]Ira, fille du commandant Vral, a du mal a se consacrer à ses études.L'apprentie écuyère doit pourtant mettre toutes les chances de son côté si elle veut remporter la Grande Joute et succéder à son père à la tête du clan d'Anori. Mais depuis sa dernière escapade et sa rencontre sanglante un chasseur Mirkyr, la jeune Skyar n'a qu'une envie : retrouver son adversaire et éradiquer les siens.
En juin 2019, Les aventuriers de l'étrange entamait une trilogie épique avec le remarqué Ari, le chasseur. Créée par Xulia Vicente et Manuel Gutiérrez, Le Sceau du dragon une série dans un univers fantasy où les dragons sont au centre d'une guerre qui dure depuis des années. Ira, l'écuyère en est le deuxième acte.
Cette fois, c'est au travers les yeux de la jeune écuyère que le scénariste va livrer quelques clés supplémentaires sur le monde, touffu, qu'il a imaginé. Grâce au trait vif de la dessinatrice et de sa mise en scène dynamique, en deux ou trois bandes, la lecture s'avère fluide. Malgré les nombreux combats, Xulia Vicente (Et le village s'endort) reste lisible. Dans son style caractéristique, elle parvient à imprimer un rythme soutenu qui colle parfaitement à ce récit bourré d'action.
Du fait de la position sociale de son héroïne, le récit ne se limite pas à un enchaînement de batailles et courses poursuites et se révèle plus politique. Recourant souvent l'ellipse, quitte à surprendre, le scénariste revient sur des événements marquants narrés dans le premier album. Si le procédé n'est pas nouveau (Philippe Tome l'avait manié avec talent dans Berceuse Assassine), il est utilisé avec intelligence. Ainsi, les auteurs livrent des informations essentielles qui donnent plus d'ampleur à leur intrigue tout en dévoilant quelques unes des motivations de leur héroïne comme celles de son entourage.
Complémentaire d'Ari, le chasseur, ce Ira, l'écuyère confirme les qualités d'une série tous publics, agréable et prenante. Mieux, elle met tous les éléments en place pour attendre avec curiosité la conclusion, L’aube de Glosoli, attendue en fin d'année.
Intéressant de constater qu'"Ira" en espagnole signifie "colère". L'album, riche, est, entre autre, le parcours d'une jeune femme découvrant sa propre colère et tentant de l'apprivoiser.
Visuellement très beau, "Ira, l'écuyère" est également remarquablement écrit.