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ouvez-vous imaginer une série avec un inspecteur des impôts comme héros ? Effectivement, la chose n’est pas aisée. Pourtant Desberg l’a fait, et force est de reconnaître qu’il s’en sort plutôt bien, d'autant plus qu’avec les Etats-Unis pour cadre, le concept se révèle accrocheur et attrayant. Pour captiver suffisamment les lecteurs, il ne pouvait se contenter de narrer les aventures de la personne qui vient vérifier que le petit pavillon que vous possédez est bien celui que vous avez déclaré. Non, il fallait quelque chose de plus sensationnel, il a donc choisi d’emmener les lecteurs sur les traces d’un enquêteur des services spéciaux de l’IR$ (fisc américain). Larry B. Max traque donc les gros gibiers, non sans une certaine classe.
Corporate America débute un nouveau cycle avec cette fois-ci pour sujet principal l’or noir et son influence sur l’équilibre mondial, tant économique que politique. Larry B. Max se retrouve à enquêter sur un magnat du pétrole. Cette nouvelle mission l’entraîne sur les traces d’un passé douloureux, le sien. Desberg avait déjà commencé à rendre son héros plus attachant dans le cycle précédent (cf. Silicia Inc et Le Corrupteur) en lui faisant vivre une histoire plus personnelle. C’est à nouveau le cas avec ce diptyque, enfin. Il était effectivement temps de donner plus d’humanité à ce personnage si parfait, si (trop) lisse. Il était temps de nous montrer ses faiblesses, ses failles. Le dessin très épuré de Vrancken, associé à une mise en couleur pastelle, contribue et renforce cette impression, un peu gênante, de perfection. Il était nécessaire de faire évoluer cette image, c’est chose faite.
Corporate America est donc un bon cru, relançant la série et répondant aux attentes des lecteurs : en savoir plus sur le passé de Larry B. Max. Mais ce septième tome est également très intéressant car l’intrigue développée autour du pétrole est très bien documentée, très réaliste et s’appuyant sur le contexte mondial actuel. Cet album contribue à installer définitivement IR$ comme une valeur sûre de la collection Troisième Vague.
Se qui est sympathique dans cet album, c'est que l'on a le plaisir d'avoir des flashs backs sur le passé de Larry, il connaissait le monde du cinémas puisque son père était un important producteur.
On apprend qu'il a une soeur et qu'il connaissait déjà à l'époque Gloria sous son nom d'actrice.
Vraiment géniale, le dessin de Vrancken est superbe, se qui aide la série.
le dessin est toujours aussi "glacial", personnellement c'est un style qui colle très bien à la série (on rigole pas avec le fisc). L'intrigue est comme a l'habitude assez bien ficelée. Malheureusement (c'est mon avis), larry se dévoile trop et perd de son mystère qui lui allait si bien dans les premiers opus. De plus, à cause de çà, on a fort l'impression de se détourner de l'histoire principale.