« Est bon ce que je désire : ce n’est parce que nous jugeons qu’une chose est bonne que nous la désirons, mais c’est parce que nous la désirons que nous la jugeons bonne. »
Originale, provocatrice (pour l’époque) et implacable par sa construction, la pensée de Baruch Spinoza (1632 – 1677) a marqué son temps et continue encore aujourd’hui à engager débats et discussions enflammés parmi les philosophes. Par contre, si ses idées résonnent encore chez les exégètes, la prose matérialiste du XVIIe siècle et son interprétation peuvent se révéler ardue pour le profane. Il est donc nécessaire de rendre accessible cette œuvre majeure. Pourquoi pas par la bande dessinée ?
Dans Spinoza – À la recherche de la vérité du bonheur, Philippe Amador propose une adaptation en images du Traité de la réforme et de l’entendement, ultime opus inachevé du penseur néerlandais. L’auteur a intelligemment conservé le texte d’origine et l’accompagne d’une multitude d’illustrations et de petites scénettes explicatives. Cela faisant, il réussit à simplifier les notions les plus savantes. Le propos reste évidemment dense et passablement enchevêtré. Cependant, avec un peu de concentration et l’aide souvent décalée du dessinateur, cette quête de la félicité suprême et de l’apprentissage de la connaissance du vrai s’avère passionnante et révélatrice.
Animé par un didactisme de tous les instants (merci au professeur Truc et à ses nombreuses précisions) et un sympathique coup de crayon, Amador réalise un excellent travail de vulgarisation de haut vol. Le ton reste néanmoins très droit, voire scolaire par moments. C’est sans doute le prix à payer pour ne pas dénaturer le discours orignal. Complétant l’ouvrage, l’excellente introduction mettant en scène l’Amsterdam vers 1660 et la charmante biographie présentée en guise de conclusion se montrent également informatives et parfaitement dans l’esprit de cette somme d’érudition.
Tres mal expliqué, les examples sont pauvres, les illustrations représentent presque jamais les idées communiquées. si les idées de Spinoza sont difficiles a comprendre, Philippe Amador les as encore plus compliqué avec cette BD.