alliance. Les pirates du bassin méditerranéen profitèrent de la trêve pour se livrer à leurs basses besognes en harcelant les navires du nouvel État et les délester de leurs contenus. Dès lors et pour riposter, des bateaux gigantesques et surpuissants furent construits afin de prendre la relève et fournir un appui conséquent. L'USS constitution est l'un d'entre eux.
À la barre de cette nouvelle série d'aventures maritimes, Franck Bonnet, membre titulaire de l'académie des arts et science de la mer. Son scénario basé sur des faits historiques insère une partie romancée. Celle-ci prend forme à travers le parcours d'un jeune officier, dont l'incorporation et les débuts au sein d'un des plus majestueux et des mieux armés des vaisseaux de guerre s'avèrent délicats. En cause, une enfance traumatisante qui servira de fil conducteur à une intrigue qui se profile lentement, laissant entrevoir tout son potentiel en fin d'ouvrage. Le lecteur devra, dès les premiers miles parcourus, souquer ferme pour faire face à une déferlante de termes techniques et de vocabulaire marin. Heureusement, telle une bouée de sauvetage, la présence d'un glossaire bien achalandé viendra lui porter toute l'assistance nécessaire. Enfin, pour éclairer sa lanterne et valider l'ensemble, le scénariste a fait appel à son ami Marc Bourgne, un vieux loup de mer expert en la matière.
Également au dessin, l'auteur deVanity Benz et Les pirates de Barataria reste fidèle à ses principes et ses goûts. Graphiquement les planches sont superbes, incitant à arpenter les coursives du mastodonte. Les matelots arborent des traits et profils réalistes mais le plus beau réside dans les détails visuels des navires, les cadrages et les perspectives qui leur sont donnés. Avec peu de couleurs vives, le noir restant la teinte privilégiée et dominante, le travail est impressionnant, à tel point qu'il est à se demander si des photographies auraient eu de meilleurs effets.
Indépendamment d'une intrigue engageante, parce qu'il expose méthodiquement une foule considérable de renseignements, de connaissances et de reconstitutions minutieuses, La justice à terre est souvent pire qu'en mer permet de changer de cap pour se rapprocher non loin du livre documentaire, voire de l'encyclopédie.
Aventure maritime très bien documentée et mise en image, avec un fonds historique intéressant
L'intrigue romanesque un peu tiré par les cheveux fait bien passer le tout.
A lire.
J'ai appris des choses très intéressantes vis à vis de cette lecture qui s'inscrit dans un cadre historique assez méconnu. En effet, lors de la création des États-Unis, cette jeune nation a perdu le bénéfice de l'accompagnement anglais qui maîtrisait les mers pour assurer la sécurité.
Or, le commerce en Méditerranée faisait l'objet de grandes menaces émanant de ce qu'on a appelé les états barbaresques. Ces derniers pratiquaient un véritable pillage digne de la piraterie. Il faut dire que celle-ci s'est maintenu pendant des siècles depuis le Moyen-Age.
Les historiens estiment à des millions de chrétiens qui ont été enlevé pour ensuite être revendu comme de simples esclaves. Oui, il n'y a pas que les européennes qui ont pratiqué l'esclavage à grande échelle mais également les arabes qui ont leur part de responsabilité dans ce crime contre l'humanité. Il s'agit de restituer les choses dans leur vérité aussi cruelle soit-elle.
Les navires américains qui faisaient route vers Istanbul étaient systématiquement arraisonnés et pillés. L'une des premières guerres qu'a mené les États-Unis était contre ces états barbaresques situé entre l'actuel Maroc, l'Algérie, la Tunisie et la Libye.
La riposte américaine a commencé en 1803 date à laquelle démarre notre histoire avec un navire plus puissant qu'auparavant. C'est le début de l'US Navy avec ses 6 frégates. On va suivre l'une d'entre elle : l'USS Constitution.
C'est extrêmement minutieux dans la présentation et dans les informations données. Il faudra s'accrocher à un langage plutôt châtié avec des termes maritimes. Il y aura un lexique en fin d'album pour nous aider.
A noter une intrigue qui réserve bien des surprises notamment à la fin où l'on découvre la véritable identité de notre héros Pierre-Mary Corbières. Graphiquement, c'est très soigné surtout au niveau des navires qui sont de toute beauté.
Au final, une aventure historique assez captivante qui se base sur des faits réels.
Rien à redire sur les dessins qui sont très (trop?) détaillés.
Par contre, la description sous forme d'un récit historique fidèle avec moult détails techniques, dont le commun des mortel se moque un peu, est pesante et il n'y a pas vraiment de rebond dans ce scénario que j'ai trouvé faible.
Bref, je me suis un peu (beaucoup?) ennuyé à lire cet album. Le suspens arrive dans les 3 dernières pages. Espérons que ça rendra le prochain tome + attrayant.
Et surtout, que l'histoire s'arrêtera en 2tomes car ça ne mérite pas beaucoup plus.
Je ne sais trop quoi penser de cet album...
D'un coté, un dessin hyper réaliste et une représentation des voiliers magnifique, le tout appuyé par une histoire historiquement authentique et vraiment intéressante.
De l'autre, une narration à la troisième personne (racontée par l'auteur), avec laquelle j'ai énormément de mal... Au lieu de vivre l'aventure à travers le regard et les mots de Pierre-Mary, elle nous ai raconter par l'auteur comme si c’était lui qui était sur l'USS Constitution. Ce genre de narration (que l'on retrouve sur le même principe dans les albums YokoTsuno de Roger Leloup), me dérange énormément.
Si l'on y ajoute l'avalanche de vocabulaire et de termes purement techniques et maritimes, auxquels on ne comprend pas forcément grand chose (et ce malgré le glossaire de 4 pages en fin d'album), cela ne facilite pas du tout l'accroche à la série.
Vu ce qu'il se passe vers la fin de l'album, je vais quand même tenter de m'accrocher à la suite en espérant qu'elle me transportera davantage que ce premier tome...
Le dessin de Franck bonnet est vraiment au top mais cela n’est pas une surprise. Bien que je ne m’y connaisse pas beaucoup concernant les voiliers, les représentations de ceux-ci me paraissent vraiment sublimes. De ce côté-là… un pur plaisir pour les yeux, à voir et à revoir. L’idée de scénario me plait énormément pourtant je me suis un peu ennuyé devant la lenteur des évènements et la manière dont ils sont narrés. Il manque un je ne sais quoi… un peu plus de punch et de peps peut-être. La fin annonce certainement beaucoup d’action à venir, du moins je le souhaite ardemment.