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aux-frère de la bande dessinée, le roman-photo a connu un semblant d'âge d’or durant les années cinquante-soixante, puis a quasiment disparu (la faute en reviendrait à la télévision d’après les spécialistes). Dans le même temps et depuis, le procédé a souvent été parodié tant par les fous furieux d’Hara Kiri que les rigolos de Fluide Glacial et, plus près de nous, au sein de L’atelier Mastodonte de la vénérable maison Dupuis. D’un côté, le réalisme de la photographie procure une reconnaissance immédiate des situations, de l’autre, les limites de budget rendent les récits sommaires. « Coincé » entre l’image qui bouge et l’imagination débridée des dessinateurs, le roman-photo n’avait que bien peu d’espace pour exister, tout simplement. À l’heure des animations Flash© et autres vidéos en ligne, Étienne et Antoine Vanderlick continuent de relever le défi avec le second tome de Big, leur « relecture » de ce genre désuet de narration séquentielle.
Équipés d’une impressionnante collection de mini-figurines de maquettiste et d’un humour référentiel aux dialogues claquants façon Geoffroy Monde ou Philippe Valette, les auteurs ont créé une multitude de scénettes amusantes et décalées. Au bureau, entre potes, en couple ou en solo, le contenu joue la carte d’un classicisme bien rôdé ; les chutes sont drôles, mais rarement explosives. L’utilisation maîtrisée de running gags et de personnages récurrents est néanmoins à relever, celle-ci apporte du corps et de la tenue à l’ouvrage. Sur le plan technique, le résultat se montre impeccable. Angles de vue variés, maîtrise parfaite de la profondeur de champ et une véritable mise en scène digne des meilleures séries télé, il s’agit d’une vraie œuvre et non pas d’un simple pastiche misant sur la nostalgie. En bonus, deux pages de making-off dévoilent les coulisses de cette entreprise exigeant visiblement un certain doigté.
Malgré son aspect de curiosité boboïsante aux allures de gadget, Big – histoires brèves, mais courtes s’avère être un très bon album hybride, certainement plus proche de la bonne vieille BD que de nombreuses créations insipides qui inondent les étals.
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