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atteo et Omar se demandent où est donc passée Ninn ? Ils espèrent que la petite gardienne des Lointains n'est pas en train de galoper dans le métro, sur cette fichue ligne Noire, avec son compagnon félin. Le niveau de la Seine ne cesse de monter, sans raison précise, au point de faire la une des journaux télévisés. Comme toute la RATP, les deux papas poules sont sur le pied de guerre. Cela n'annonce rien de bon...
En trois albums et deux aventures, Johan Pilet et Jean-Michel Darlot ont réussi l'ambitieux pari de créer une série entraînante, à l'héroïne attachante autour du métro parisien. Mais autant prévenir les novices, pour apprécier pleinement ce quatrième opus, copieux, il sera indispensable de lire les trois précédents. Car avec Ninn, tout est lié et chaque parution enrichit un fil rouge mêlant avec bonheur fantastique, faits historiques et aventure.
Dès les premières planches, il est clair que le scénario de La cathédrale de fer ne s'embarrassera guère d'une longue mise en place et plonge rapidement son héroïne au cœur des problèmes. Avec l'habilité qui le caractérise sur le sujet, Jean-Michel Darlot offre une balade ludique, quoique labyrinthique, dans les sous-sols de la Capitale. Ce jeu de piste lui permet de faire monter progressivement le suspens à mesure que l'intrigue prend corps. Son compère joue de teintes rougeâtres et brunes et d’un découpage étudié pour accentuer cette mise sous tension. Son graphisme, reconnaissable au premier coup d'œil, fait justement des merveilles au moment de passer des séquences réalistes au design des Idées Sombres et de leur mère et à l'effroi qu'elles provoquent. Vif et limpide à la fois, le dessin colle aux ambiances mystérieuses et, avec un découpage étudié pour imprimer un rythme soutenu, participe pleinement à l'identité de la série en plus de garantir une belle lisibilité.
Toutefois, la trame ne se résume pas à des happenings légèrement flippants. Ninn est guidée par son rôle - gardienne des Lointains - et sa quête d'identité. Ces deux moteurs, associés à son courage et sa curiosité, en font un personnage positif qui ne recule devant aucun danger. Parfois à tort et les rencontres effectuées ou les personnages récurrents prennent alors toute leur importance. Cette fois, ce sera Fulgence Bienvenue qui viendra prêter main forte à la pré-ado. il apporte avec lui la dose de mystère et quelques réponses qui permettent d'apprécier le travail global des auteurs en terme de cohérence.
Encore une aventure rondement menée pour Ninn et ses amis. La Cathédrale de fer permet à la jeune fille et ses lecteurs d'en apprendre encore un peu plus sur son passé. Vivement la prochaine station pour continuer cette drôle d'exploration du métro parisien en très bonne compagnie.
Lire les chroniques des tome 2 et tome 3.
Ce 4ème tome est dans la veine de son prédécesseur en tout point de vue. La série à véritablement pris un tournant dans sa construction, son graphisme et son histoire.
Flashbacks, révélations, rebondissements, se succèdent et cohabitent parfaitement bien.
On a à faire à une série jeunesse mais qui a tout d'une série adulte, et c'est là tous son charme.
Un soupçon de couleur et de poésie sur un font noir et dramatique.
Les auteurs ont réalisé un excellent boulot. Cela est certainement du à tout le travail de recherche très poussé et authentique réalisé sur l'univers du métro parisien (encore et toujours au cœur de la série) comme l'illustre parfaitement le cahier graphique de fin d'album qui complète l'ensemble.
Avec Ninn, chaque album enrichit l'univers en y mêlant fantastique, aventure et faits historiques autour du métro parisien dont on a hâte de poursuivre l'exploration.