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ébut de 1960, Kathleen troque son uniforme de guide à l’exposition universelle de Bruxelles pour celui d’hôtesse de l’air. Sa première mission l’amène à Léopoldville où elle renoue avec son amie, Monique. Le Congo belge est à la veille de retrouver son indépendance et les tensions se révèlent palpables ; les Congolais aspirent à l’autonomie, les colonisateurs se montrent inquiets, puis il y a les autres, Américains en tête, qui planifient l’après-libération, notamment l’exploitation de l’uranium, une des richesses de cet État. C’est dans ce climat tendu que la protagoniste offre son soutien à sa copine à l’épiderme clair qui est amoureuse d’un Noir.
Léopoldville 60 décrit une époque à travers une anecdote fondamentalement banale. Une jeune femme aime un homme, pourtant tout les sépare. En fait, pas tant de choses, sinon que la peau de l’un des deux contient une plus grande concentration de mélamine. L’auteur porte un regard très objectif sur les enjeux. Il reconnait les aspirations autonomistes des autochtones, tout en demeurant sensible à celles des Occidentaux qui se sont ancrés dans cette société. Le couple constitue de toute évidence la mise en abyme de ce que vit le pays : une relation d’amour-haine à l’issue incertaine. Dans ce récit, le lecteur décèle également les préludes de l’émancipation féminine, mais c’est une toute autre question.
Le dessin de style ligne clair de Baudoin Deville endosse bien le propos. Son découpage, simple et conventionnel, assure la lisibilité de l’ensemble. La reconstitution des décors et les tenues vestimentaires des acteurs sont convaincantes ; peut-être certains visages auraient-ils gagné à être davantage soignés. Une tranche d’histoire agréablement racontée.
L'album présente les mêmes qualités (dessins) et les mêmes défauts (le reste) que Sourire 58. Les dialogues sont (un tout petit peu) meilleurs, et l'intrigue, un poil plus complexe, est tout aussi mal gérée.
Toujours des bons décors, le recopiage est encore une fois a l'honneur. les personnages, eux ça reste très approximatif pour pas dire brouillon, déjà moins intéressant aussi coté scénario que "Sourire 58', je constate aussi la présence rapide de ce volume dans le rayon la de seconde main. Si le rush pour acquérir "Sourire58" s'explique facilement avec le fait que l'album marquait les 60 ans de l'Exposition de 1958 à Bruxelles,,, Cette fois il y'a plus de "Joker" de la commémoration qui excuse tout, va falloir plus d'inspiration pour l'avenir.
Je dirais même plus.
Tout en confirmant les propos de balduino, j'ajouterai que cet album, comme le précédent "Sourire 58" dont il est la suite, est intelligent dans le propos.
il n'y a pas de formatage de l'histoire, ce que le graphisme (à la "Lefranc") pourrait laisser penser. Et le dossier à la fin est instructif. Les personnages ne sont pas caricaturaux, et le contexte se marie bien à l'histoire.
Donc, c'est beau et il y a du contenu.
Le personnage principal a du caractère et ne se laisse pas faire.
L'annonce de l'album suivant, qui ne sera pas une suite mais un préquel, se déroulera en 1943, et laisse songeur, car Kathleen, le personnage principal sera très jeune...
Vivement cette "suite" !
La suite du beau "Sourire 58", album ayant trusté le top des ventes en 2018. Une élégante ligne claire magnifiquement mise en couleur par Berengere Marquebreucq'