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n mars 1959, au bidonville de Noisy-le-Grand, qu’on appelle pudiquement un camp, un journaliste croise Geneviève De Gaulle Anthonioz. Elle raconte alors le parcours qui l’a amenée à consacrer son existence aux démunis. Son premier combat fut celui de la Résistance. Nièce du grand homme qui lança son appel londonien le 18 juin 1940, elle œuvre d’abord dans le réseau nommé « Défense de la France ». De prises de risque en couvertures aléatoires, elle sera arrêtée, détenue à la prison de Fresnes puis déportée à Ravensbrück. Elle y connaîtra la souffrance et l’humiliation, mais ni la torture ni la mort. Elle comprendra pourquoi plus tard.
Avec la Libération s’achève la première partie de la vie de Geneviève De Gaulle, tout entière construite autour de la Seconde Guerre mondiale et de l’Holocauste. Elle deviendra madame De Gaulle Anthonioz, aura quatre enfants et fera la connaissance du père Joseph Wresinski, investi dans l’accompagnement des familles parquées au camp de Noisy-le-Grand et fondateur de l’association « Aide à toute détresse », qui se nommera ensuite ATD Quart Monde. Les connaissances et la détermination de l’ancienne résistante seront tels, qu’elle interviendra auprès des personnalités mondiales les plus puissantes pour avancer dans sa mission consistant à donner de la dignité à tous les pauvres.
Les deux scénaristes, Coline Dupuy (Les Trésors du Puy du Fou) et Jean-François Vivier (Frison-Roche ; Honoré d’Estienne d’Orves), transcrivent l’itinéraire hors norme d’une femme qui aurait pu choisir des voies moins dangereuses et plus gratifiantes, mais qui donnera du sens à son existence par un engagement auprès des autres. À la confluence de la religion, du social et de la politique, ses résistances l’amèneront, en 1982, à Castel-Gandolfo, la résidence du Pape, à la tribune de l’Assemblée Nationale, en 1997, et maintes fois à l’Élysée, face à une demi-douzaine de présidents, dont son oncle.
Le récit, jouant sur plusieurs retours en arrière, est clairement hagiographique et ne présente aucune audace. Il en est de même du dessin de Stéphan Agosto (F.A.F.L.), ne cherchant pas à distraire le lecteur des valeurs exposées et de la chronologie du destin de l’héroïne. Là n’est pas le propos. Il s’agit d’un devoir de mémoire, initié après l’entrée au Panthéon et achevé au cœur des manifestations des Gilets Jaunes. Une énième tentative louable pour que l’Histoire cesse de tourner en rond.
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