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arryl a un don extraordinaire. Celui de pouvoir ouvrir les glyphes-serrures qui mènent dans l'Ouvremonde, un pays parallèle dans lequel il exerce le prestigieux métier de journalyste. Dans Le Veilleur, un célèbre quotidien, il y relate avec brio tous les crimes qu'il a lui-même élucidés. Mais, depuis peu, des phénomènes paranormaux perturbent la tranquillité de Kaelatt, la capitale, mettant à rude contribution sa légendaire perspicacité. Et si cette menace provenait de son entourage ?
Tiré du roman éponyme d'Olivier Peru, un des plus grands spécialistes de la fantasy française, Darryl Ouvremonde entrebâille ses portes sur un univers taillé sur-mesure pour Remi Guérin (Pinkerton, Les Véritables légendes urbaines). De leur studio d'écriture transmédia, Termites Factory, qu'ils ont fondé ensemble, ils donnent vie à une galerie de personnages pour la plupart dotés de pouvoirs surnaturels. Une jolie petite fée toute chétive et un volatile casse-cou, tous deux entièrement dévoués à l'éditorialiste enquêteur viennent clôturer la liste des principaux protagonistes.
L'amour impossible entre Julianne, une jeune femme et Dean, un fantôme qui œuvre pour le compte du reporter, ainsi que le complot ourdi pour tenter de vivre leur idylle sont au centre de l'ouvrage. Les auteurs privilégient de faire bourlinguer leur lectorat, le téléportant sans cesse comme son héros, d'un territoire à l'autre. À ce titre, "la maison des mystères" et "le monde gris", deux territoires internes à peine survolés, ne sont pas assez explorés. Une fois les composants présentés et assimilés, le scénario se révèle accrocheur, bien appuyé par une narration brève qui donne une large priorité aux illustrations.
Bien qu'agréable, le coup de crayon de Krystel (Magda Ikklepotts) n'est pas ce qui surprend et attire le plus. Il suffit de s'attarder du coté des nombreux artifices et des effets dont elle s'est servi copieusement pour remplir ses cases. Jugez plutôt : cadrages variés, reliefs opérés sur les principaux acteurs, décors et arrières plans floutés. Quelques judicieux jeux d'ombres et de lumières finalisent un visuel de très bonne facture.
À ce stade de la lecture, le potentiel ressenti n'apparaît pas suffisamment exploité. Il est à souhaiter que le second et dernier volet des aventures de Darryl suffise à combler ce manque, en plus d'apporter les réponses à une intrigue intéressante.
Il est question d'un monde un peu magique et steampunk où règne en maître les journalistes. Cela ferait rêver les rédactions de BFM TV qui vont sans doute accueillir favorablement cette BD.
Les moyens de transport dans les airs sont les dirigeables et les montgolfières. Il y a également un côté Harry Potter avec la magie mais à une dose raisonnable pour ne pas tomber dans le plagiat.
Il est question d'un adolescent Darryl qui a le pouvoir d'ouvrir des glyphes-serrures qui mène tout droit dans un autre univers : l'ouvremonde. Il va mener une enquête assez dangereuse qui sera le point de départ de cette aventure.
Je n'ai pas accroché plus que cela à ce nouvel univers malgré un graphisme de qualité et une édition particulièrement soignée avec une couverture magnifique et un titre en doré. Cela sent le réchauffé en changeant un peu d'habillage. Cependant, un public plus jeune pourra sans doute mieux apprécier que moi ce titre qui ne manque pas de charme.