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hicago, 1933. La prohibition bat son plein et l'Exposition universelle va faire exploser la demande en alcool canadien. Il y a du travail pour ceux qui ne sont pas trop regardants...
Étienne Willem continue sa visite de l’Amérique de l’Entre-deux-guerres. Après New-York et Hollywood, voici qu'Harry Faulkner survole les eaux du lac Michigan.
Depuis Ésope, il est d’usage d’utiliser les animaux pour parler des hommes et des productions comme Le châteaux des animaux ou Les cinq terres laissent à penser que le procédé n'a pas vieilli et conserve nombre de ses attraits. Toujours aussi à l’aise avec la gent animale quand il s’agit de lui donner vie à travers un graphisme qui doit beaucoup à l’école de l’animation, Étienne Willem (lorsqu’il est question du scénariste) semble prendre une nouvelle orientation en insufflant sur son univers quelques onces bien pesées de fantastique !
Mené telle une grande production cinématographique avec une touche d’auto-dérision providentielle, ce troisième volet des Ailes du Singe est à recommander sans aucune modération.
'Les ailes du singe' est une trilogie relatant les mésaventures d'Harry Faulkner, un singe aviateur casse-cou toujours au mauvais endroit au mauvais moment, dans une Amérique anthropomorphique des années 30.
Etienne Willem connaît son affaire puisqu'il nous délivre un joyeux cocktail mêlant action/acrobatie/humour/amour/gravité pour des dessins de très bonne facture avec un découpage efficace et serré.
Il y a un côté 'Black Sad' avec tout d'abord l'aspect anthropomorphique évidemment, mais aussi avec la critique sociale de l'Amérique de la Prohibition (corruption, chantage, règlement de compte, ségrégation…).
Néanmoins, l'œuvre se démarque de son illustre modèle de par ses personnages au caractère bien trempé et par la présence d'une légèreté par instant. Cela passe enfin par des dialogues bien écrits, teintés d'humour voire de doubles sens explicites. Pour autant, cela manque de développement de personnages et de profondeur par moment.
Chaque tome recèle son lot de personnalités ayant réellement existé et adapté version animale (Théodore Roosevelt, Howard Hughes, Cecil B. Mille, Douglas Fairbanks, Al Capone…)
Les trois tomes se suivent et il y a une touche de fantastique à partir du tome 2, bien plus présente dans le tome 3, ce qui s'est avéré inattendue.
Une lecture très agréable.
l'histoire, le dessin, le dynamisme, les couleurs directes, tout est réunis pour pour faire de cette série un classique. Willem reussit la performance de toujours pousser plus loin que l'album précédent. Bref cet album est un petit bijoux d'aventure et d'humour.