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Marshal Bass 5. L'ange de Lombard street

05/12/2019 4132 visiteurs 7.0/10 (1 note)

V ivre dans l’Ouest n’a jamais été une sinécure pour un ancien esclave ; sur la coté Est non plus d’ailleurs… même lorsque l’on est devenu un Marshall des États-Unis.

Mais qu’a fait River Bass au bon Dieu pour devoir frayer avec ce que l’Humanité produit de pire ?

Darko Macan n’est jamais très tendre avec son héros et sa propension à le plonger dans les situations les plus dures, voire les plus sordides, flirte avec le sadisme… sauf à ne plus croire en son prochain. Si, pour le scénariste serbe, les vastes espaces du nouveau monde mettent à dure épreuve l’humanité de chacun, il semblerait que, derrière les façades respectables de Philadelphie, la situation ne soit guère plus reluisante, malgré leur apparente respectabilité. Quels que soient les circonstances ou le lieu, Darko Macan se délecte à montrer l’Amérique naissante sous son plus mauvais jour et L’ange de Lombard Street ne fait pas exception. Mythe ou fantasme, la situation décrite n’en demeure pas moins réaliste et derrière une apparente tendance à noircir le tableau, le lecteur devine une part de vérité. Bass n’est pas meilleur que ceux qu’il poursuit, il tente seulement de survivre en préservant un minimum de valeurs, et sans guère d’illusions.

Pour servir ce récit dans sa part de démesure, le trait d’Igor Kordey fait merveille, notamment lors des séquences muettes où seul le dessin a charge de donner rythme et sens au fil du récit. Ainsi, l’osmose est parfaite entre ce que le scénario veut transmettre et ce que les planches laissent paraître, largement aidées en cela par les « éclairages » et la mise en couleurs crépusculaire de Nicola Vitković

Dans un final superbe, River Bass, ravalant aigreur et rancœur regagne l’Arizona, inconscient du danger qui désormais plane au-dessus de sa tête…

Par S. Salin
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Marshal Bass
5. L'ange de Lombard street

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L'avis des visiteurs

    kingtoof Le 22/12/2019 à 23:45:37

    Un album intéressant sur les exclus de la société américaine de la fin du XIXème siècle : noirs, "gueules cassées", minorités...
    Le bon rythme de sortie des albums (1 ou 2 par an) permet de rester "connecté" à cette série.
    Du bon travail.

    kergan666 Le 21/12/2019 à 13:34:14

    ce tome est très différent des autres car il ne se passe pas dans l'ouest sauvage.
    rien à voir ou presque avec un western.
    cette fois-ci River Bass part à la recherche d'un tueur fou dans un milieu qu'il ne connait pas et avec les inconvénients encore plus marqués de sa couleur de peau.
    le tueur d'une apparence monstrueuse protège des anciens militaires gravement blessés durant la guerre de sécession et que le société veut cacher pour ne pas voir la réalité de l'horreur des combats.
    les monstres ne sont forcément ceux que la vue nous montre.
    les dessins particuliers d'Igor Kordey sont parfaitement adaptés à cette histoire très noire.
    certaine planches sont vraiment superbes.
    si Marshall Bass continu de la sorte ce sera vraiment une grande série.

    Lakazdelonclepol Le 13/12/2019 à 10:00:28

    Avec ce cinquième opus Marshal Bass hausse encore d'un ton l'exploration de cette société américaine en construction. Cette histoire crépusculaire dépeint sans concession la condition des minorités raciales ou victimes de la guerre.
    Comme déjà pressenti dans les volumes précédents, cette série, admirablement portée par un trio scénariste/dessinateur/coloriste en symbiose totale, n'a pas fini de nous ébahir.

    Yovo Le 05/12/2019 à 22:56:07

    Voici une série qui trace discrètement sa route, sans têtes d’affiche ni promo, hissant son niveau à chaque parution. Si elle continue ainsi, elle pourrait rejoindre aux sommets les grandes références du genre, grâce à ses qualités remarquables.

    Marshal Bass, c’est d’abord un dessin bien particulier : très encré, épais, aux couleurs affirmées. J’avoue avoir eu beaucoup de mal au début mais j’ai rapidement été conquis. Cela crée un univers original, cohérent, addictif et immédiatement identifiable.

    Marshal Bass c’est ensuite un ton. Sombre, désenchanté, ironique, amoral et violent, mais sans démonstration excessive ni complaisance. Juste la brutalité de l’ouest dans sa plus simple expression.

    Marshal Bass c’est enfin et surtout un héros. River Bass est un personnage atypique, physiquement et moralement : il est le 1er et le seul marshal Noir. Ce n'est ni un costaud, ni un as de la gâchette. Portant les cheveux longs, assez patibulaire, taiseux, il s’en prend constamment plein la gueule. Mais même au cœur des pires guet-apens, il s’en sort toujours grâce à sa redoutable intelligence, à un peu de chance, et à un instinct de survie qui s’accommode des plus viles bassesses. Un personnage hanté par la mort et la solitude, effrayant, tragique et magnifique, gagnant en épaisseur au fil des 5 tomes.

    Une série qui prend des risques, graphiques et scénaristiques. Et ça paye. Bravo !

    Johnny Fletcher Le 03/12/2019 à 20:25:21

    Une bien belle série que je découvre avec ce tome 5.
    A chaque sortie d'un précédent album, j'avais hésité et finalement renoncé. J'aurais pas dû tant tortiller des miches car Marshal Bass est une très bonne série si j'en juge par ce dernier opus. Il y a un charme particulier qui se dégage à la lecture et qui fait qu'elle ne ressemble pas tout à fait aux autres.
    Le personnage du Marshal est très bien construit, on y croit et c'est essentiel pour le bon fonctionnement d'une série.
    Les dialogues sont bien écrit et concourent à donner de l'épaisseur aux personnages.
    Le dessin de Kordey peut dérouter mais il se révèle terriblement évocateur. Quant à la mise en couleurs, je l'ai trouvé formidablement appairée au trait et tous deux construisent des ambiances très marquantes, presque expressionnistes par moments.
    Vivement la suite!

    thieuthieu79 Le 30/11/2019 à 22:03:24

    C'est LE meilleur album de la série. On quitte les grandes plaines et les saloons généralement indissociables du western pour la grande ville de Philadelphie. Tous les codes du genre ayants disparus, on oubli complètement qu'il s'agit à la base d'un western.
    L'histoire est d’ailleurs beaucoup plus noire et profonde que ses prédécesseurs avec un vrai méchant et des protagonistes atypiques et bien travaillés (notamment Cloporte et Ben).
    L'album se déroule presque exclusivement de nuit avec de magnifiques ambiances et jeux de lumières tous très différents. Le travail sur les couleurs est également remarquable. C'est un régal. L’album se clôture sur plusieurs faits qui laissent à penser que notre Marshall n'en a pas fini avec les ennuis.
    A n'en pas douter, ce 5ème opus totalement abouti, place la série au Panthéon du genre avec un River Bass qui a su s'affirmer et se faire une belle place auprès des lecteurs.