L
a nostalgie ne serait-elle pas une forme de masochisme ? La sortie du vingt-neuvième volet des aventures de l’égérie du Soleil levant apporte son lot de réponses.
Il y a deux manières de disserter sur cet album, si ceci a un sens !
La première consiste à regretter les années passées et à se justifier en arguant que les physionomies de tous les personnages, à commencer par le rôle-titre, sont les victimes d’une approximation qui tranche singulièrement avec la précision apportée à dessiner les décors, le Tsar ou une locomotive à vapeur ! La main se fait-elle plus hésitante lorsqu’il s’agit de l’expressivité d’un visage ? Il est vrai que la rectitude de l'empennage d’un Handley Page 42 peut se traiter à la règle ! S’il s’agit d’aborder brièvement le contenu, Yoko a toujours été une jeune fille bien sous tous rapports, mais avec le temps la vertu devient naïveté. Ses premiers lecteurs ont vieilli, le monde a évolué, toutefois la demoiselle demeure figée dans un univers où les méchants ne le sont pas vraiment et où tout finit bien. Roger Leloup s’en est expliqué, mais empêche ainsi toute réelle évolution psychologique de son personnage qui, peu à peu, s’efface au profit de nouveaux protagonistes bien moins charismatiques.
Cela étant, la seconde façon de considérer les choses consiste à se réjouir car, imprimé à 100.000 exemplaires, l'album est actuellement en tête des ventes, preuve par l’exemple que la divine Nippone suscite encore les passions, récompensant ainsi un auteur qui a beaucoup compté pour nombre de lecteurs de 7 à 77 ans et plus. Au passage, il convient de saluer la longévité de Roger Leloup et son souci à faire plaisir à son lectorat en continuant de lui offrir de gentilles histoires. L’intention est louable, cependant le résultat ne possède plus le charme d’antan…
Anges et faucons est l’occasion de revoir Yoko Tsuno, jeune femme de papier qui, depuis longtemps, n’est plus la même, mais peine à devenir une autre !
Bon, ne soyons pas trop dur...
L'auteur si je ne m'abuse est né en 1933. Ce qui signifie qu'en 2019 quand cet album est sorti, il avait déjà 87 ans ! Honnêtement, pas mal pas mal et j'espère si j'atteins cet âge être encore en mesure de pratiquer mon métier aussi bien.
Pour le reste, j'ai de plus en plus de mal à suivre le fil rouge des scenarii des derniers albums. Et celui-ci ne fait pas exception. C'est décousu, compliqué et loin de la qualité d'un opus comme "Les 3 soleils de Vinéa".
D'une manière générale, j'ai l'impression que ces personnages se sont englués dans un canevas très peu dynamique où le thème de l'amitié n'en finit plus d'être servi à toutes les sauces.
Ce qui serait chouette, c'est que l'auteur transmette son personnage à de jeunes auteurs qui pourraient la faire vivre réellement au XXIème siècle.
Très (trop) déçue par cet opus. Les aventures de Yoko me passionnaient car non seulement les personnages étaient attachants, avec une réelle profondeur, mais les histoires étaient aussi bien construite, captivantes. Bien sûr, on ne peut pas s'attendre à un même niveau de qualité à chaque tome. Mais les trois dernières BD me semblent avoir perdues de leur essence. Et les deux histoires imbriquées en une dans ce dernier tome sont sans grand intérêt, avec des scènes tirées par les cheveux. Pourquoi d'ailleurs deux histoires non liées ? Certaines questions restent sans vraiment de réponse (comme l'histoire des statues ?). Je souhaitais continuer la collection pour l'offrir plus tard, mais vais-je continuer ?
Dernière parution d’une série introduite en 1970 par l’auteur Roger Leloup et ma troisième critique officielle sur ce site. Avec ce dernier, M. Leloup prouve encore qu’il peut surprendre ses lecteurs, voir les prendre au dépourvu. Cet album marque deux premières pour l’auteur : d’une part, ce n’est pas une, mais deux histoires qu’il nous offre, mais surtout, il nous livre son scénario le plus long jusqu’à présent ; avec ses 64 planches, Leloup brise son format habituel de 48 planches.
Les points forts ; la recherche des sujets, les dessins techniques, les plans aériens. Ici, on y retrouve le Roger Leloup que l’on connait. La précision de son dessin pour tout ce qui est technique : des maisons, aux véhicules, en passant par des plans panoramiques, on remarque vite le souci du détail chez l’artiste. Cependant c’est surtout son amour pour les avions, ainsi que la liberté que représente le vol, qui transpire le plus dans cet ouvrage. Chaque avion, chaque engin devenant en quelque sorte les héros de ce livre.
Les points faibles ; Il y en a et beaucoup. D’abord, il semble y avoir une dégradation des dessins au niveau des personnages que je m’explique mal. Les caractères de Vic et Paul en souffrent beaucoup… particulièrement Paul, que j’ai trouvé très efféminé et juvénile comparé à des albums précédents. De plus, plusieurs des personnages de support et autres figurants on l’air « plat », sans épaisseurs ou encore trop stylisé. Ce qui fait le plus mal cependant, ce sont des erreurs à l’endroit du scénario qui, pour un auteur d’expérience tel que M. Leloup, s’en trouve impardonnable. La plus évidente de celle-ci, est l’introduction de Kirko en page 45… il vient d’où ce faucon ? C’est la première fois qu’on le rencontre, mais Yoko & Cie le connaisse déjà. Une autre scène tout à fait impossible est le « cliffhanger » des pages 56 à 58. Que Yoko se rende en rampant, sur le dos de l’avion, vers sa queue ; n’est pas mon problème… mais le fait que Dinah l’est rejoindre, elle, l’est ! En plus, on apprend que le moteur crache le lubrifiant injecté dans le carburant et rend la carlingue glissante… donc situation hyper risquée déjà en partant ; je vois mal Émilia être capable de pouvoir ramener deux personnes à bord par sa seule force (c’est elle qui retient Yoko à l’autre bout du câble). Non ! Cette scène n’est tout simplement pas réaliste. Finalement, toute la séquence avec le « Pitts » (Pages 35 à 38) est, selon mon avis, complètement inutile. Roger Leloup aurait pu se simplifier la vie en omettant complètement cette scène… à moins que ce soit son très grand amour pour les aéronefs qui en ait la cause ?
Du point de vue du scénario, il y a aussi des questions qui sont restées sans réponses… comme le mystère qui entoure cette fameuse roche qui fut à l’origine de la première histoire. Ou encore, qu’est-ce qui est arrivé à ces deux enfants… quel sera leur avenir ? Sans compter à qui ces fameux documents trouvés dans la momie étaient destinés ? Et finalement, qui était cette fameuse princesse égyptienne ?
Mon opinion — avec Anges et faucon, Roger Leloup, a encore une fois essayé d’innover en nous offrant deux aventures pour le prix d’une. Les idées sont bonnes et sont d’excellents points de départ pour l’aventure. Mais le pont entre ces deux récits n’a pas été exécuté correctement. Ici, M. Leloup a utilisé une technique souvent utilisée dans la bande dessinée américaine qui consiste à lier deux évènements disparates via un petit interlude très mondain. Après réflexions, je crois que la difficulté majeure de Roger Leloup, est qu’au fil du temps, il a créé une galerie très extensive de personnages secondaires, qui maintenant le gêne dans la création de ses scénarios. Nous sommes loin du temps ou c’était le « Trio de l’Étrange » (soit Yoko Vic et Paul) avec soi, Ingrid, Khâny, ou Monya. Maintenant, nous avons Rosée, Émilia, Cécilia, Milord, Dinah, et d’autres… Tout ça peut rendre la conception de nouvelles aventures, difficile complexe. Mais sachez que c’est un problème récurrent chez les auteurs et scénaristes de tout ordre.
Autre point : Qu’Émilia soit à la source des péripéties de Yoko n’est pas mauvais en soi, mais je pense qu’à un certain moment, l’écrivain va devoir faire un choix entre Yoko ou Émilia ou encore atteindre un équilibre entre Yoko et sa caste (personnages secondaires) de support… équilibre que nous n’avons pas vu depuis plusieurs albums.
Pour ce qui en ait des dessins, on aurait dit qu’il a manqué de temps pour tout nous dire… y aurait-il eu des contraintes de temps qui lui aurait forcé à simplifier le tout pour aller plus vite ? Je me pose la question.
Finalement, ce qui me trouble le plus dans cet ouvrage est que l’on dirait que le premier récit a été écrit par lui, mais pas le second… Est-ce que le second épisode aurait été composé par quelqu’un d’autre ? Je crois que c’est peu probable, mais au vu de la deuxième histoire, pas impossible.
En conclusion, ce livre n’est pas le meilleur des aventures de Yoko Tsuno, mais pas la pire non plus. Si Roger Leloup est habile, Il y a semé dans cette bande dessinée, assez de graines pour au moins deux nouvelles aventures (voir trois) : l’une en 1935 pour ce qui concerne cette fameuse roche (et possiblement l’avenir ce ces deux enfants). L’autre, en Égypte ancienne pour y retrouver cette fameuse princesse (avec, peut-être un crochet via les années 30 — qui sait ?). Est-ce l’album final de cette série ? J’espère que non, car il serait plus que dommage de terminer cette saga avec une fausse note.
ERRATUM —Je viens de remarquer que Kirko, le faucon, est celui qui apparait dans L’Astrologue de Bruges. Un panneau en page 45 montre qu’il a été ramené au 20e siècle. Mais il n’avait pas de nom à cette époque et on ne l’a plus revue depuis ce numéro-là… publié en 1994… soit il y a plus de 20 ans. Pas étonnant que je ne m’en rappelais plus.
Alors au départ, j’étais à fond sur les deux anges qu’il fallait sauver, voyage dans le temps, paradoxe temporel à éviter, tout ça.
Et puis d’un coup, j’ai dû zapper une info, on part sur carrément autre chose… Et quand bien même il y aurait un lien, un des enfants qui aurait grandi sans que je le lise, ça n’empêche, on a deux choses totalement différentes…
Alors je ne sais pas si ça s’explique dans le tome précédent ou suivant mais moi, ça m’a perdu. D’autant qu’aucune des deux histoires n’est réellement trancendante…
Pas enthousiaste.
J’attends toujours Yoko avec impatience et lui serai toujours fidèle mais force est de constater qu’elle évolue dans un monde bien naïf est surtout très éloigné de la réalité.
Quand je lis les nouvelles aventures de B&M, Michel Vaillant, Bob M, Spirou et F, ...., je me régale et je remercie le créateur original d’avoir su prendre cette décision difficile à titre personnel mais salvatrice pour leurs héros.
Quoique vous fassiez, Mr Leloup, je continuerai à vous lire et à vous apprécier.
bon faut bien l'avouer c'est plus du grand grand yoko,mais là je me suis déjà plus "intéressé " à l'histoire ... malheureusement je n'ai pas bien compris le fait d'avoir "deux" histoires qui sont manifestement sans lien réel ! les personnages sont moins bien dessinés surtout leurs visages mais le reste est franchement super (decors ,avion) . ne soyons pas trop dur avec ce dessinateur qui a fait les grandes heures du francobelges.
Serie devenue alimentaire. Aucune étincelle.
Je me suis ennuyé de bout en bout, seul le dessin reste regardable.