A
près Edika et Binet, Fluide Glacial continue d’explorer sa cave pour construire des florilèges remarquables. Amateur d’humour soyeux et de rigolade capiteuse, réjouissez-vous, le Goossens nouveau est arrivé et c’est une excellente année (et ça depuis 1977).
Atypique, décalé à en devenir mystérieux, fin et toujours déconcertant, les travaux de Daniel Goossens défient toutes les épithètes. Pourtant, la première impression rend habituellement plutôt dubitatif : de quoi ça cause ? Où veut-il en venir ? Puis, subrepticement, un détail attire l’œil et une réplique commence à vibrer et résonner. Ferré telle le goujon trop curieux, le lecteur succombe et s’en est fini de lui. Le rire lui prend la gorge et c’est l’escalade. Il devient impératif de tout relire afin de dénicher les éventuelles pépites cachées. La suite n’est pas moins dramatique : achat frénétique de toutes les nouveautés, ruine financière pour se procurer l’intégrale de l’œuvre et isolement social (il suffit d’une tentative d’explication d’un gag de Georges et Louis pour faire immédiatement le vide autour de soi). Alors, pourquoi s’acharner et courir ainsi à sa perte pour une image de plus ? Goossens est un génie, tout simplement.
Excellentissime porte d’entrée dans un univers improbable, ce Grand Cru Classé démontre une fois de plus le talent de découvreur de Marcel Gotlib qui, au commande de son tout récent magazine, avait su déceler le potentiel d’un auteur alors débutant. Merci Marcel, merci Daniel. Maintenant taisez-vous, j’y retourne.
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